La vérité du drame est dans ce pur espace qui règne entre la stance heureuse et l'abîme qu'elle côtoie : cet inapaisement total, ou cette ambiguïté suprême. Saint-john Perse
Le véritable Nom n’est pas celui qui dore les portiques, illustre les actes ; ni que le peuple mâche de dépit ;
Le véritable nom n’est point lu dans le palais même, ni aux jardins ni aux grottes, mais demeure caché par les eaux sous la voûte de l’aqueduc où je m’abreuve.
Seulement dans la très grande sécheresse, quand l’hiver crépite sans flux, quand les sources, basses à l’extrême, s’encoquillent dans leur glaces,
Quand le vide est au cœur du souterrain et dans le souterrain du cœur, — où le sang même ne roule plus, — sous la voûte alors accessible se peut recueillir le Nom.
Mais fondent les eaux dures, déborde la vie, vienne le torrent dévastateur plutôt que la Connaissance !
Des deux côtés de la scène, les colonnes lâchent la cannelure des rideaux. Le petit théâtre sort enfin du boulevard du crime. Les acteurs s’inclinent au soulagement d’une dernière révérence
. Le rire accolé à la grimace du fronton compte bien faire cavalier seul et vivre sa vie sans jouer la comédie
En coulisses, les machinistes replient les tôles du bruitage et remballent les éruptions cyclothymiques de la diva dans le panier du costume des anges
Dépendue des cintres, la toile de fond ne demande qu’à être repeinte. Le décor des amoureux assis sur les bans publics est banni en même temps que la déprogrammation du script d’imposture bouffé par les mythes. La léthargie du mouvement de la danseuse-étoile reboosté au corps des petits-rats. L’enfant est inscrit au Conservatoire de la VIe pour apprendre ses valeurs
L’armurier a servi de cible à bout-portant aux jeux guerriers des enfants
En matière d’art plastique on a tiré les faux-coquillages de la mer pour la craie des falaises protégeant les marelles
Juste écrire la vie comme elle est belle de ce qu’on en connait pas du cinéma qu’on en fait avec des exclamations stupides d’un beau à vomir
Merci l’automne pour ta métamorphose de pourriture.
Ton amour est-il pur comme les forêts vierges, Berceur comme la nuit, frais comme le Printemps ? Est-il mystérieux comme l’éclat des cierges, Ardent comme la flamme et long comme le temps ?
Lis-tu dans la nature ainsi qu’en un grand livre ? En toi, l’instinct du mal a-t-il gardé son mors ? Préfères-tu, — trouvant que la douleur enivre, — Le sanglot des vivants au mutisme des morts ?
Avide de humer l’atmosphère grisante, Aimes-tu les senteurs des sapins soucieux, Celles de la pluie âcre et de l’Aube irisante Et les souffles errants de la mer et des cieux ?
Et les chats, les grands chats dont la caresse griffe, Quand ils sont devant l’âtre accroupis de travers, Saurais-tu déchiffrer le vivant logogriphe Qu’allume le phosphore au fond de leurs yeux verts ?
Es-tu la confidente intime de la lune, Et, tout le jour, fuyant le soleil ennemi, As-tu l’amour de l’heure inquiétante et brune Où l’objet grandissant ne se voit qu’à demi ?
S’attache-t-il à toi le doute insatiable, Comme le tartre aux dents, comme la rouille au fer ? Te sens-tu frissonner quand on parle du diable, Et crois-tu qu’il existe ailleurs que dans l’enfer ?
As-tu peur du remords plus que du mal physique, Et vas-tu dans Pascal abreuver ta douleur ? Chopin est-il pour toi l’Ange de la musique, Et Delacroix le grand sorcier de la couleur ?
As-tu le rire triste et les larmes sincères, Le mépris sans effort, l’orgueil sans vanité ? Fuis-tu les cœurs banals et les esprits faussaires Dans l’asile du rêve et de la vérité ?
— Hélas ! autant vaudrait questionner la tombe ! La bouche de la femme est donc close à jamais Que, nulle part, le Oui de mon âme n’en tombe ?… Je l’interroge encore et puis encore… mais, Hélas ! autant vaudrait questionner la tombe !…
À mes oiseaux piaillant debout Chinés sous les becs de la nuit Avec leur crêpe de coutil Et leur fourreau fleuri de trous À mes compaings du pain rassis À mes frangins de l´entre bise À ceux qui gerçaient leur chemise Au givre des pernods-minuit
A l´Araignée la toile au vent A Biftec baron du homard Et sa technique du caviar Qui ressemblait à du hareng A Bec d´Azur du pif comptant Qui créchait côté de Sancerre Sur les MIDNIGHT à moitié verre
Chez un bistre de ses clients
Aux spécialistes d´la scoumoune Qui se sapaient de courants d´air Et qui prenaient pour un steamer La compagnie Blondit and Clowns Aux pannes qui la langue au pas En plein hiver mangeaient des nèfles A ceux pour qui deux sous de trèfle Ça valait une Craven A
A ceux-là je laisse la fleur De mon désespoir en allé Maintenant que je suis paré Et que je vais chez le coiffeur Pauvre mec mon pauvre Pierrot Vois la lune qui te cafarde Cette Américaine moucharde Qu´ils ont vidée de ton pipeau
Ils t´ont pelé comme un mouton Avec un ciseau à surtaxe Progressivement contumax Tu bêles à tout va la chanson Et tu n´achètes plus que du vent Encore que la nuit venue Y a ta cavale dans la rue Qui hennit en te klaxonnant
Le Droit la Loi la Foi et Toi Et une éponge de vin sur Ton Beaujolais qui fait le mur Et ta Pépée qui fait le toit Et si vraiment Dieu existait Comme le disait Bakounine Ce Camarade Vitamine Il faudrait s´en débarrasser
Tu traînes ton croco ridé Cinquante berges dans les flancs Et tes chiens qui mordent dedans Le pot-au-rif de l´amitié Un poète ça sent des pieds On lave pas la poésie Ça se défenestre et ça crie Aux gens perdus des mots FERIES
Des mots oui des mots comme le Nouveau Monde Des mots venus de l´autre côté clé la rive Des mots tranquilles comme mon chien qui dort Des mots chargés des lèvres constellées dans le dictionnaire des constellations de mots Et c´est le Bonnet Noir que nous mettrons sur le vocabulaire
Nous ferons un séminaire, particulier avec des grammairiens particuliers aussi Et chargés de mettre des perruques aux vieilles pouffiasses Littéromanes
IL IMPORTE QUE LE MOT AMOUR soit rempli de mystère et non de tabou, de péché, de vertu, de carnaval romain des draps cousus dans le salace Et dans l´objet de la policière voyance ou voyeurie Nous mettrons de longs cheveux aux prêtres de la rue pour leur apprendre à s´appeler dès lors monsieur l´abbé Rita Hayworth monsieur l´abbé BB fricoti fricota et nous ferons des prières inversées Et nous lancerons à la tête des gens des mots SANS CULOTTE SANS BANDE A CUL Sans rien qui puisse jamais remettre en question La vieille la très vieille et très ancienne et démodée querelle du qu´en diront-ils Et du je fais quand même mes cochoncetés en toute quiétude sous prétexte qu´on m´a béni Que j´ai signé chez monsieur le maire de mes deux mairies ALORS QUE CES ENFANTS SONT TOUT SEULS DANS LES RUES ET S´INVENTENT LA VRAIE GALAXIE DE L´AMOUR INSTANTANE
Pouvez-vous donc ainsi douce mer, beaux rivages, Briller et parfumer ; et toi soleil joyeux, Peux-tu si bien sourire à l’azur sans nuages, Quand j’ai le cœur en deuil, et des pleurs dans les yeux.
Oiseaux ne pouvez-vous, taisant vos gais ramages, Laisser pour un moment le bois silencieux, Et toi brise qui vas chuchotant aux feuillages, Peux-tu jouer ainsi sur mon front soucieux !
Quand la bise et l’autan amenaient l’hiver sombre Qui, soleil, rive et flots vous voilaient de tant d’ombre, Quand muets et pour eux, oiseaux vous fuyez tous :
Vous qui jetez de chants à ma mélancolie Ou qui lui souriez ; votre enjouement oublie Ingrats ! combien mon cœur s’attristait avec vous.
Je garde le rire de l’enfant descendant la rampe vers le lit d’automne des feuilles qui ne montre qu’un faux aspect de sentiment laissé en surface
Le brasero se prépare aux saveurs de marrons chauds en brûlant les maux d’excuse
A croire en d’yeux la phrase sépare les syllabes avant la chute
Du facteur espérer recevoir est légitime
Il y aurait du brouillard au-dessus de la Loire, j’ai l’étamine prête pour une préparation de peau-au-feu sans excès de glucides et veillerai à la destination du départ d’entrain pour trouver la réponse bien arrivé
Mon premier prochain
donne en second
suffisamment
pour ne pas sombrer dans la mode d’une tendance à l’abandon
vouloir de la couleur sans en déformer le sens porteur.
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