MIS SUR L’ACCOUDOIR


MIS SUR L’ACCOUDOIR

A défaut de tracé clair à suivre, demander à la pelleteuse de désemblayer, change la direction du sommeil

La bouche des goûts avaloir refoulait d’histoires à dormir debout

Pendant qu’on pose des oeufs dans l’herbe pour les enfants le mauvais chocolat a fait fondre le soleil

ça me rappelle « LA MAUVAISE REPUTATION » de Tonton Georges

Dans les Pâques je me suis lavé les pieds en bon mécréant, d’un reblog d’événements…

.

Niala-Loisobleu.

11 Avril 2023

La Rose, La Bouteille Et La Poignée De Mains par Georges Brassens


La Rose, La Bouteille Et La Poignée De Mains par Georges Brassens

Cette rose avait glissé de
La gerbe qu’un héros gâteux
Portait au monument aux Morts.
Comme tous les gens levaient leurs
Yeux pour voir hisser les couleurs,
Je la recueillis sans remords.
Et je repris ma route et m’en allai quérir,
Au p’tit bonheur la chance, un corsage à fleurir.
Car c’est une des pir’s perversions qui soient
Que de garder une rose par-devers soi.
La première à qui je l’offris
Tourna la tête avec mépris,
La deuxième s’enfuit et court
Encore en criant « Au secours ! »
Si la troisième m’a donné
Un coup d’ombrelle sur le nez,
La quatrièm’, c’est plus méchant,
Se mit en quête d’un agent.
Car, aujourd’hui, c’est saugrenu,
Sans être louche, on ne peut pas
Fleurir de belles inconnu’s.
On est tombé bien bas, bien bas…
Et ce pauvre petit bouton
De rose a fleuri le veston
D’un vague chien de commissaire,
Quelle misère !
Cette bouteille était tombé’
De la soutane d’un abbé
Sortant de la messe ivre mort.
Une bouteille de vin fin
Millésimé, béni, divin,
Je la recueillis sans remords.
Et je repris ma route en cherchant, plein d’espoir,
Un brave gosier sec pour m’aider à la boire.
Car c’est une des pir’s perversions qui soient
Que de garder du vin béni par-devers soi.
Le premier refusa mon verre
En me lorgnant d’un oeil sévère,
Le deuxième m’a dit, railleur,
De m’en aller cuver ailleurs.
Si le troisième, sans retard,
Au nez m’a jeté le nectar,
Le quatrièm’, c’est plus méchant,
Se mit en quête d’un agent.
Car, aujourd’hui, c’est saugrenu,
Sans être louche, on ne peut pas
Trinquer avec des inconnus,
On est tombé bien bas, bien bas …
Avec la bouteille de vin
Millésimé, béni, divin,
Les flics se sont rincés la dalle,
Un vrai scandale !
Cette pauvre poigné’ de main
Gisait, oubliée, en chemin,
Par deux amis fâchés à mort.
Quelque peu décontenancé’,
Elle était là, dans le fossé.
Je la recueillis sans remords.
Et je repris ma route avec l’intention
De faire circuler la virile effusion,
Car c’est une des pir’s perversions qui soient
Qu’ de garder une poigné’ de main par-devers soi.
Le premier m’a dit : « Fous le camp !
J’aurais peur de salir mes gants. »
Le deuxième, d’un air dévot,
Me donna cent sous, d’ailleurs faux.
Si le troisième, ours mal léché,
Dans ma main tendue a craché,
Le quatrièm’, c’est plus méchant,
Se mit en quête d’un agent.
Car, aujourd’hui, c’est saugrenu,
Sans être louche, on ne peut pas
Serrer la main des inconnus,
On est tombé bien bas, bien bas…
Et la pauvre poigné’ de main,
Victime d’un sort inhumain,
Alla terminer sa carrière
A la fourrière !

AUTAN LE DIRE…


AUTAN LE DIRE…

Du Pont-Neuf au Pont du Gard

tout l’house nous Gare ô de son rose

à flanc de canal voguant d’oc sa langue trou badour

Je lé

babord-tribord des rives

le plus gros de l’arbre au ventre

moi l’oiseau venu de sein Louis en l’Île

m’accrocher à l’anneau de Moëze-Oléron

plus cathare qu’un arasement de comtes à dormir debout

le sillon marqué du sang d’araires éternels

Sommet de la vague

nettoyant ce nu d’Agde libertin au jet Varéry pour l’étang du cimeterre marin

co peint d’abord

Sète fleur que l’herbe tire du poignet

ton noir au né de Georges porte bleu plus loin que le parcours du green-opium

et plage catalane en grappe de Corbières

comme Autan mon Paname

me garde de chahut à coups de reins de cheval qui ne d’hennit rien de sa nature créative

pour entrer faire le ménage dans l’arène d’un Minotaure amateur de labyrinthe

jusqu’au sein porté à l’orgasme

accourir plus vaillant que scout bidou

manifester pour le refus du sevrage.

« AUTAN LE DIRE… » – Niala 2021 – Acrylique s/toile 61×50

Niala-Loisobleu – 11 Avril 2021

Anne Sylvestre – La Marche Nuptiale


Anne Sylvestre – La Marche Nuptiale

Mariage d’amour, mariage d’argent
J’ai vu se marier toutes sortes de gens
Des gens de basse source et des grands de la terre
Des prétendus coiffeurs, des soi-disant notairesQuand même je vivrais jusqu’à la fin des temps
Je garderai toujours le souvenir content
Du jour de pauvre noce où mon père et ma mère
S’allèrent épouser devant Monsieur le MaireC’est dans un char à bœufs, s’il faut parler bien franc
Tirés par les amis, poussés par les parents
Que les vieux amoureux firent leurs épousailles
Après longtemps d’amour, longtemps de fiançaillesCortège nuptiale hors de l’ordre courant
La foule nous couvait d’un œil protubérant
Nous étions contemplés par le monde futile
Qui n’avait jamais vu de noce de ce styleVoici le vent qui souffle emportant, crève-cœur!
Le chapeau de mon père et les enfants de chœur
Voilà la pluie qui tombe en pesant bien ses gouttes
Comme pour empêcher la noce, coûte que coûteJe n’oublierai jamais la mariée en pleurs
Berçant comme une poupée son gros bouquet de fleurs
Moi, pour la consoler, moi de toute ma morgue
Sur mon harmonica jouant les grandes orguesTous les garçons d’honneur, montrant le poing aux nues
Criaient: « Par Jupiter, la noce continue! »
Par les hommes décriés, par les Dieux contrariés
La noce continue et vive la mariée!

FOI GRASSE


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FOI GRASSE

 

Les feuilles jaunes du sourire saturé d’eau, sous la mousse que mangent les pierres opiniâtres à peine si on devine le passage de la clé du remontoir à pendule. A force, le frottement des poils de barbe arrivera à enflammer le bâtonnet d’encens. Les temples alors allumeront le couché sur les ors collés par les pauvres sur leurs dôme. Le fleuve restera au lit sans déborder. Et les planches espacées sur le pilotis du pont regarderont l’orange des bonzes se presser. Beaucoup plus loin qu’un appel interplanétaire un dernier oiseau de la forêt martyrisée tournera au dessus des pillards d’oxygène. Je sais , ta peau est assez percutante pour que j’entende tes allées et venues au tableau, ton vouloir donner ; combien tu as refusé de ne pas croire à l’espoir d’instruire un meilleur monde. Ici les restes de l’enfilade d’une voie antique ont montré son avance poétique, ce qui n’a rien pu faire contre la venue de colonels dans une dictature endémique. Du chantier gagnant les marchés apportant du travail soulèvent l’approbation. En sortiront des bateaux monstrueux  où embarqueront des ruées touristiques pour polluer des lieux d’état sauvage pas encore choisis par la jet set. Notre père le grand singe ne peut prier pour nous, on lui a piqué son étole. La culture de cette absurde volonté de gagner à détruire par la mondialisation, diplôme les pires trafiquants en reconnaissant le narcotique d’utilité publique tant il colle au système. L’enfant que je suis garde son rêve authentique, ne le confondant pas avec l’artificiel fléau totalement incapable de rendre heureux. Je ne vieillirais jamais, pas parce qu’il est trop tard, mais parce que j’ai choisi d’être lucide pour vivre mon rêve absolu depuis le début. Aimer, être aimé c’est comme dans les contes de réalité.

Niala-Loisobleu – 12 Mars 2020

 

À LA FONTAINE DE JOUVENCE


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À LA FONTAINE DE JOUVENCE

Les nymphes sont installées sur le rebord de la vasque de la fontaine.
Les unes rajustent leur chevelure sur le miroir d’eau, les autres folâtrent et se jettent des poignées d’eau sur la frimousse et les seins.

Plus loin, les gouttes d’eau anthropomorphes se couchent dans le lit de la rivière.

Solitaires ou par couples, les jeunes amoureux sommeillent éparpillés autour de la fontaine.

LA
NYMPHE
DE
LA
MER
BALTIQUE

que peigne la Vénus Hottententote.

 

Les jeunes amoureux qui écrivent sur l’eau

Font dodo à la belle étoile

Ou à l’enseigne de la lune

Ou à l’hôtel des quatre vents

Ou à l’auberge du bon
Dieu.

Non que le long des francs bords des cours d’eau

Les lieux couverts où pernocter fassent défaut !

VÉNUS
HOTTENTOTE

Il y a les bateaux-lavoirs
Et les moulins à l’abandon.

YAMUBA-PIED-MENU

Les arcades des aqueducs

Et les chalands mis au rancart.

ÉGÉRIE
TOMAHAWK

Sans oublier les gabions de chasseurs
Les grottes des temps primitifs
Ni surtout la maison de
Jeanne.

LA
NYMPHE
DE
LA
MER
BALTIQUE

Seulement quand le cœur s’embrase

Entre les draps soyeux de la reine des nuits

Et que sur les épaules de la bien-aimée

Coule une ardente chevelure de comète

La volupté a des manières scrupuleuses

Et les caresses qu’on échange se vouvoient…

Un unique inconvénient

Dans ce genre de résidence :

L’abaissement du thermomètre.

Les jeunes amoureux qui écrivent sur l’eau

Y obvient avec une aisance remarquable,

Ils sautent carrément les mois

Les mois lâches et imbéciles

Qui chaque année donnent asile

Au froid…

Quelques pas d’élan et hop là

De septembre on passe en avril

Du dernier ramoneur gesticulant en noir

A la première primevère

«
Je n’ai jamais aimé que vous »

Ils se reprochent ce faisant

D’escamoter du coup de gui l’an neuf,

Les grandes orgues de
Noël

Et le vieillard munificent à barbe blanche

Mais les enfants dont s’amourachent

Les jeunes amoureux qui écrivent sur l’eau

Ne reçoivent point de cadeaux

Faute d’être assidûment sages

Et leur bonheur ne se tient pas dans ces parages.

Deux chats,
Maître
Mitis et
Grippeminaud, entrent encore tout engourdis de sommeil.
Ils finissent de se chausser.

MAÎTRE
MITIS

Moi je suis le potron
Minet
Foin de jour sans potron
Minet !

GRIPPEMINAUD

Moi je suis le patron
Jacquet
Foin de jour sans patron
Jacquet !

MAÎTRE
MITIS

Potron !

GRIPPEMINAUD
Patron !

MAÎTRE
MITIS
Minette !

GRIPPEMINAUD
Jacquette !

MAÎTRE
MITIS

Moi je rime avec baronnet
Avec jeunet, avec finet !

GRIPPEMINAUD

Et moi je rime avec coquet
Avec muguet, avec bouquet.

maître mitis aux nymphes.
Il oublie que patron
Jacquet
Rime aussi avec foutriquet.
grippeminaud aux nymphes.
Il oublie que potron
Minet
Rime aussi avec sansonnet.

LA
NYMPHE
DE
LA
MER
BALTIQUE

Les matous sortent de leurs gonds.

VÉNUS
HOTTENTOTE

Leurs regards jettent feu et flammes.

YAMUBA-PIED-MENU

Maître
Mitis fait le gros dos.

ÉGÉRIE
TOMAHAWK

Et
Grippeminaud se hérisse.

Les matous sont près de bondir l’un sur l’autre et de régler leur différend à coups de pattes et de dents.

LA
NYMPHE
DE
LA
MER
BALTIQUE

Il faut à tout prix éviter la rixe.

Elle pose l’index sur le front en signe de réflexion.

Communiquons à chacun d’eux
L’adresse d’une famille de rats.
Maître
Mitis,
Maître
Mitis !
Le chat s’approche d’elle.
Elle lui parle à l’oreille.
Au pied du quatrième arbre en aval.

Le chai s’éloigne à toute allure.
Grippeminaud,
Grippeminaud !

Même manège.
Au pied du quatrième arbre en amont.

Le chat s’en va du côté opposé.
La nymphe souriant aux trois autres :
Les adresses sont fausses naturellement…

Une alouette huppée entre en tirelirant.

L’ALOUETTE

Tire lire tire lire lire
Tire lire tire lire
Ion.
Foin de matin sans tirelire.

Elle se penche sur la vasque et buvotte.

LE
CHŒUR
DES
NYMPHES

Huppée,
Parlouse ou
Locustelle
Ou
Cochevis ou
Rousseline
Ou bien
Pipele, ou bien
Lulu,
Alouette gentille alouette,
Alouette nous t’attraperons !

L’ALOUETTE

Tire lire, tire lire lire

Gentes nymphes que me ferez-vous ?

LA
NYMPHE
DE
LA
MER
BALTIQUE

Moi je t’arracherai les ailes
Pour grimper au septième ciel !

VÉNUS
HOTTENTOTE

Moi je t’arracherai les pattes
Pour en fabriquer des grigris.

YAMUBA-PIED-MENU

Moi je t’arracherai les plumes
Pour peindre des kakémonos.

ÉGÉRIE
TOMAHAWK

Et pour gratter mon calumet
Moi je t’arracherai le bec.

Elles se précipitent vers l’oiseau qui se juche sur un mascaron de la fontaine.

L’ALOUETTE

Pas avant que le ciel ne tombe
Pas avant que le ciel ne tombe

Elle tirelire deux ou trois fois encore et tire un trait jusqu’au zénith.

LE
CHŒUR
DES
NYMPHES

La mauviette, c’était pour rire…

Perché sur la dernière corne de la lune le coq
Brahmapoutre picore
Us premiers grains de lumière.

LE
COQ
BRAHMAPOUTRE

Cocorico, cocorico,

Le coq
Brahmapoutre c’est moi.

Foin de jour sans coq
Brahmapoutre.
Cocorico, cocorico,
Quoi qu’on en dise je préfère
La perle au moindre grain de mil.
Je me plais à rendre service.
Souvent, je m’arrache la crête
Pour l’offrir à des communiantes
En quête de coquelicots.

S’adressant aux nymphes :

Des communiantes ou des nymphes…
La nymphe de la mer
Baltique,

Par quatre fois il s’arrache la crête et la lance aux quatre nymphes.
La
Vénus
Hottentote,
Yamuba-Pied-Menu,
Egérie
Tomahawk.

LE
CHŒUR
DES
NYMPHES

Mille mercis coq adroit et matois
Et
Brahmapoutre en outre.

LE
COQ
BRAHMAPOUTRE

Cocorico, cocorico.

Tous les cocoricos des alentours

Sont nés de ma gorge tonnante

Tous les coquelicots de ma crête incarnat.

Chaque fois que le vieux de la montagne

S’approprie le coq de l’église

Je me mets à la disposition du curé

Et j’accepte d’être vissé

Sur le clocher en attendant qu’on ait

Coulé le nouveau coq de bronze

Que le vieux accaparera.

Mon désir de me rendre utile

Ne va néanmoins pas jusqu’à me faire agir

Dans le sens du petit lapin oriental

Qui se faisait cuire lui-même.

On a beau me chercher partout

Quand il est question de sacrifier

Un coq à
Esculape et nul ne me verra

Jamais spontanément me mettre

Dans la cocotte d’Henri quatre

Le tenant de la poule au pot.

Du temps que j’attachais de l’importance

Aux vaines fumées de la gloire

J’ai livré maints combats de coqs

Et terrassé maints crève-cœur

Nègres soie et coucous de
Rennes

Cocorico, cocorico

Ceci soit dit sans vanité.

Les nymphes déambulent au milieu des jeunes amoureux endormis.
Au loin sonne le premier coup des matines.

LE
CHŒUR
DES
NYMPHES

Frère
Jacques
Frère
Jacques
Dormez-vous
Dormez-vous
Sonnez les matines
Sonnez les matines
Ding, ding, dong
Ding, ding, dong.

Entre en voltigeant le spectre de
Corne d’Aurochs grimé en musicien de la
Samaritaine.
Il tire de son chalumeau rustique les plus déplorables flonflons qui aient jamais écorché des oreilles.

Il joue ensuite le réveil militaire et le chante.

LE
SPECTRE
DE
CORNE
D’AUROCHS

Soldat lève-toi (ter)
Bien vite

Soldat lève-toi (ter)
Bientôt.

Les jeunes amoureux qui écrivent sur l’eau sortenl un à un du sommeil, qui bâillant, qui s’étirant, qui faisant le gros dos, qui se frottant les yeux.

Ils conspuent le spectre, l’injurient, le sifflent.
Ils lui lancent des épluchures à la tête.

DES
VOIX

Sortez-le

Chassez-le

Noyez-le

Pendez-le

Confisquez-lui son chalumeau rustique,

Envoyez-le à la caserne.
Haro.

LE
SPECTRE
DE
CORNE
D’AUROCHS

C’est bien je regagne mon tertre funéraire
Les vivants ne savent plus goûter l’ironie.

Il s’enfuit en voltigeant sous l’averse de jurons et d’épluchures.
LA
NYMPHE
DE
LA
MER
BALTIQUE les yeux au ciel.
L’aube, l’aube, le soleil.

VÉNUS
HOTTENTOTE

Il enjambe la colline.

YAMUBA-PIED-MENU

Il plonge dans la ravine.

EGÉRIE
TOMAHAWK

Il inonde la vallée.

Les nymphes flagellent à coups de fleurs les jeunes amoureux qui tardent à se lever.

LE
CHŒUR
DES
NYMPHES

Point de lard engeance apathique.

Les êtres qui se lèvent tard sentent le rance.

A la rivière à toutes jambes

A la rivière, au bain, au bain.

Les jeunes amoureux se prêtent volontiers aux exigences des nymphes et vont faire leurs ablutions sur un petit morceau de plage pompeusement nommé
Deauville à cause d’une ou deux pincées de sable.
La nymphe de la mer
Baltique parodiant la coutume militaire fait l’appel.
Elle lit les noms inscrits sur une feuille de lierre géante.

LA
NYMPHE
DE
LA
MER
BALTIQUE

Huon-de-la-Saône.

LA
NYMPHE
DE
LA
MER
BALTIQUE

Le vieux prophète de
Cormeilles.

UNE
VODC
Présent !

LA
NYMPHE
DE
LA
MER
BALTIQUE

Le factotum
Jean-Pierre !

une vorx
Présent!

LA
NYMPHE
DE
LA
MER
BALTIQUE

Le charmant disciple d’Apelle,
Mademoiselle
Trois-Etoiles.

une vont

Absents ils accourront guilleret, guillerette
Quand ils auront fini de se conter fleurette.

LA
NYMPHE
DE
LA
MER
BALTIQUE

Robin-pëche-en-eau-de-boudin.

une voix
Présent !

LA
NYMPHE
DE
LA
MER
BALTIQUE

Je vois le nain
Onguent-Miton-Mitaine
Je vois la fille du passeur d’Adam
Je vois
Fanchon, je vois
Aline
Je vois…

Tandis que la nymphe continue son appel et que les

appelés vont se jeter à la rivière, entrent les gouttes d’eau anthropomorphes.

LES
GOUTTES

Un’, deux, trois

Quatre gouttes

Quat’, cinq, six,

Le ruisseau…

Six, sept, huit,

La rivière

Huit, neuf, dix,

L’océan

Dix, onz’, douze,

Le nuage.

Un’, deux, trois,

Quatre gouttes.
Les jeunes amoureux font leurs ablutions sous le regard attendri des nymphes.
Quelques jeunes amoureuses sèchent assises dans des nénuphars.

LA
NYMPHE
DE
LA
MER
BALTIQUE

O cette gouttelette bleue
Sur le nez d’une bien-aimée
Assise dans un nénuphar.

un jeune amoureux à sa bien-aimée.
Les baisers appris avec toi
Je les sais sur le bout de l’ongle
Les baisers appris avec toi
Je les sais sur le bout du doigt.
LE
CHŒUR
DES
JEUNES
AMOUREUX
Les baisers appris avec toi
Je les sais sur le bout de l’ongle

Les baisers appris avec toi
Je les sais sur le bout du doigt.

LA
NYMPHE
DE
LA
MER
BALTIQUE

Un pinceau à travers la bouche,

Un pinceau à travers le cœur

Et suivi de
Mademoiselle
Trois-Etoiles

Arrive à l’impourvu
Renot

Le charmant disciple d’Apelle…

Le voici qui de but en blanc

Plante son chevalet sur l’eau.


Cher homme, il s’inquiète si peu des convenances

Et traduit l’ombre d’un baiser dans son langage,

Image hors ligne et hors commerce il va sans dire.

Les jeunes amoureux s’ébattent à tel point que la plupart des plantes et des animaux aquatiques projettent de s’expatrier.

Les nymphes courent après les cygnes, les canards, les libellules, les poissons et les moucherons qui s’enfuient et les ramènent à leur place.

LA
NYMPHE
DE
LA
MER
BALTIQUE

aux animaux.

Ne craignez rien, fragiles bêtes

Que leur turbulence effarouche

Ils sont parfaitement honnêtes,

Ils ne sauraient faire de mal à une mouche.

S’il arrive par aventure

Qu’une
Aline ou qu’une
Fanchon

S’établisse à cheval sur une libellule

En partance pour le point culminant des joncs

Ne criez pas à la crapule,

Ce n’est jamais sans le gré de l’insecte…

A peine si ces frêles sylphides au reste

Pèsent quatre grains de scrupule ;

A l’égard de la densité

Elles ont tant de parenté

Avec la gaze et l’amadou

Que les bonnes mamans

Des vilains garnements

Qui se blessent à tout

Bout de champ les genoux

Dans leurs ébats

Acroba-

Tiques

Envisagent parfois de les accommoder

Au pansage des

Ecorchures.

En l’occurrence, je vous jure

Leur vie ne tient plus qu’à un fil

On a du mal à les arracher au péril

Les empêcher de finir en charpie

Sous les griffes de ces harpies.

LES
VILAINS
GARNEMENTS

Bonnes mamans on est blessé
Bonnes mamans on est tombé
Sur un tesson de bouteille.

LES
BONNES
MAMANS

Ah mon
Dieu !

LES
VILAINS
GARNEMENTS

On va mourir bonnes mamans
Conservez vos petits enfants.

LES
BONNES
MAMANS

Par les dents gâtées qui nous restent

Et par le sang de
Jésus-Christ

Il nous faut arracher ces enfants à la mort.

Elles viennent d’apercevoir
Aline et
Fanchon qui s’avancent légères.
Voici venir de la gaze qui marche.

Elles se ruent sur les deux jeunes amoureuses, leur passent des crocs-en-jambe, les jettent à terre et entreprennent de les réduire en charpie.

ALINE
ET
FANCHON

se débattant désespérément.

Ohé ohé les jeunes amoureux
Venez nombreux, venez bien vite
Sauver
Fanchon
Sauver
Aline

Leur vie ne tient plus qu’à un fil
Atropos ouvre ses ciseaux
Ohé, ohé les jeunes amoureux
Venez nombreux, venez bien vite
Sauver
Fanchon
Sauver
Aline,
Leur éviter de finir en charpie
Sous les griffes de ces harpies.
Les bonnes mamans s’acharnent sur leurs victimes.

LA
NYMPHE
DE
LA
MER
BALTIQUE

Du pied du col de la
Furka jusqu’en
Camargue,

Des
Pyrénées espagnoles jusqu’à
Royan,

De
Saint-Germain source
Seine jusqu’à
Honfleur

Et du mont
Gerbier-de-Jonc jusqu’à
Saint-Nazaire,
Ainsi que de n’importe où jusqu’à n’importe où
La nouvelle s’élance comme un ricochet,
Le vent l’emporte sur ses ailes
Et la passe à un marinier.

VÉNUS
HOTTENTOTE

Le marinier la prend dans sa péniche

Et la passe à un éclusier.

«
Aline et
Fanchon tirent à leur fin. »

YAMUBA-PIED-MENU
L’éclusier la passe au meunier «
Aline et
Fanchon tirent à leur fin. »

ÉGÉRIE
TOMAHAWK

Le meunier la passe aux oiseaux

Qui séjournent sur son beffroi

«
Aline et
Fanchon tirent à leur fin. »

LA
NYMPHE
DE
LA
MER
BALTIQUE
Et les oiseaux s’en vont à tire-d’aile
Porter partout la terrible nouvelle.

Les nymphes imitent le vol et le cri des habitants du ciel.
LE
CHCEUR
DES
NYMPHES «
Aline et
Fanchon tirent à leur fin
Aline et
Fanchon tirent à leur fin. »
LA
NYMPHE
DE
LA
MER
BALTIQUE
S’arrêtant de danser dans l’eau
Ou de faire des ricochets
Ou encore de chevaucher des demoiselles,

Les jeunes amoureux qui écrivent sur l’eau

A pied, à cheval, en péniche ou à la nage

Convergent sans retard vers le champ de carnage,

Apportent le salut aux agnelles pascales,

Les cajolent, leur font cadeau

Des meilleures pointes d’asperges

Et les ayant assises dans des nénuphars

Ils font des ricochets pour leur être agréables.

Alors corrompu à prix d’or

Par les zoomanes séniles

De la
Société protectrice des animaux,

Le mercenaire à tant le mot

De la gazette des scandales

Glisse dans la cervelle atone

Des fidèles de ses colonnes

Une calomnie de nature

A jeter la défaveur sur

Les jeunes amoureux qui écrivent sur l’eau

Sans fiel au demeurant envers les bêtes

Sans en ôter un iota,

Voici l’archétype des contes

De ma mère l’oie que le scribe

Verse à torrents sur ses pratiques.

La nymphe déplie la feuille publique et lit à haute voix : «
Les fléaux du genre équidé. »

Elle s’adresse aux jeunes amoureux :
C’est vous mes petits « les fléaux ».

Elle lit :

«
Les fléaux du genre équidé »

Soit notoire à chacun que ces jeunes barbares

En rupture de préhistoire

Ces jeunes amoureux qui écrivent sur l’eau

Sous l’ombre de l’hydrographie (sic)

Sous le couvert du ricochet

Déciment nos chevaux des chemins de halage.

LA
NYMPHE

abaissant le journal.
Notons qu’à ses repas le scribe est hippophage.
Elle lit :

On ramasse une pierre plate,


Une de ces pierres qu’à l’âge

Paléolithique on taillait

En vue de fabriquer des haches —

On prend un œil d’agneau sans tache,

On fait semblant de viser la surface

De la rivière… et le coup part

Et comme par hasard,

Comme par

Maladresse, le projectile

Va traverser de part en part

Le flanc d’un mammifère périssodactyle


Faut-il pas mériter les sommes rondelettes

Venant de la boite à
Perette

Le trust des marchands de péniches

Automobiles

LA
NYMPHE
DE
LA
MER
BALTIQUE

brandissant la gazette :
Et d’étayer avec sang-froid
Ce procès-verbal inexact
De documents photographiques

Où le prétendu point d’impact
Est signalé par une croix

Elle jette la gazette.

Et d’interviewer pour la frime

Quelqu’une de ces prétendues victimes

Séduites l’on s’en doute

A coup de

Picotin,

A coups d’ignobles dithyrambes

Par exemple : «
Votre crottin

Même en jouant dessous la jambe

Fait du meilleur engrais que celui du voisin

Le cheval de l’Apocalypse. »

Les balourds

Les individus faits à la diable,

Les figurants,

Les pupazzi,

Les « regardez-moi quand je passe »

Les pleins d’eux-mêmes à leur place

Se dresseraient sur leurs ergots

Et députeraient tout de go

Leurs témoins au sale
Jacquot

Colporteur d’échos

Apocryphes,

Dispensateur de coups de griffes

Ternisseur de réputation…

Les jeunes amoureux qui écrivent sur l’eau

Ne prêtent aucune espèce d’attention

Aux cris publics, aux riens sonores eux

La bouillie pour les chats leur est inférieure

On ne s’amuse pas à mettre

Flamberge au vent devant un gendelettre

Quand on a les grandes eaux de
Versailles
Dans la tête.

Remue-ménage, tohu-bohu, clameurs parmi les jeunes amoureux.

Visant à méduser les jeunes amoureuses
Qui écrivent sur l’eau, les jeunes amoureux
Qui écrivent sur l’eau font quelquefois semblant
D’être de méchants cachalots
Venus des lointains océans
Décimer la gent des sirènes.

VÉNUS
HOTTENTOTE

Après s’être plongés au fond

Ils remontent à la surface

Avec un bout de goémon

Collé à la hâte à la face

En manière de moustache de cétacé


Ces monstres n’ont pas de moustache et on le sait.

YAMUBA-PIED-MENU

Lors fendant l’eau jusqu’à la grève

A grand renfort de grimaces horribles

De singuliers reniflements,

Ces cachalots nageant l’over arm stroke

Et la nage de la grenouille

Et celle du simple toutou

Vont dévorer voracement

Les pieds menus des filles d’Eve

Assises dans des nénuphars

Et leurs ébats provoquent des raz de marée.

ÉGÉRIE
TOMAHAWK

Du fait les pécheurs orthodoxes
Les considèrent comme des salops

Ou, pour être plus véridiques : des cochons

D’abord parce que ça rime riche avec bouchons

Et puis à cause des difficultés sans nombre

Qu’ils trouvent à s’accommoder

Sur l’orthographe du vocable

A double forme qu’est « salaud ».

LA
NYMPHE
DE
LA
MER
BALTIQUE

Les uns penchent pour « op »
Et les autres pour « aud ».

VÉNUS
HOTTENTOTE

Certains mêmes, des patapoufs
Qui décidément penchent trop

YAMUBA-PIED-MENU

Finissent par tomber dans l’onde en faisant « plouf ».

ÉGÉRIE
TOMAHAWK

La fille du passeur d’Adam, le lendemain
Ramène leur cadavre au bout de son harpin.

les pêcheurs penchant pour « op ».

C’est à cause du féminin ;
Tandis que salaud fait salaude
Salop faisant salope est plus péjoratif.

les pêcheurs penchant pour « aud ».

Plus péjoratif, c’est hors de conteste,
Mais infiniment plus agreste.

les pêcheurs penchant décidément trop.

Glou glou glou glou glou glou
Glou glou glou glou glou glou !

LA
NYMPHE
DE
LA
MER
BALTIQUE

En marge des fanatiques
Du plaisir halieutique
Il se trouve un galopin
Qui se nomme
Armand
Robin.

Suivies des jeunes amoureux les nymphes approchent à pas de velours de
Robin-pêche-en-eau-de~boudin, lequel guette son bouchon dans le bief du moulin.
Il leur fait un signe qui peut se traduire par : «
N’amortissez pas le bruit de vos pieds; au contraire… »

LA
NYMPHE
DE
LA
MER
BALTIQUE

Il se trouve un galopin

Qui se nomme
Armand
Robin

Qui pêche pour rien, qui pêche

Pour rire et n’est pas de mèche

Avec les vieux polissons

Qui s’en prennent aux poissons.

VÉNUS
HOTTENTOTE

Plongeant dans l’onde sa ligne
Avec une joie maligne
II pêche, mais chut, motus
Tout un tas de détritus.

YAMUBA-PIED-MENU

Les bouts de bois, les savates
Les seaux

ÉGÉRIE
TOMAHAWK

les vieilles cravates

VÉNUS
HOTTENTOTE
Les pneus

YAMUBA-PIED-MENU

les cerceaux rouilles

LA
PILLE
DU
PASSEUR
D’ADAM avec une pointe de jalousie.

Les cadavres de noyés.

HUON-DE-LA-SAÔNE,

LE
VIEUX
PROPHÈTE
DE
CORMEILLES,

LE
FACTOTUM,
LE
CHARMANT
DISCIPLE
D’APELLE

Ils scandent leurs paroles.

Un-jour-il-ra-mè-ne-in-tacte

La-co-pie-con-for-me-à-1’ac-te

Qui-pro-cla-me-er-d’en-bâ-ton

Dab-bonne-ne-An-dré-Bre-ton

Mern-bre-sous-ca-pe-à-l’an-glai-se

De-l’A-ca-dé-mie-Fran-çai-se.

JEANNE
DE
BRETAGNE

Quelquefois, pour se distraire
Le hasard type arbitraire
Accroche à son hameçon
Une sorte de poisson.

MADEMOISELLE
TROIS-ETOILES

Lors, ce galopin décroche
La pauvre petite
Loche

LE
CHARMANT
DISCIPLE
D’APELLE
Si c’en est une, bien sûr !

MADEMOISELLE
TROIS-ÉTOILES

Et la replonge en ses murs.

LE
CHŒUR
DES
NYMPHES
ET
DES
JEUNES
AMOUREUX

Afin de prouver qu’il pêche
Pour rire et n’est pas de mèche
Avec les vieux polissons
Qui s’en prennent aux poissons.

Les jeunes amoureux qui écrivent sur l’eau acclament chaleureusement
Robin-pêche-en-eau-de-boudin et le portent en triomphe.

Ils lancent des épluchures à la tête des pêcheurs orthodoxes se sauvant sous l’averse et vont participer à la ronde des gouttes d’eau anthropomorphes qui chantent
toujours la même antienne, les quatre nymphes à cheval sur leurs épaules.

LES
GOUTTES

Un’, deux, trois,
Quatre gouttes,
Quat’, cinq, six,
Le ruisseau,
Six, sept, huit,
La rivière,
Huit, neuf, dix,

L’océan,

Dix, onz’, douze,

Le nuage,

Un’, deux, trois,

Quatre gouttes,

Quat’, cinq, six,

 

Georges Brassens

ENTRE TIEN EMOI 120


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ENTRE TIEN EMOI 120

D’un riff écraser le serpent à la guitare. J’aurais dit du pépin trop de pluie y en a marre. Sans vouloir revendiquer le sec, je vois pas de raison de me coller les lèvres à la vitre pour faire poisson d’aquarium. Je rêve de plus que tes bras pour accrocher mes feuilles, jusqu’au tronc. Entrain de te croquer la paume et quelques larmes dans la voix. Api borde haie l’églantine décoiffée au prépuce ça cabane. Je derviche du bouzouki en voyant tes seins faire la grande roue. Les dimanches sans soleil restent haïssables, t’as mille fois raison ma Juju, quand tout s’effond trois p’tits tours et puis s’en vont en Avignon. Pour oublier que je manque d’instruction civique je montre mon cul à tous les passants. Tonton Georges reconnaît alors les copains d’bord. T’as tiré la mer d’une ligne de chevals, laisse-moi ton modèle sans pause, je m’attèlerai l’araire jusqu’à remplir le grenier de ton encre pour chasser l’inculte en te mangeant le trop gnons.
Niala-Loisobleu – 1er Décembre 2019
De quoi te plaire
Toute seule à l’ombre
Je rêve de tes bras
La nuit noire s’effond
Et quelque larmes dans ma voix
La route était si longue
Pour arriver jusqu’à toi
Et tu viens de me dire
« Surtout ne t’arrête pas »
Je regarde encore une fois
Dans le miroir je ne trouve pas
De quoi te plaire
Alors j’écris des mots sans voix
Pour oublier que je n’ai pas
De quoi te plaire
De quoi te plaire…
Il y a autour de moi
Tous ces hommes à la fil
Mais même additionnés, multipliés,
Je crains qu’il n’y ait pas chez eux
Le moindre souffle de ta grâce
Et tu viens de me dire
« Reste ici, moi je passe »
Je regarde

Pénélope 


Pénélope 

Toi, l’épouse modèle, le grillon du foyer,
Toi, qui n’as point d’accroc dans ta robe de mariée,
Toi, l’intraitable Pénélope,
En suivant ton petit bonhomme de bonheur,
Ne berces-tu jamais, en tout bien tout honneur,
De jolies pensées interlopes,
De jolies pensées interlopes?Derrière tes rideaux, dans ton juste milieu,
En attendant le retour d’un Ulysse de banlieue,
Penchée sur tes travaux de toile,
Les soirs de vague à l’âme et de mélancolie,
N’as-tu jamais en rêve, au ciel d’un autre lit,
Compté de nouvelles étoiles,
Compté de nouvelles étoiles?

N’as-tu jamais encore appelé de tes vœux
L’amourette qui passe, qui vous prend aux cheveux,
Qui vous conte la bagatelle,
Qui met la marguerite au jardin potager,
La pomme défendue aux branches du verger,
Et le désordre à vos dentelles,
Et le désordre à vos dentelles ?

N’as-tu jamais souhaité de revoir en chemin
Cet ange, ce démon, qui, son arc à la main,
Décoche des flèches malignes,
Qui rend leur chair de femme aux plus froides statues,
Les bouscule de leur socle, bascule leur vertu,
Arrache leur feuille de vigne,
Arrache leur feuille de vigne?

N’aie crainte que le ciel ne t’en tienne rigueur,
Il n’y a vraiment pas là de quoi fouetter un cœur
Qui bat la campagne et galope ?
C’est la faute commune et le pêché véniel,
C’est la face cachée de la lune de miel
Et la rançon de Pénélope,
Et la rançon de Pénélope.

Toi, l’épouse modèle, le grillon du foyer,
Toi, qui n’as point d’accroc dans ta robe de mariée…
N’as-tu jamais rêvé, en tout bien tout honneur…

Non ?

Des chemins clairs qui figurent sur le plan, parfois des noms de rues s’effacent, se glissent alors des impasses aux fonds baptismaux induisant une erreur de naissance…


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Des chemins clairs qui figurent sur le plan, parfois des noms de rues s’effacent, se glissent alors des impasses aux fonds baptismaux induisant une erreur de naissance…

Me levant du ban de mon existence, je me souvins que j’avais abandonné mes clefs dans l’appartement avant d’en claquer la porte. La cage d’escalier ne laisse plus passer le moindre bruit de conversation. Lurette qu’aux paliers, DO NOT DISTURB, ça balance comme à pari à la ficelle de chaque poignée de porte. A qui demander « Où par là ça mène-t-il ? »

Nib de Gaston, pas plus qu’un autre pour répondre au téléfon.

Angoisse.

Entrant dans mon jardin secret, derrière le gros cerisier, je trouve le rossignol faisant passe pour tous mes tiroirs

Soudainement un bruit de roues sort du plafond de la cage, le câble des cordes vocales de l’ascenseur, en se tendant, perdait les zoos.

Je me dis, ouf ça va renaître

-Alors qu’est-ce qui t’arrive ? demande Aurore

Passé le frisson d’impression d’au-delà, je reprends conscience. La petite fille de la femme austère est devant moi, elle me tend son sourire. Puis tourne sur les pointes. »Salto tout l’monde »qu’elle dit en riant comme un petit rat dans ses grands égards… Pas Degas n’apparait de derrière les rideaux. Donc pas de vieux salaces dans l’entr’acte. Les lumières me montrent le plafond.

Un émerveillement !

Il est empli de Chagall. Je tremble, pleure, l’émotion me coule des tripes. Plus de fantôme de l’ô qui paiera comme l’injustice l’exige. Il s’est fait avaler par le trou du souffleur. L’instant d’après icelui-ci me dit « Remballe les films d’épouvante, remonte l’heur à la voile, hisse la trinquette et tire un bord, cap au large. On déhale des cons, on s’écarte des lises, des étocs, des naufrageurs, des-on-m’a-dit-que-vous-êtes-au-courant, on casse la mire de la télé-bobards, des émissions qui montrent les richards dépouilleurs d’îles désertes aux SDF, genre la Tessier & Nikos and co, merde à vos bans comme aurait dit Léo !

Aurore me saute au cou, son parfum de gosse me tourneboule. C’te môme à m’sort la barbe de l’attente de la toison d’or.

Le Petit-Prince, son frère Théo au ciel, la p’tite soeur Line agnelle, les roses, les épines, le serpent et le renard, le désert, la serpette et la belette gonflent les binious genre fez noz que ça gigue du talon dans les Monts d’Areu. Me v’là r’venu à Brocéliande. Merlin assis au centre de la ronde clairière me dit :

« Vas ton odyssée jusqu’au bout de la confiance, elle cédera pas, t’es assez un Pi pour muter croyant en ta foi ».

La mer sort de l’épave et remet taire à flots

Du château de sable un don jonc tresse la corbeille de la mariée.

Le matin referme les portes de la nuit

Je la chevauche à cru

J’tiens d’bout

Niala-Loisobleu – 26 Août 2016

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