ENTRE DEUX GUERES


OTTO DIX

ENTRE DEUX GUERES

Comme à Noël en guerre on trinque

pause de la baïonnette

on se retuera après le Jésus

T’as vu quels nichons a la Bertha ?

Et y a pas que sa culotte de fendu

T’aimes-tu la neige ?

Notre époque en raffole au point de faire pousser du pavot pour adoucir une misère populaire

C’est absurde

mais sans les commémorations comment trouver un prétexte de congé ?

Je pense à toi que je ne connais pas pleine d’espoir, clarté dans ce putain de brouillard givrant

Chaude comme d’antan sans les neiges.

Niala-Loisobleu.

16 Décembre 2022

LE SOLEIL DE DERRIERE LA MAISON


NIALA

LE SOLEIL DE DERRIERE LA MAISON

Dans la dalle où les oiseaux évacuaient le cauchemar de la nuit de leurs chants matinaux, la pluie pousse l’absence de contact aux citernes comme on noie la dernière portée de chats. On peut voir dans ce rite actuel un goût avancé du morbide comme un réflexe de Pavlov pour sortir du naufrage. L’ambiguïté s’installe comme un nouvel art de vivre dans l’entre-deux à la place de la prise de conscience. Être son double servirait de porte de secours, la pirouette qui ignore le sens responsable. L’esprit de pénurie est tel qu’il bouffe et ronge plus que le cancer. On ne parle plus que de ça, aucune action n’est évoquée pour lutter contre, on te lave le cerveau à tout débrancher sans rien d’autre qu’augmenter les prix en particulier. Si bien que ça inspire le beau-parleur à manifester dans la rue sans autre intention que se redorer le blason.

Quand le souvenir des vouloirs qui ont été mis devant ma porte me remonte à l’oreille, je me dis que l’homme est en tout son seul ennemi, à part construire la démolition et promettre de ne plus se masturber l’action, y reste que la peur de la peur s’en aille.

Niala-Loisobleu – 11 Octobre 2022

« ECHAPPEE » – NIALA 2022 – ACRYLIQUE S/TOILE 60X60


NIALA

« ECHAPPEE »

NIALA 2022

ACRYLIQUE S/TOILE 60X60

Au dos du rempart qui se glisse entre toit émoi

pareil ment sur le ventre

une seule fenêtre pour voir la fleur sortir des vases du marécage

serait à elle seule tous les chants où viendrait paître l’Esprit du début sans fin des Choses

Corps de femme fendu aux seins pleurants jusqu’au nombril à l’écoute du poème, le paragraphe peint sur le lin, l’envol musical forant les fleuves

Modèle en pose mouvante des collines de thé dans la paralysie d’un col éboulé que l’arabica rougit du pied de sa volute au faîte de son cas fait

La pâte lourde, chair à fruits, tenant à la toile tissée par l’araignée gardienne

de l’angle vif au point de fuite d’une perspective élaborée à mains nues

Senteurs venues des tiges de cadrans solaires, branches de l’arbre de Chronos attachées aux saisons

Et puis au moment de traverser pour l’autre rive laisser l’Enfant apprendre à nager sans aller aux aquariums…

Niala-Loisobleu.

12 Septembre 2022

VESTIAIRE


VESTIAIRE

Aujourd’hui sur un pantalon à carreaux, une chemise à col Ma Ô ferait une grande fenêtre donnant sur le jardin que tu mettras nue devant

Les lauriers ont tellement de rejets que les tailler augmenterait encore la vanité endémique

Là où l’iris reste en fleur toute l’année c’est là où l’herbe est la plus fournie, la fraîcheur de l’étendoir de ton petit-linge tient tête aux grandes chaleurs. Comme quoi on peut sans aller chatouiller la lune, trouver son bonheur en demeurant sur terre

L’oiseau qui habite au bord de La Chaume se promène en marchant de couleurs. Térébenthine et huile de lin sont essence ciel. Du caillou minéral ou de la plante végétale si tu sais, tu sors de quoi déternir le ciel

Je n’arrive pas à me mettre à l’heure du noir. Le matin je me lève il fait nuit et le soir je me couche dans les réverbère qui durent plus que la nuit. On arrête pas que de parler de pénurie.

Qu’est-ce qu’on se goinfre de mots inutiles. Je me tais dans tes tétines et c’est curieux de voir qu’à mon âge je profite encore de pouvoir rêver.

Niala-Loisobleu – 10 Septembre 2022

MAINS TENANT ENCORE 5(REPRISE)


MAINS TENANT ENCORE 5 (REPRISE)

Le jour n’avait pas sonné qu’il était encore cette lumière à l’intérieur

déjà..

Dans l’enveloppe du gland, de la faîne, la poche du rein,

la prescience du minéral battant la roche,

la pierre à feu souffrant le bout de l’allumette,

pourquoi pas

le tabernacle

eh oui, si tu veux

le choix est,

le choix sera-t-il ?

Le secret du vote se fout de l’urne, tu le connais dans le coeur

Il n’existe pas ici-bas d’endroit plus haut

Le tremblement bleu-argent, olive dans les branches de ses veines

artères tordues, doigts à l’incision d’où jaillit la sève du vouloir contrer l’impossible

cette puissance qui alimente le néant à perte de vue

partout présente dans nos matins jusqu’au soir

Nous y sommes confrontés

Alors la promesse va devoir défier sans rien d’autre

De partout les bêtes lance-flammes déploient leurs ailes

la ville passe à l’ombre

les rues tombent au fond des souterrains d’un avaloir quotidien

Ne sommes-nous pas sortis de la pire des conditions pour avoir  dit oui à la croisade ?

Le graal c’est l’entité initiatique

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Mains Tenant 5 – 2015 – Niala – Acrylique sur panneau 65×50 – Collection Privée

L’amertume déverse le verre fielleux en pleine pulpe

la coupe de fruits se taille au bazooka au verger d’un incendie de faux rais

le vitrier et le rémouleur sont en plein film d’épouvante

qu’est-ce que ça plombe la chasse au bon heur

Jusqu’aux os

jusqu’au par-dessus la tête

Et dans tout ça vous étiez vous à quel endroit ?

Au fond de la tranchée devant le sifflet de l’officier ordonnant l’assaut

tous les nids de guêpes des mitrailleuses en batterie dans l’axe

Et la mine ?

Anti-perso pour t’arracher les jambes des fois que t’aurais encore des couilles

Et l’à venir ?

Le trou-noir

Ben dis-dont

c’est quoi ce plan ?

L’espoir mon P’tit-Gars

ça qui fait le pigment de mon bleu

qui te propulse à poil pour sortir ta ruche du mauvais oeil

qui porte quand la rafale lâche ses vagues scélérates

qui rend visible

ce pour quoi tu avais décidé d’un nouveau départ

et qui te relève quand t’es au plus bas, attrapé par la ficelle du cerf-volant

Mains tenant…

Niala-Loisobleu.

30 Septembre 2015

L’EGOÛT ET LA COULEUR


View to the Rose Garden – Casa Nova Story

L’EGOÛT ET LA COULEUR

Fut un aqueduc en cet endroit devenu sec qui transportait plus de bonheur qu’un maxi-toboggan d’espace aquatique de centre de vacances

Restent des jarres propres au transport des brigands dans l’étendue des mauvaises herbes, les fleurs ne trouvant plus que dans la tête le coin où s’épanouir

dans les rues ne menant nulle part, les buses des trottoirs s’empiffrent du déchet des orages et du désespoir contenu dans leurs boues. Le discours incapable de s’en sortir aborde l’aveu de la fin de l’abondance. Comme si du gâchis il aurait pu être possible d’attendre le meilleur pour tout le monde.

Retour de Brégançon, fuite en Algérie, amusons-nous à Fresnes avant qu’on coupe la lumière

Ces pantomimes, pauvres chansons de gestes, me gonflent la croisade sans que je me détourne de l’Amour Courtois auquel ma foi demeure attachée pure par sa poésie. Assurant pour le moins le pigment au lieu de la chimie dans la couleur.

Etant donné que c’est ainsi depuis toujours, j’aurai percé ma part d’existence au travers de la pourriture dogmatique et des séquelles qu’elle édifie.

Niala-Loisobleu – 26 Août 2022

BOUT D’ÎLE A LA MAIN


BOUT D’ÎLE A LA MAIN

Sur le bout de langue de la vague un bout de jarre a sauté la barre

corail de terre gardé en émail qui fait penser à un pouls connu

des bulles de la BD de l’écume viennent chanter des notes que la main avait mise pour mémoire

cet oiseau qui s’accroche tente d’en décrypter le signe symbolique dans la touffeur sonore de bronze de la coquille contre la pointe du couteau qui cherche à sortir du sable sous l’action du sel

Il manque un bout du papier dans la bouteille pour aller prendre son billet au guichet, depuis l’incident de la finale la fraude est plus forte que l’ordre dans la contrefaçon

Quelle époque où seule la gueule de l’élu peut par son doute apporter ce qui peut avoir le visage du mensonge sous l’habit moine

Les rondeurs du nu elles, ont la couleur de l’endroit sûr où la clef des doigts peut analyser la teneur du pigment pour connaître son genre

Dans l’amphore même un morceau peut reconstituer l’authenticité totale.

Niala-Loisobleu – 1er Juin 2022

POUR RENOUER PAR RENE CHAR


POUR RENOUER PAR RENE CHAR

Nous nous sommes soudain trop approchés de quelque chose dont on nous tenait à une distance mystérieusement favorable et mesurée.
Depuis lors, c’est le rangement.
Notre appui-tête a disparu.

Il est insupportable de se sentir part solidaire et impuissante d’une beauté en train de mourir par la faute d’autrui.
Solidaire dans sa poitrine et impuissant dans le mouvement de son esprit.

Si ce que je te montre et ce que je te donne te semblent moindres que ce que je te cache, ma balance est pauvre, ma glane est sans vertu.

Tu es reposoir d’obscurité sur ma face trop offerte, poème.
Ma splendeur et ma souffrance se sont glissées entre les deux.

Jeter bas l’existence laidement accumulée et retrouver le regard qui l’aima assez à son début pour en étaler le fondement.
Ce qui me reste à vivre est dans cet assaut, dans ce frisson.

René Char

« DES FLEURS POUR SEUL FRUIT » – NIALA 2021 – ACRYLIQUE SOUS/VERRE 60X80


« DES FLEURS POUR SEUL FRUIT »

NIALA

2021

ACRYLIQUE SOUS/VERRE 60X80

Les 3 coups du gendarme

en écartant le stérile du rideau qui bourgeonne aimantent en scène

cet horizon qui aspire à la vie originelle

De mille et une odeurs au tapis

Vole

Vole

Vole !

De Grasse

du compotier au palais que ton triangle herbe de cet arôme propre à la femme

Fenaison qui vît courir les sauvages gibiers par hordes et troupeaux au point d’en saisir la main par paume afin d’immortaliser l’éternel dans sa grotte

Pariétal frisson dont je retiens la moelle-épinière en colonne pyrénéenne comme autan de danses catalanes à l’accent d’oc

Niala-Loisobleu .

7 Décembre 2021