LA MAIN ET LE PIED
SUR L’ECHELLE DU QUAI
Dans l’extraction du temps passent ces moments où le monde s’engouffre en désordre
C’est Noël et je suis seul
le port lui, n’est allé nulle part ailleurs
il est là cernant de ses quais sa flotille amarrée
les oiseaux se sont tus, les portes se sont refermées sur ce qu’il ne faut pas perdre, les fêtards se sont rassemblés où bon leur a semblé, j’ai juste sorti ma première orange de circonstance de l’album du souvenir d’enfance
Pas de sapin
pas de cheminée et pas de sabots
le bruit est resté loin dehors
Dedans les images éparses de Noëls ayant eu lieu, avec des petits-enfants dedans sont passés en courant, je suis resté tout le temps seul avec Jacqueline
curieusement réunis dans notre dernier voyage plein de cette légende bretonne qui est ancrée à la pierre
A travers les grandes forêts, ce qui est sorti des fontaines ne tirait pas à lui de machines singulières faites pour la guerre
les côtes appuyaient à leur rivage les vieilles coques des chalutiers usés au bord de la Chapelle où s’accroche la mémoire des péris en mer
A travers les monts
nous avons regardé le temps dans ses pierres plantées à même le sol, puis plus loin dans les enclos paroissiaux, sans nous étonner de l’impression ressentie, pris tout entier dans la force du mystère ésotérique que la foi rassemble au bon endroit sans s’inquiéter de croire à la religion qui n’a pu nous convaincre
La vie n’a pas besoin du dogme pour s’établir
il lui faut juste de l’amour à la base
Et là, ma solitude m’a servi ce qui ne pouvait pas me faire douter, dans l’aigreur des plats qui sont passés, le miel des abeilles m’a sauvé de la méprise
De loin d’ici, ou plus près deux messages m’ont assurés qu’il y avait bien du bleu dans ma toile
Je terminerai donc ce jour sans répondre, je vais peindre en merci pour leur dire « Je vous aime… »
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Niala-Loisobleu.
25 Décembre 2023
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