La vérité du drame est dans ce pur espace qui règne entre la stance heureuse et l'abîme qu'elle côtoie : cet inapaisement total, ou cette ambiguïté suprême. Saint-john Perse
Voltigeurs bicéphales Au jeu doux au tigre Tige volée prise De pâleur grondante Au seuil même de la douceur Bouche en urne Arc-boutée La peinture à la peine Couvrant la sciure des dieux au travail Deux par deux Dieux pour doigts persécutés Au piano à queue d’hydre Pour sa coiffure de beauté Régnant Assise à jamais De trouble en trouble Vers la pente fluviale Les doyens vidés à sec L’été durant Les jeux divins taris L’île riante grillée D’un pied plus haute Que l’ombre portée du mur Sur mer
Roi semé s’il aime hué à vie à terreur roulant Bu à satiété sous le déluge absent Ô clarté
Echelle des yeux aux yeux
Haut bois à même le dallage chaleur de neige noire Couleur de froid à feux de marée Graine houleuse à mollusques ces jambes la montagne à souhaits
Plus divine si coupe à néant y crépitent les méandres et les ménades
Eclaire minuit en ruines mainte dentelle sous mer
En éclat nanties tel le globe irisé prêt à fondre
Sur tes narines d’obsidienne
Diamant taillé en rose qui tourne
Rose d’améthyste barrissant
À la nuit en bronze
Forant les puits scolopendre de jeunesse
Ce col offense ? il déjoue le droit d’aînesse
L’heur de pierre feindre le fer à tondre
Les bagues à chevaux évanouis
Les eaux en chevreuil qui broutent le royaume déchu pour quel dialogue rituel
L’oiseau à miroir ardent gageure de haute couronne
Etoile mon château en apanage Gradué brille à bouillir Plus que de gaîté non à effacer Mais à vouloir paraître attirée Au gouffre fidèle
Éloigne-toi naseau de feu
Enjeu lointain de ma prairie
Tain solaire de telle glace
En tel cuivre bondé d’ivresse
Valet des étuves de la royauté
Halète varlet arpente la digue d’anémones
Carnassier de choix en tête des voyelles
La clairière aboutit à la voie hilare
L’air classé aboie tyran à l’aile
Si pour broyé avons royal ou trône à pied de tonnerre
L’acier décroît tenté aux voiries régulières
Affairé au tri des pièges — Si la neige était à cheval — Si le cheval chavirait en jonc L’été hagard bat la foulée Tapi au bout de la rencontre Jetée de pierre sur le vide Pont aux crustacés que l’agitation Des vantaux subjugue Jusqu’à abolir les éphémérides Aux octrois de successifs mois En massifs en treille de pavots
Pourquoi ce froid accueil des arches
Ce sommeil des sommets ces mets mielleux de songe
Ce gazon qui vire en nuage fleurissant les pierres
anciennes Le gué la baie vers la folie ? O lit ailé au pied marin Lisse les perles l’écume des crêtes
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