La vérité du drame est dans ce pur espace qui règne entre la stance heureuse et l'abîme qu'elle côtoie : cet inapaisement total, ou cette ambiguïté suprême. Saint-john Perse
Mon cœur angoissé sent d’abord s’éclairer la douleur de son amour et le rêve de l’éloignement. La lumière de l’aube porte une traînée de regret et la tristesse sans yeux de la moelle de l’âme. Le sépulcre de la nuit lève son voile noir pour cacher à la lumière l’immense cime étoilée. Que ferai-je dans ces champs ramassant nids et branchages, entouré d’aurores boréales et plein de nuit mon âme ! Que ferai-je si tes yeux sont morts en pleine lumière et que ma chair ne sentira jamais la chaleur de ton regard ! Pourquoi es-tu perdu à jamais dans cette soirée claire ? Aujourd’hui ma poitrine est aussi sèche qu’une étoile terne.
« Je pleure sans raison que je pourrais vous dire, c’est comme une peine qui me traverse, il faut bien que quelqu’un pleure, c’est comme si c’était moi. »
Noviembre
17 NOVEMBRE 2022
Cascabel vacío. Tarde desmoronada sobre piras de silencio. Federico García Lorca (1898-1936). Noviembre (1920).
Grelot vide. Soir effondré sur des bûchers de silence.
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Todos los ojos estaban abiertos frente a la soledad despintada por el llanto.
Tous les yeux étaient ouverts face à la solitude décolorée par les larmes.
Tin tan, tin tan.
Tin tan, tin tan.
Los verdes cipreses guardaban su alma arrugada por el viento, y las palabras como guadañas segaban almas de flores.
Les verts cyprès lui gardaient son âme ridée par le vent, et les mots comme des faux coupaient les âmes des fleurs.
Tin tan, tin tan.
Tin tan, tin tan.
El cielo estaba marchito. ¡Oh tarde cautiva por las nubes, esfinge sin ojos! Obeliscos y chimeneas hacían pompas de jabón.
Le ciel était fané. Ô soir, captif des nuages, sphinx aveugle ! Obélisques et cheminées faisaient des bulles de savon.
Tin tan, tin tan.
Tin tan, tin tan.
Los ritmos se curvaban y se curvaba el aire, guerreros de niebla hacían de los árboles catapultas.
Les rythmes se courbaient et se courbait l’air, des guerriers de brume faisaient des arbres des catapultes.
Tin tan, tin tan.
Tin tan, tin tan.
¡Oh tarde, tarde de mi otro beso! Tema lejano de mi sombra, ¡sin rayo de oro! Cascabel vacío. Tarde desmoronada sobre piras de silencio.
Ô soir, soir de mon autre baiser ! Thème lointain de mon ombre, sans un rayon d’or ! Grelot vide. Soir effondré sur des bûchers de silence.
Tin tan, tin tan.
Tin tan, tin tan.
Federico García Lorca (1898-1936). Noviembre (1920). .
Federico García Lorca (1898-1936). Novembre, trad. par L. & L. de Noviembre (1920).
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Leo Brouwer (né en 1939) • Un día de Noviembre. Leo Brouwer, compositeur. Leo Brouwer, guitare. Première publication dana l’album De Bach a los Beatles / Leo Brouwer . Enregistrement : La Havane (Cuba), studios EGREM, 1981. Cuba, ℗ 1981.
Passé la date de préemption une fleur bleue pique du né sur la piste devant un fond de rayures
Dans la reine un contrecoup tiré à blanc, laisse le royaume sans héritage. Tort héros du jardin qui passe dans un air de cinco de la tarde permanent, un au revoir agite la muleta
Ni l’aqueux, ni les oreilles n’arrivent sur le quai quand la trompette sonne
FEDERICO GARCIA LORCA: EL PASO DE LA SIGUIRIYA – (Jacob Gurevitsch à la guitare)
El paso de la siguiriya
Entre mariposas negras, va una muchacha morena junto a una blanca serpiente de niebla. Tierra de luz, cielo de tierra. Va encadenada al temblor
de un ritmo que nunca llega; tiene el corazón de plata y un puñal en la diestra ¿Adónde vas siguiriya, con un ritmo sin cabeza? ¿Qué luna recogerá Tu dolor de cal y adelfa? Tierra de luz cielo de tierra.
Le pas de la Séguirilla
Parmi les papillons noirs, va une brunette moresque à côté d’un blanc serpent de brume. Terre de lumière, Ciel de terre Elle va enchaînée au tremblement d’un rythme qui jamais ne s’établit; elle a un coeur en argent et un poignard dans la main Où vas-tu, siguiriya, de ce rythme décervelé? Quelle lune soulagera ta douleur de citron et de bouton de rose? Terre de lumière Ciel de terre.
A cinq heures du soir. Il était juste cinq heures du soir. Un enfant apporta le blanc linceul à cinq heures du soir. Le panier de chaux déjà prêt à cinq heures du soir. Et le reste n’était que mort, rien que mort à cinq heures du soir.
Le vent chassa la charpie à cinq heures du soir. Et l’oxyde sema cristal et nickel à cinq heures du soir. Déjà luttent la colombe et le léopard à cinq heures du soir. Et la cuisse avec la corne désolée à cinq heures du soir. Le glas commença à sonner à cinq heures du soir. Les cloches d’arsenic et la fumée à cinq heures du soir. Dans les recoins, des groupes de silence à cinq heures du soir. Et le taureau seul, le coeur offert! A cinq heures du soir. Quand vint la sueur de neige à cinq heures du soir, quand l’arène se couvrit d’iode à cinq heures du soir, la mort déposa ses oeufs dans la blessure à cinq heures du soir. A cinq heures du soir. Juste à cinq heures du soir.
Un cercueil à roues pour couche à cinq heures du soir. Flûtes et ossements sonnent à ses oreilles à cinq heures du soir. Déjà le taureau mugissait contre son front à cinq heures du soir. La chambre s’irisait d’agonie à cinq heures du soir. Déjà au loin s’approche la gangrène à cinq heures du soir. Trompe d’iris sur l’aine qui verdit à cinq heures du soir. Les plaies brûlaient comme des soleils à cinq heures du soir, et la foule brisait les fenêtres à cinq heures du soir. A cinq heures du soir. Aïe, quelles terribles cinq heures du soir ! Il était cinq heures à toutes les horloges. Il était cinq heures à l’ombre du soir !
Cette image m’amène une réponse à la question que je me pose et que je retiendrais sur cette absence de commentaires où le like prend la place de ressenti exprimé
Neutralité où l’approuvé est au coude à coude du refusé
ON NE PEUT SAVOIR
L’illustration montre le taureau à demi-sauvage qui fait face au chat félin domestiqué (toréador ?)
Une expression graphique dans l’esprit du grand Tàpies porte-voix de l’informalisme de l’art espagnol actuel mis bord à bord au poète dramaturge Lorca, l’andalou et le catalan dans l’arène, séparés des hurlements d’une BB ignorante du symbole de la corrida
La peur et l’envie que font les expressions fortes me paraît plus exacte que la peur du sang. Il suffit pour cela de retenir l’effusion hémorragique journalière de la télévision pour savoir que le public en raffole
Niala-Loisobleu – 24 Janvier 2021
La cogida y la muerte A mi querida amiga Encarnación López Júlvez
A las cinco de la tarde. Eran las cinco en punto de la tarde. Un niño trajo la blanca sábana a las cinco de la tarde. Una espuerta de cal ya prevenida a las cinco de la tarde. Lo demás era muerte y sólo muerte a las cinco de la tarde.
El viento se llevó los algodones a las cinco de la tarde. Y el óxido sembró cristal y níquel a las cinco de la tarde. Ya luchan la paloma y el leopardo a las cinco de la tarde. Y un muslo con un asta desolada a las cinco de la tarde. Comenzaron los sones del bordón a las cinco de la tarde. Las campanas de arsénico y el humo a las cinco de la tarde. En las esquinas grupos de silencio a las cinco de la tarde. ¡Y el toro solo corazón arriba! a las cinco de la tarde. Cuando el sudor de nieve fué llegando a las cinco de la tarde, cuando la plaza se cubrió de yodo a las cinco de la tarde, la muerte puso huevos en la herida a las cinco de la tarde. A las cinco de la tarde. A las cinco en punto de la tarde.
Un ataúd con ruedas es la cama a las cinco de la tarde. Huesos y flautas suenan en su oído a las cinco de la tarde. El toro ya mugía por su frente a las cinco de la tarde. El cuarto se irisaba de agonía a las cinco de la tarde. A lo lejos ya viene la gangrena a las cinco de la tarde. Trompa de lirio por las verdes ingles a las cinco de la tarde. Las heridas quemaban como soles a la cinco de la tarde, y el gentío rompía las ventanas a la cinco de la tarde. A las cinco de la tarde. ¡ Ay qué terribles cinco de la tarde ! ¡ Eran las cinco en todos los relojes! ¡ Eran las cinco en sombra de la tarde !
CHANSON D’AUTOMNE – FEDERICO GARCIA LORCA Novembre 1918. (Grenade.)
Aujourd’hui je me sens dans mon coeur un vague tremblement d’étoiles, mais mon chemin est perdu Dans l’âme de la brume La lumière me coupe les ailes et la douleur de ma tristesse
les souvenirs mouillent à la source de l’idée.
Toutes les roses sont blanches aussi blanc que mon chagrin, et ce ne sont pas les roses blanches. qui a neigé sur eux. Avant d’avoir l’iris. Aussi sur l’âme neige.
La neige de l’âme a flocons de bisous et scènes qui a sombré dans l’ombre ou à la lumière de celui qui les pense. La neige tombe des roses mais celle de l’âme demeure, et la griffe des années fait un linceul avec eux.
La neige fondra-t-elle quand la mort nous prend? Ou plus tard y aura-t-il une autre neige et d’autres roses plus parfaites?
Sera-ce la paix avec nous comme le Christ nous enseigne? Ou ce ne sera jamais possible la solution au problème?
si l’amour nous ment? Qui la vie nous encourage si le crépuscule nous coule dans la vraie science du bien qui peut ne pas exister et le mal qui bat à proximité?
Si l’espoir s’estompe et le Babel commence quelle torche illuminera les routes sur Terre?
Si le bleu est un rêve que deviendra l’innocence? Que deviendra le cœur si l’amour n’a pas de flèches? Et si la mort était la mort que deviendront les poètes et des choses qui dorment que personne ne s’en souvient plus? Oh soleil d’espoir! Eau claire! Nouvelle lune! Cœurs d’enfants! Âmes grossières des pierres! Aujourd’hui je me sens dans mon coeur un vague tremblement d’étoiles et toutes les roses sont Aussi blanc que mon chagrin
¡Mi corazón es una mariposa,
niños buenos del prado!.
que presa por la araña gris del tiempo
tiene el polen fatal del desengaño.
De niño yo canté como vosotros,
niños buenos del prado,
solté mi gavilán con las temible;
cuatro uñas de gato,
Pasé por el jardín de Cartagena
la verbena invocando
y perdí la sortija de mi dicha
al pasar el arroyo imaginario.
Fui también caballero
una tarde fresquita de mayo.
Ella era entonces para mí el enigma,
Estrella azul sobre mi pecho intacto.
Cabalgué lentamente hacia los cielos,
era un domingo de pipirigallo,
y vi que en vez de rosas y claveles
ellá tronchaba lirios con sus manos.
Yo siempre fui intranquilo,
niños buenos del prado,
el ella del romance me sumía
en ensoñares claros:
¿Quién será la que coge los claveles
y las rosas de mayo?
¿Y por qué la verán sólo los niños
a lomos de Pegaso?
¿Será esa misma la que en los rondones
con tristeza llamamos
estrella, suplicándole que salga
a danzar por el campo?…
En abril de mi infancia yo cantaba,
niños buenos del prado,
la ella impenetrable del romance
donde sale Pegaso.
Yo decía en las noches la tristeza
de mi amor ignorado,
y la luna lunera ¡qué sonrisa
ponía entre sus labios!
¿Quién será la que corta los claveles
y las rosas de mayo?
Y de aquella chiquita, tan bonita,
que su madre ha casado,
¿en qué oculto rincón de cementerio
dormirá su fracaso?
Yo solo con mi amor desconocido,
sin corazón, sin llantos,
hacia el techo imposible de los cielos
con un gran sol por báculo.
¡Qué tristeza tan seria me da sombra!
niños buenos del prado,
cómo recuerda dulce el corazón
los días ya lejanos…
¿Quién será la que corta los claveles
y las rosas de mayo?
Mon cœur est un papillon,
bons enfants de la prairie!.
proie par l’araignée grise du temps
il a le pollen fatal de la déception.
Enfant, je chantais comme toi
bons enfants dans le pré,
J’ai libéré mon faucon avec le redoutable;
quatre griffes de chat,
J’ai traversé le jardin de Carthagène
la verveine invoquant
et j’ai perdu l’anneau de mon bonheur
lorsque vous passez le flux imaginaire.
J’étais aussi un gentleman
un frais après-midi de mai.
Elle était alors l’énigme pour moi,
Étoile bleue sur ma poitrine intacte.
Je suis monté lentement au paradis
C’était un dimanche Pipirigallo,
et j’ai vu qu’au lieu de roses et d’œillets
Elle a coupé des lys avec ses mains.
J’étais toujours inquiet,
bons enfants dans le pré,
elle de la romance m’a plongé
dans des rêveries claires:
Qui sera celui qui ramassera les œillets
et les roses de mai?
Et pourquoi seuls les enfants le verront
sur Pegasus?
Est-ce le même dans les rondones
malheureusement, nous appelons
étoile, le suppliant de sortir
danser sur le terrain? …
En avril de mon enfance, j’ai chanté,
bons enfants dans le pré,
l’impénétrable elle de la romance
où Pegasus sort.
Je disais de la tristesse la nuit
de mon amour ignoré,
et la lune lune quel sourire
mettre entre ses lèvres!
Qui sera celui qui coupe les œillets
et les roses de mai?
Et cette petite fille, si jolie,
que sa mère s’est mariée,
Dans quel coin caché du cimetière
son échec va-t-il dormir?
Moi seul avec mon amour inconnu,
sans cœur, sans pleurer,
Vers le plafond impossible du ciel
avec un grand soleil par staff.
Quelle tristesse sérieuse me donne de l’ombre!
bons enfants dans le pré,
comme le coeur se souvient
les jours passés depuis longtemps …
Qui sera celui qui coupe les œillets
et les roses de mai?
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