EXTRAIRE


EXTRAIRE

Au pied d’une fleur tirée du lit

l’oiseau transporte ce que le chien renifle avant de courir

ouvrir la fenêtre du bout de l’allée

Sur les doigts de ce Dimanche l’odeur est sortie du gant pour se mettre à table.

Niala-Loisobleu – 17 Octobre 2021

L’AUBE SUR LE JARDIN DES PLANTES PAR JEAN-MAX BRUA


L’AUBE SUR LE JARDIN DES PLANTES PAR JEAN-MAX BRUA

Ce jour est chaud comme le vent
sur sa joue gauche l’ombre glisse
et tu cherches des mots pour elle
qui sont comme des couleuvres lisses
défile dans la mémoire l’aube
sur le Jardin des PlantesPUBLICITÉet le choc des poubelles
au bout de la rue les hommes ont froid
les singes nus crient des choses de jungle
au vieux singe à cul bleu
assis dans l’arbre de ciment

Elle se penche comme le jour
où elle t’est revenue de Londres
ma douce au creux des yeux
mon algue lente mon retour
elle se penche sur l’amour
les seins dans l’ombre les cheveux
le premier train démarre
au bout de la rue le jour est gris
et tu joues ton amour fragile
et tu as peur tu peux la perdre
et tu écoutes grincer le jour

Et tu veux qu’elle t’appelle
et qu’elle se penche comme ça toujours eclatent les radios connes
et leurs vomissures rengaines
Elle se lève elle a froid
ça sent la rue le jour est gris

Tu n’oublies pas
Tu n’oublies pas.

La lune et le couteau – Jean-Max Brua


Jean-Max Brua : La lune et le couteau

La lune et le couteau, 1976

Album L’homme de Brive

Avec de la pierre et du chêne,
Du sable et de la chaux
Il fit sa maison forte et belle,
On y serait bien au chaud.

Passe le vent, passe misère.
Le pont sur la rivière,
Il est là depuis si longtemps
Qu’on y voit danser les étrangères

Au son des tambourins stridents
Comme des citrons verts d’Espagne
Le rire brusque entre les dents
Comme l’homme joue à qui perd gagne

On y voit danser la lune et le couteau.

Il fit sa porte de bois dure
La voulut teinte au brou
Et comme il avait le coeur pur
Ne la ferma que d’un verrou.

Dansent les filles aux tambourins,
Il en est une aux cheveux roux
Lorsque la cambrure des reins se tend
Les chiens deviennent fous.

Au son des tambourins qui sont
Les bracelets d’argent du diable
Fais le silence en ta maison,
Garde les deux poings sur la table,

On a vu danser la lune et le couteau.

Sans doute la nuit était claire
Et le vent doux, que sais-je encore
Il descendit vers la rivière
Son coeur de vieux cognait si fort.

Il offre sa maison de pierre,
Si elle veut, il offre tout !
La fille rousse, l’étrangère,
Avait un mâle aux dents de loup.

Les tambourins et les guitares,
treize disons, vibrent sans fin,
Le vieux rentra chez lui fort tard,
Il avait bu de tous les vins

Et vu danser la lune et le couteau.

Et maintenant je ne sais plus,
Le vieux a vendu sa maison,
C’est dans un journal que j’ai vu
Que la fille rousse fut en prison.

On dit aussi, mais allez savoir,
Que dans les village voisins
Un vieux et un type aux yeux noirs
Tous les soirs se saoulent de vin.

Ils font trembler un tambourin
Et le vieux danse quand on veut.
Puis ils se re-saoulent de vin,
Ensuite ils parient tous les deux

de faire danser la lune et le couteau,
de faire danser la lune et le couteau.

Rue De La Grange-aux-belles – Jean-Max Brua


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Rue De La Grange-aux-belles – Jean-Max Brua

Les rêves s’accrochent aux crépis
Quand les murs-tombes sous la pluie
Dégrafent leurs masques de suie
Il pleut, il pleut rue de la Grange-aux-Belles
Où s’achève l’après midi
En cette saison l’heure est brève
A Saint-Nazaire ils sont en grève
Il pleut rue de la Grange-aux-Belles x2Le jour ressemble à peine au jour
Il se fait des soucis de vieux
J’ai des aurores dans tes yeux
Il pleut, il pleut rue de la Grange-aux-Belles
Où les chats tournent dans les cours
Athènes se tait dans ses murs
Le pain de mes frères est bien dur
Il pleut rue de la Grange-aux-Belles x2

Mort je ne bougerai plus de moi
De moi qui reviens du soleil
A travers l’eau de ton sommeil
Il pleut, il pleut rue de la Grange-aux-Belles
A Burgos on a eu si froid
Nos frères sont à Santiago
Ils ont tiré le vin nouveau
Il pleut rue de la Grange-aux-Belles x2

La la la la ……
Soleil, soleil, soleil, soleil
A Saint-Nazaire ils ont gagné
L’homme ne peut plus se renier
Soleil, soleil, soleil, soleil
Athènes se produit dans l’ombre
Burgos est ce bateau qui sombre
Aux mains d’un capitaine fou
A Santiago ils sont debout
A Santiago ils voient le bout
Ils vont faire un monde pour nous
Nous ferons ce monde avec eux
Un monde aussi grand que tes yeux

Jean-Max Brua