
LE NOYÉ
Au fil de l’eau son corps danse
Oublieux de la souffrance
Rythmé par le bruit des remous
Dans un mouvement lent et doux
Comme une épave à l’abandon
Triste jouet des tourbillons
Il surnage au ras de l’onde
Couvert d’une boue immonde
Hier il gisait dans la fange
Sorte de pantin étrange
Au sein du fleuve indifférent
Au flot majestueux et lent
Et aujourd’hui il surnage
Entraîné dans le sillage
D’un bateau voguant vers la mer
Vers l’horizon où tout se perd
Il a voulu quitter la vie
Ne plus subir ses avanies
Et sur le quai il a laissé
Tout ce qui l’avait fait pleurer
Au fil de l’eau son corps danse
Oublieux de la souffrance
Qu’il ne pouvait plus supporter
C’est la paix pour l’éternité
Georges Bleuhay
Extrait de: Le cœur à vau-l’eau – Edilivre Paris 2015
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