Il y a une Terre qui halète dans ta Gorge


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Il y a une Terre

qui halète dans ta Gorge

Il y a une terre qui halète dans la gorge,
il y a un bouquet qui embaume la maison.
L’air est solide, le chemin pierreux.
Je cherche l’eau profonde et pavoisée de noir.

J’emplis de terre le crâne, je veux respirer plus haut,
je veux être la poussière de la pierre, le puits verdi de mousse ;
le temps est celui d’un jardin
où l’enfant rencontre les fourmis rouges.

Je vais jusqu’à la fin du mur chercher un nom obscur :
est-ce celui de la nuit proche, est-ce le mien ?

António Ramos Rosa, Le Cycle du cheval suivi de Accords, Éditions Gallimard, Collection Poésie, 1998, page 43. Traduction du portugais par Michel Chandeigne. Préface de Robert Bréchon.

Lopin Clopan 4


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Lopin Clopan 4

Etais-tu sortie pour te promener dans mon Paname ? Cette nuit mon ventre s’est soudain mis à taper du pied dans ses mains. Le coin du Musée Rodin dressait ses arbres si haut, que j’ai pensé qu’il voulait donner une autre idée de la sensibilité aux touristes. La Tour Eiffel derrière un mur ? Bah.. j’aime pas les murs qui cachent ce qui est à voir ? Surtout pas l’âme de Camille ! Je sais, tu me l’as raconté depuis, la lune s’était glissée sous tes paupières closes, frottant ton nez de terre molle et toute humide. La tournette valsait, entre tes mains. Alors par l’échelle de corde qui nous relie aux autres et nous conduit à visiter les différentes pièces de nos planètes, tu es descendue , tremper tes pieds dans la rosée. En faisant quelques pas légers, ton corps, que la transparence de la brume laissait voir, s’est envolé au choeur d’un chant enclos. A peine avais-tu commencé à léviter que le ciseau poussé par le maillet, te rentra dans la veine. Ma Muse tu m’as fait les mains ouvrières. Elles ont aux phalanges tous les pouls de tes vibrations. Elles savent les anses de tes hanches mieux que celles des périlleux mouillages. Au roc l’encre accroche le sens de nos pas à l’amble. Mon moi de Novembre s’apprête à passer le tropique de Décembre avec succès.

Niala-Loisobleu – 30 Novembre 2017

Lopin Clopan 3


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Lopin Clopan 3

 

Comme il se rappelle, ce temps  où il s’élançait dans une autre jungle, le bambou devenu rotin pour se faire lien avec le lointain, sofa de son subconscient. Les jambes relevées ont rejoint la table de l’écarté. Plus besoin de lustre, on éteint tout alentour, la voûte céleste a le bon éclairage. Elle n’a pas que la blancheur de sa pureté, la fleur a le don de bouger l’immobile en déplaçant des volutes de parfums  différents. Le sol s’est mis au mouvement marin. C’est vrai que le feu à tomettes embarque au-delà du froid ces amphores aux huiles que le fruit de l’olivier a confondu aux pampres des collines en un nectar divin. Nous avons donné l’hospitalité aux  tendres étreintes. L’expression corporelle sait confirmer le prononcé des paroles. Souviens-Toi, les glycines qui tombaient du dais de lit comme elles t’allaient bien au teint. Dans la palette qui avait pris place dans mes délires, des chevaux sauvages jouaient avec les flamants roses d’un étang. Un groupe de noirs taureaux venu des oliveraies d’Estemadure faisait reculer les poseurs d’embûches de la corne. Un enfant qui s’était caché sous ta robe n’a pas pu retenir son rire jusqu’à trois. On lui a donné son p’tit-frère et sa p’tite-soeur pour qu’ils jouent ensemble. Et depuis tes seins n’ont cessé de se développer. Il reste que c’est ainsi que ce que je connais le mieux de Toi, c’est ce que le monde en ignore.

Niala-Loisobleu – 29 Novembre 2017

Lopin Clopant 2


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Lopin Clopant 2

 

Il est vrai que le ressenti d’hier portait bien son germe. Ce ne sont pas les sceptiques qui pourront en faire annuler l’impression, en dehors de ce qui est télécommandé par un tireur de ficelles, ils sont hermétiques à tout. Les siècles ont suffisamment démontré cette vérité pour sortir du doute. L’Homme est fils de taupe ou de lynx. Le reste est bâtard. Je ne sais pas le nom de l’instrument qui donne tant de possibilité au vent. Sans doute y en a-t-il plusieurs en un seul. La bouche à air est parolière du muet comme de l’écrit. En dehors des cas dont je suis, qui s’accordent à reconnaître la multiplicité des endroits qui parlent dans un corps, personne n’y entrave le premier signe. Chacun d’eux à sa sonorité. Mon oreille plaquée à ton aisselle ne me barbe pas, j’ai tout ce qu’il faut comme poils à barbe. En revanche la conque de ton bas-ventre me laisse accroché comme une encre-flottante s’étant assurée une protection contre la venue de la tempête. Les messages captés-là, l’emportent, me ramènent, me posent au mouillage, me font repartir en cabotage, puis à nouveau droit sur une hauturière destination.Traversé d’éclairs de couleurs fulgurants, venus de poissons aux écailles de néons, tes émetteurs deviennent une fête de rue comme il y en avait au Moyen-Âge avant que l’automobile ait pourri l’air de ses chevaux-vapeurs. Tu sais les grandes trompes des hérauts, enrubannées d’oriflammes, eh ben je les retrouve chatoyant tout comme annonciateurs quand sautant du lit tu lâches les chiens de ta poitrine.. Il y a dans l’amour un spectacle antique qui tient du drame comme des jeux olympiques. Mis en gradins je te jure sans mentir que tu es l’arène à Toi toute seule.

Niala-Loisobleu – 29 Novembre 2017

Lopin Clopant 1


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Lopin Clopant 1

 

Le grand sillage en v de plumes déployées tranche en terres, jaunes et ocres la morosité de l’endroit. Quelle bouche stérile mordrait l’arpent en attente. Voici que le collier bleu-vert des oies fait chanter son plumage. Du plomb fondu d’un ciel sans vitrail, perce une entrée d’air. De la motte qui tressaille un tremblement attire l’attention des pilotis en sommeil. On dirait une épure en couches, prête à ériger ses pierres. Les membres de levage se dégourdissent les doigts sans que le moindre signal de frayeur ne se lise dans le tapis des oiseaux. Que pourrait-il y avoir dans le bruit de poitrine  des roches brunes, si ce n’était le décapage des suies anciennes ? On dit qu’une race humaine est passée par là, il y a bien longtemps. Je crois que l’espoir qu’il faut toujours conserver par devers soi pourrait vouloir matérialiser en cet instant, la reprise du vouloir vivre. En tout cas, ça y ressemble fort. Des signes de feu sortent des stigmates du monde enfoui. Des battements de dextres sur des peaux animales viennent jeter des envolées de chevelures  mises en mouvement continu par des sauts de croupes montées sur jambes. Tandis que le renversement des nuques actionne des tournoiements de seins. Tellement enragés qu’il est loisible de les entendre aboyer. Une manifestation à faire ressurgir le regard de la conscience du fin fond des limbes.

Niala-Loisobleu – 28 Novembre 2017

 

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La Musique dit


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La Musique dit

 

Prostré devant la branche cassée

Le roseau aspire

Les feuilles éteintes

Ce craquement dans le poids de la fumée

Est-ce un oiseau

Une porte qui bat

Un remord laissé humide sur la corde du violon

Une déchirure dans l’âme du violoncelle

Qui tendent aux retrouvailles ?

Ce qui est écrit surpasse le brouillon de la parole en vérité

Les cailloux au fond de la poche tirent de toutes leurs forces

 Novembre Attraction de face, l’amour repose le do la

 

Niala-Loisobleu – 28 Novembre 2017

 

Le nécessaire pour pas sortir en vil


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Le nécessaire

pour pas sortir en vil

 

Les roses ont déposées leurs pétales au pied du vase. Sur la table au chevet des lunettes une feuille blanche attend que l’encrier sorte du sommeil. Être sans visage et laisser errer ses pensées dans des ronds de fumée, au travers des carreaux de leur chemise ouverte, ça remonte l’anonymat au statut du déclaré. On a vu passer une petite-culotte en pantalon-long juste tenue à la taille par une ficelle. Elle était suivie  d’un script sans teint dans un vieux film muet où le pianiste s’était tiré.. Des tagueurs repeignent la façade du brouillard à l’aérosol. Le message dit vouloir se frayer un chemin clair. Bée attitude. Si l »opinion reste clouée sur la pensée individuelle, il se pourrait que la soirée fasse un grand numéro de mise en croix au Paradis Latin. Mais dans le désarroi climatique on peut craindre que la fonte des neiges survienne en période de gelée. La miss-météo, s’est fait planter l’érable en formule hein avant même le premier signe annonciateur du cyclone. Un sourire dans les yeux ça fait briller le diamant des dents. Les mails ô c’est pour sortir de chez soi dans une tenue décente par rapport à la situation frustrante du couple retenu à la maison en se demandant pour quoi. Ce qui décoiffe le bien-pensant. J’ai trouvé des goûts de foi dans mes tripes, ce qui prouve que l’organe fait bien la voie et que si tu t’imagines, fillette, fillette hé ben t’as que tout c’qui faux dans ton nécessaire.

Niala-Loisobleu – 27 Novembre 2017

Oiseaux de Papier


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Oiseaux de Papier

 

Des branches de l’arbre-mains

Quelques noirceurs du ciel

Mon coeur a lancé une escadrille d’oiseaux de papier

De mots du coeur

As-tu entendu chanter l’écluse

Du pouls de la sève ?

Niala-Loisobleu  –  27 Novembre 2017

Ce Soir Flaque de Mer


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Ce Soir Flaque de Mer

D’un zénith

d’algues trempées

ton maillot de sel

est tombé

comme un message luisant à l’horizon

par-delà la rencontre Seudre-Atlantique

Il n’y avait que la couleur des attentes à flanc de vase des pontons. Ce vert d’huître quand le ciel est au bord de pleurer a le don de briller comme l’écaille des flaques. La cayenne et ses bruits de cannes accrochés aux rubans du chemin s’était faite embarcation. Ce silence que pas un vent ne déséquilibrait, nous l’avons placé ensemble dans la bouteille que nous avons toujours sous la plume. En la déposant dans le chenal, j’ai vu que ton regard était déjà cap au large. Il vogue à présent en solitaire vers le restant du monde.

Niala-Loisobleu – 26 Novembre 2017

 

UN JOUR QUE JE VAIS ALLER DEJEUNER CABANE


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UN JOUR QUE JE VAIS ALLER

DEJEUNER CABANE

Le soleil avance

au travers de la fin de nuit

 

On ne le voit pas encore

il n’empêche que le creux a frémi

Nappé de glace

ce Dimanche tend son assiette au dessert

Entre deux pages

tu marques toujours la suite

 

Quand l’oiseau ruisselant passe dans les buées de la douche, l’air chaud souffle à toute vapeur. Tes seins omnibus s’arrêtent sans crier gare. De la droite comme de la gauche je pouce au stop en continu. C’est Dimanche j’irais te chercher sous les housses de la salle-à-manger, les enfants sont à côté de leurs devoirs à jouer aux billes, grand-maman laisse augurer voir plus loin sous les brise-bises. Je ne parle pas d’aller prendre les zoos, voilà bon temps que j’ai dérouillé les cages de mes drames ô .Une rémouleuse affûte son plan d’ô. C’est le pompier de service qui va être content. Ma foi, chez les gens simples on se fait pas de noeuds à la cravate, on porte pas de chemise à nuiser. Sur les bancs les moineaux répètent avec le coeur armé rouge Bien sûr que je t’aime, idiote, reste bête j’t’aime animale.

Niala-Loisobleu – 26 Novembre 2017