La vérité du drame est dans ce pur espace qui règne entre la stance heureuse et l'abîme qu'elle côtoie : cet inapaisement total, ou cette ambiguïté suprême. Saint-john Perse
Tirés de mon bateau de nuit par le couteau d’un rayon de lune les pièces du rêve s’approchent de la fenêtre du rivage
Les treilles du ciel détachent avec peine cette impression que le toucher des grappes amène en silhouette
Dans ma mémoire, le patio à l’endroit qu’elles lient d’un bord à l’autre des façades montre son intime recoin, la table n’a pas été débarrassée du tête-à-tête qui a prolongé la soirée et je reconnais le chapeau qui tomba en premier de ton strip-tease sur le rocking-chair en rotin
La fontaine insomniaque n’arrête jamais ce bruit de vie sans heures
Pourquoi parmi les fleurs qui passent alentour j’ai l’image des cosmos montés sur leurs tiges en échasses ? Leur finesse dans le suspendu floral déclenche un processus organique dans ma relation entre toi et la couleur. Ils impriment au tissu des murs blancs la gamme des champs
Je vais noter à l’encre de chine ce que tu ne m’as pas donné, la couleur en écartera toute espèce de manque
Comme cette maison des abeilles ruche mot à mot la peau des figues au centre du jardin…
Entre bruit d’eau et vent debout le rocher sort la tête
pour s’offrir aux embruns plus loin que le nombril
Le repas tire à sa faim
le jeu des oiseaux-marins
Ma Mie
sortons un peu plus loin que le ballet du phare atteint
Ils suivront leur chemin d’un bord à l’autre de leurs rives
Laisse ta robe ici j’emporte pas mon chapeau, là où je tant vole on en aura pas besoin c’est pas malsain de dogme, l’ostensoir de tes seins dégage du brouillard, puis à la baie des anges marri na est absent
C’est Mon Echo et son rocher qui rallient
où l’aqua rit home marche sans palais dans la trace du Grand Fauve.
L’OISEAU-QUETZAL AU TEMPS DES POÈTES PAR RENE DEPESTRE
Parti de son vieux pays maya brisé un oiseau-quetzal est descendu dans mon jeu : je suis pour lui le toit d’une petite maison en bois rustique ; je suis une épaule de nègre habituée à porter des fardeaux qui pèsent plusieurs siècles de solitude ; je suis le poète qui ne se rend pas au cyclone ni aux lubies de Castro ; je suis le poète qui n’a pas à rougir du feu libre de ses mots ni des roses et des mimosas de son jardin.
Heberto est pour moi le pote de la nuit
de gel à La Havane où nous avons ensemble
mesuré l’avancée que le temps des poètes
a gagnée en savoir et imagination
sur un macho dont les matins étaient comptés.
Nous souffrons sous le sabot du cheval-sorcier* : nous ne cédons pas à sa furie ; enfermés tous les deux dans sa cage à tigre du Bengale nous semons nos chants de justice bien plantée : les voici sortis vainqueurs du gros mot en -isme qui vola un soir les mots et le temps nôtres pour les ajouter au mauvais temps de l’Histoire !
Por que te llamas Aurora Que me acuesto a la raya del día Si te llamaras Custodia a la iglesia no saldría Si te llamaras Custodia a la iglesia no saldría
No hay nadie en este mundo que te quiera más que yo debajo tierra me meto donde no me vea ni Dios
Te compro más camisas Te compro más camisas Y porque yo no visto altares ‘pa’ que otro diga misa Ni te miro ni te hablo ni te compro más camisas
La noche del barro cayó la noche del barro cayó
la noche del barro cayó la noche del barro y en vez de salí desnuda salió ‘vestia’ de blanco y en vez de salí desnuda salió ‘vestia’ de raso
Candelas del cielo del cielo caigan candelas y más candela le caiga a tu mare encima por tener malina lengua
Yo no me he muerto de pena porque no supe sentir y a mi corto entendimiento le agradezco al vivir yo no me he muerto de pena porque no supe sentir
Il n’y a personne dans ce monde que je t’aime plus que moi je descends sous terre où ni Dieu ne me voit
Pourquoi tu t’appelles Aurora Que je m’allonge au bord du jour Si tu t’appelais Garde je n’irais pas à l’église Si tu t’appelais Garde je n’irais pas à l’église
Je t’achète plus de chemises Je t’achète plus de chemises Et parce que je n’ai pas vu d’autels ‘pour que quelqu’un d’autre dise la messe Je ne te regarde ni ne te parle Je ne t’achète même plus de chemises
La nuit de boue est tombée la nuit de boue est tombée
la nuit de boue est tombée la nuit de la boue et au lieu de partir nu est sorti ‘vêtu’ de blanc et au lieu de partir nu est sorti ‘vêtu’ de satin
Bougies du ciel les bougies tombent du ciel et plus de bougie ça tombe sur ta jument au dessus pour avoir une mauvaise langue
je ne suis pas mort de chagrin parce que je ne savais pas comment me sentir et dans ma courte compréhension je te remercie de vivre je ne suis pas mort de chagrin parce que je ne savais pas comment me sentir
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