AU M’AIME PONTON 


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AU M’AIME PONTON

Dans l’enveloppe un battement à bout de code barres éclot , l’oreille en vrille d’une vigne partagée, deux vers transfusent, une paire d’oiseaux se déploie dans le cri chien délivré de la chaîne. De l’écorce d’une coque posée sur les tréteaux du charpentier-naval un identique sursaut parcourt la longue ligne de vertèbres centrale. Quelque déploiement en grand pavois rappelle un Tibet proche quand les trompes népalaises étendent les tissus de couleur sur la blancheur montagneuse. La pente nerveuse du bord de cabane tressaille à l’éventré du mystère tenant son secret comme vérité. Quelle correspondance évoquer pour décrire pareille émotion ? Ils sont désormais au coude à coude, plus besoin de demander, au premier regard les seins gonflent un air pur et porteur de félicités simples. Il y a de cette petite fille au mur qui tient le passage à deux mains, innocence florale sur lit de pierres émergentes au galop du torrent. La truite sauvage trace d’un éclair argenté le rayon qui portera la roue. Que de fruits pour sortir les saisons des confitures et les laisser librement pendre. Si les branches prennent la flamme au disque de feu chromatique c’est  en raison de la bassine d’ô tenue en permanence au bandé de l’arc-en-ciel. L’Atelier déambule, l’Atelier flotte, l’Atelier vacance, l’Atelier campe  à domicile. Dans le bain où ton image trempe,  se développe à venir positive au mur, une envie commune…

Niala-Loisobleu –  11/12/18

INSTANT TANNE


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INSTANT TANNE

Je te vois assise dans l’atelier

baguette d’orchestre odeur de peint

pression retenue tube bleu de cobalt

lèvres rose tyrien sur les joues d’un chrome orange au couchant

la menthe couchée par le vent

à genoux

en retenant les volets j’ai murmuré d’une voix douce

le regard tourné sur l’attente de livraison

un code barres muet en ligne fait feuille-morte

venu des îles le remuement poitrinaire de la mer roule les galets jusqu’à la falaise

les oiseaux-marins passent à bord des canots d’embruns

le nez coule d’un virus grippal

je t’aime en formes sur la toile

 

Niala-Loisobleu – 09/12/18

LES LEVRES BLEUES (Jacques Bertin)


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LES LEVRES BLEUES (Jacques Bertin)

Tes lèvres bleues, j’ai dit, comme un lagon tes lèvres peintes
Ouvrant ciel sur une prairie de nacre veinée de ruisseaux
Tes seins, j’ai dit, j’ai voulu peints méticuleusement, ô sainte
Couleur pierre et lune et marquée ton épaule avec becs d’oiseaux

Un pendentif descendant, lourd, par un fil de ton ventre
Comme à la façade du temple aussi l’homme qu’on égorgea
Rappelle-toi, et dont le sang faisait tapis sur l’aube errante
Tu le buvais, un adolescent sans visage t’observa

Des voix, milliers de voix te liaient, te lisaient malfaisante et fière
Tu retrouvais des mots sacrés perdus, germés, la nuit tournait
Sur son socle jusqu’à ce que ton prix fixé. Moi, j’en tremblais
De fièvre dans la porte sombre, à minuit sonne la lumière

Un motif aux chevaux cabrés laqué sur l’intérieur des jambes
Débridées, les cuisses je veux cueillies comme chacune un pleur
Et tu piétines, mors aux dents, ahanant, la langue violente
La danse où la haine lance. Je veux des perles de sueur

Tes poignets sont tenus à tes reins, ce château
C’est celui que l’on détruisit, la hache dans la hanche
Et ton regard dernier dans le marbre comme un couteau
Se brisa et la lame est une aile dans la campagne blanche

J’ai rampé dans les nefs sombrées, la forêt d’écume où deux fauves
Col mouillé contre col, poussèrent la tapisserie ouvrant
La caverne des pluies infiniment où l’or est veuf. Le temps
S’arrête en entendant ton rire qui est neuf, et d’un enfant

Je t’aime ainsi qu’un pauvre revenant des guerres saintes
La tête nue et quémandant aux fermes un peu de pain
Et chaque ferme est un trésor, c’est vrai, posé dans une main
Je t’aime ainsi. Me restent, au-dessus des fermes dorées, tes lèvres peintes

Tes lèvres bleues comme un lagon, j’ai dit, tes lèvres peintes

Jacques Bertin

Illustration: Anja, la princesse aux lèvres bleues – Huille s/toile 55×46 – Nicole Salpetrier

https://getpocket.com/a/read/2410722113

BRIBES (XVIII)


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BRIBES (XVIII)

Les mots écrits ici sont ma réponse à ceux que Barbara Auzou pose dans  sa série

« DANS L’ATELIER »

Un dialogue, une conversation continue entre NOUS,

dans l’enceinte de mon lieu de travail où elle vit.

 

Oeuvre Commune

Indissoluble

Ouverte

Créative

Exposée

 

rien qu’une oeuvre d’art accrochée à une cimaise du web

dans le but de transmettre en partage.

L’effet boomerang actuel montre que ce qu’on voulait essaimer se transforme en un plus d’épars.Rassurez-vous  ça renforce mon intime conviction…et soude plus solidement le petit groupe qui témoigne à sa manière en vivre la synthèse dans l’exactitude du but recherché. Ce ressenti de présence marquée prolonge par sa force ajoutée…

Niala-Loisobleu – 3 Décembre 2018

LE TROU DANS LE MUR 


 

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LE TROU DANS LE MUR

 

De droite à gauche du couloir le chemin de faire traverse l’enfilade des portes inversées

S’envoler loin redresse les colonnes pour présenter le fronton au besoin primordial

Sortir la fenêtre de l’Atelier au jour chauffe les blancs d’une touche de patte

Tend tes bras s’il fait froid ce ne sera pas au milieu d’eux tes seins ont un feu intérieur

La mer dis-moi que nous y marcherons d’un seul vent

Ce qui fait ce clapot à mon oreille  porte nage envole au galop…

Niala-Loisobleu – 1er Décembre 2018

NOUS


NOUS

J’ai changé d’appui et de chemin

pour une hirondelle pressentie multiple

qui mesurait le jour sur un autre bord

cherchant le flux égal à ce qui fuit

débarrassée enfin du tablier d’usage.

Et je suis remonté nu dans l’image.

Je me souviens de tout et ma main

dessine la courbe lente de mon fleuve d’or.

Du paradoxe de connaître la rondeur infinie

qui creuse pourtant l’inconnu encore.

J’ai allumé la lampe sur le sein de l’heure fébrile

brisé la faïence rompu le pain façonné l’argile

de nos existences qui prenaient les contours très fins de l’éternité

suspendues à des globes lourds et graciles.

Il dort derrière la barrière protectrice de nos cils

des années de soleils tendus vers des jardins transfigurés

qui se balancent dans la lumière de leurs tiges mêlées.

 

 

Barbara Auzou

 

 

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NOUS

2018 – NIALA

Acrylique s/toile 81×65

Collection de l’Artiste

DES ENFANTS VONT ECLORE


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DES ENFANTS VONT ECLORE

 

J’aurai vécu un jardin au long du long, dès le le départ de la découverte de la fleur des rues dans ma prime jeunesse. Au fil des saisons de l’âge, aucun événement n’aura réussi à m’en défaire. La cruauté, l’inhumanité des hommes, leur capacité à détruire, malgré les cris tortionnaires qu’ils m’ont infligé, ont perdu. Plus la laideur se répand sur l’univers plus je sème, n’ayant d’autre réponse que l’amour est la seule fleur qui survit à la coupe rase. Je peins pour rien qui rapporte, ni comme un loisir, un travail, , me bat pour y parvenir, c’est mon credo, ma persuasion que seule la poésie est la solution de sauvegarde. Le sacré dans toute sa manifestation, Lorsque le soir vient j’entends le chant du coq se remonter tout seul.  Des enfants vont éclore

.Niala-Loisobleu – 20/11/18

LES SOLEILS VERS 1


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LES SOLEILS VERS 1

 

 

Le seul rythme, végétal

De nos souffles chèrement gagnés

Et des ailes poussées à nos sandales,

Nous pouvons oeuvrer à l’aurore.

Sur la hanche nue de la métaphore,

La main sonne juste

Et ponctue à peine le séjour vibrant du buste

Erigé dans la couleur tremblée.

Oeuvrons encore dans l’intervalle

et aux coupes versées

Dans le grand chantier du matin.

La main sonne juste encore

Et sans emphase

Au secret du tableau

A la peau de la phrase.

Oeuvrons comme on persévère

Et au front lustré de l’entente

Comme des enfants peut-être

Faisons commerce de lumière

De mots et de menthe:

Un lâché de soleils vers

Le geste de renaître.

Barbara Auzou

 

 

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Les soleils vers 1 (Nouvelle série)

2018 – Niala

Acrylique s/toile 65×54 – cadre

850,00 € (encadré)

https://wordpress.com/view/alainnialablog.com

UN CHEMIN


UN CHEMIN

La lecture prend la couleur qui habite derrière le regard de chacun. La poésie y ajoute celle de l’esprit plus qu’en tout autre écrit.

La peinture présente les mêmes caractéristiques dès lors qu’elle n’est pas photographique du sujet qu’elle  a choisi.

On reconnait un poète à sa peinture comme un peintre à son écriture, ils ont une sensibilité commune faisant appel à une forme d’espoir permanent que d’aucuns trouvent insensé mais que leur lucidité aborde dans un absolu qui en fait diffèrer la forme.

Pour ma part depuis mon association avec Barbara Auzou, je sais la parallèle entre l’image écrite sur les mots et les mots mis sur l’image menant à cet absolu., bien des chemins parcourus m’ont conduit à celui-ci pour que je puis aujourd’hui le considérer comme majeur.

Niala-Loisobleu – 17 Novembre 2018

UN CHEMIN

 

Jean Tardieu

 

 

Un chemin qui est un chemin

sans être un chemin

porte ce qui passe

et aussi ce qui ne passe pas

Ce qui passe est déjà passé

au moment où je le dis

Ce qui passera

je ne l’attends plus je ne l’atteins pas

Je tremble de nommer les choses car chacune prend vie et meurt à l’instant même où je l’écris.

Moi-même je m’efface comme les choses que je dis dans un fort tumulte de bruits, de cris.

Jean Tardieu

CREE D’Ô


 

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CREE D’Ô

Entourés de serrures à trous ouverts, faisant l’affligeant spectacle permanent d’un monde qui se renie sans la moindre épargne, blackboulés en décalage ou réunis en voie de garage nous refusons le boulier pour jouer à se conter les poings. Il y a un choix en tout. Qui ou quoi qu’on soit on ne peut échapper à la merde du jour, elle s’est mise à table avant d’avoir coupé la première tartine.

Haïssez -vous à votre aise en demeurant cachés pour pas qu’on vous reconnaisse, Nous on a en vie le goût de paraître tels, natureliche, sans le moindre abus, tout simplement comme quand on aime pour seule devise.

Niala-Loisobleu – 8 Novembre 2018