LES LEVRES ET LA SOIF (Extrait)
…
un oiseau s’est posé aujourd’hui sur tes lèvres,
comme si c’était un infime tremblement de paille
ou de la poussière blanche,
comme si c’était l’haleine d’un songe
ou un charbon de neige,
un oiseau s’est ainsi posé au bord du vide,
au bord de la pensée,
tout au bord du silence,
tout au bord d’un poème entrouvert,
…
ce qu’on appelle un oiseau, ce n’est pas un oiseau,
c’est un voile avec l’oiseau en dessous,
c’est une prairie avec des insectes minuscules,
de la rosée, du chant d’herbe et un voile au-dessus de tout ça,
et c’est aussi du chant d’oiseau,
si lointain qu’on ne sait pas s’il viendra un jour,
ou s’il restera à chanter au centre
du Nulle part,
au centre d’un poème,
…
un poème vient en réalité de nulle part
et il ne va nulle part ailleurs
qu’au centre de soi-même,
quelle que soit l’ombre ou la lumière
qui le pousse à devenir un jour
poème
…
Yves Namur

Oeuvre Hokusai Katsushika
Si au chevalet des images pas encore ternies n’étaient plus présentes, je serais la main sur la canne blanche, pour sortir du couloir.
La sensibilité est une épreuve de chaque seconde.
Percevoir et arriver à tenir l’émotion dans le creux de ses paumes est parfois à saigner tant cela peut mettre à vif.
Yves Namur en tout ceci se fait mon interprète avec son émouvant ouvrage,
joyau de délicatesse.
Niala-Loisobleu – 14 Décembre 2016
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