AURORALES


RAOUL DUFY

AURORALES

Contre mont d’une bouffée

ouverte à deux battants te descendre de cet en droit de Seine d’un collège de France pour un seul havre sur estuaire

Deniers voiles au pied d’Etretat porche de Claude Monet sur Givenchy iris flamboyants lâchés de la verrière de St-Lazare bon apôtre depuis le confrère parisien Dufy que les chevaux ne fréquentent pas Vaugirard mais Chantilly

Ainsi du premier train d’où je pars une maison retrouver à la sortie du grand virage

du jeune Mai en clochettes (en têtante odeur)

Nos enfances arrimées en un début de phrase que ta main continue d’écrire et la mienne passe au bleu des lavages au bout d’Avril qui pointe cette grande herbe folle pour tenir le sel en fleur au sable.

Niala-Loisobleu – 28 Avril 2022

APRES-MIDI


APRÈS-MIDI

Au matin qui se lève derrière le toit, à l’abri du pont, au coin des cyprès qui dépassent le mur, un coq a chanté. Dans le clocher qui déchire l’air de sa
pointe brillante les notes sonnent et déjà la rumeur matinale s’élève dans la rue; l’unique rue qui va de la rivière à la montagne en partageant le bois. On
cherche quelques autres mots mais les idées sont toujours aussi noires, aussi simples et singulièrement pénibles. Il n’y a guère que les yeux, le plein air, l’herbe et l’eau
dans le fond avec, à chaque détour, une source ou une vasque fraîche. Dans le coin de droite la dernière maison avec une tête plus grosse à la fenêtre.

Les arbres sont extrêmement vivants et tous ces compagnons familiers longent le mur démoli qui s’écrase dans les épines avec des rires. Au-dessus du ravin la rumeur
augmente, s’enfle et si la voiture passe sur la route du haut on ne sait plus si ce sont les fleurs ou les grelots qui tintent. Par le soleil ardent, quand le paysage flambe, le voyageur passe
le ruisseau sur un pont très étroit, devant un trou noir où les arbres bordent l’eau qui s’endort l’après-midi. Et, sur le fond de bois tremblant, l’homme immobile.

Pierre Reverdy

AU FAIT, L’EXISTENCE ?


AU FAIT, L’EXISTENCE ?

J’étale mes paumes sur la claie

je les ai cueillies aux branches de l’Arbre de sa Vérité

son jardin est si grand qu’on s’y perd d’où la necessité de planter des repaires

La menthe en voilà un de sûr

il sent toute l’année

on croise des fleurs en mouvement comme l’anémone marine et l’arôme terrestre en vitrine dans l’Atlantide

je crois dit Michael, l’illégitime y favorise

moi le mécréant je sais qui est mon père

mais exception faite je le crois son mystique à Lonsdale

il sent l’amour comme la femme qu’on traverse pour rester

sacrée Marguerite nom de Dieu autre

J’étale mes paumes sur la claie

elle sourit verte

la Vie Bleue en franchissant la mort.

Niala-Loisobleu – 22 Septembre 2020

ET LA MER


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ET LA MER

 

Le regard ne rencontre qu’un voilier posé sur un trait d’hippocampe

les sternes sont encore à table

sans que le grincement des élingues ne contredise la promesse du jour

Depuis les carreaux du marais le paludier monte ses cônes vers les sphères

tandis qu’à terre les vignes se portent garantes de vendanges imminentes.

 

Niala-Loisobleu – 22 Août 2020

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

TENIR DES MAINS ET GARDER DES YEUX


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TENIR DES MAINS ET GARDER DES YEUX

 

Le long d’une rue en suivant le caniveau

boire un trottoir

la couleur des façades prend la musique de l’aveugle qui joue de l’accordéon

il voit et tient la couleur des choses

j’ai les doigts qui me tirent sur une chaise au bord du bassin

l’enfant est parti sur son voilier

voici la chair de bronze des femmes de Maillol

qui m’entraîne au modelage du jour à vivre

puisqu’aux fenêtres la lumière reste ouverte…

 

Niala-Loisobleu – 19 Août 2020

 

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AVIDE PERMANENCE


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AVIDE PERMANENCE

 

L’éclusier du soleil entre par la porte des Artistes

la ruelle tenant la joue des façades accolée

l’abeille aux jardinières butine

entre les souches c’est toit

Et main tenir la lumière au niveau de la limite

fait l’oeil moins douloureux qu’un mot racoleur

Attention si on vous dit

« Vous êtes entre bonnes mains »

ça peut vous coûter la vue

 

Niala-Loisobleu – 18 Août 2020

SOYONS LIBRES AVEC LE BEL OISEAU QUI PAVOISE


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SOYONS LIBRES AVEC LE BEL OISEAU QUI PAVOISE

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Le 7-04-2020

SOYONS LIBRES AVEC LE BEL OISEAU QUI PAVOISE

Que de nos révoltes et leurs raisons
Le bel oiseau enivré de silence
Fasse vivre au boisseau : toute distance
Au faisceau de toutes fausses chansons

Son arbre au savoir de sa liberté
Au bruissement avide de ses trilles
Nous renvoie à un beau rêve qui brille
Dont nous trouvons la sève en sa beauté

Nous arborons le drapeau du réel
Dans nos séparations qui nous saisissent
Là – flagellé par le vent – il attise
La nouveau que nous attelons au ciel

Où – comme en partance sillonne Oiseau
Celui du grand air des livres et lyres
Qui résonne en terre comme désir
D’arraisonner guerre avec les ciseaux

De la justice et de la vérité
Pour pactiser avec Savoir qui sonne
Dans tous les pavois de la liberté
Qui – à voir en lice – pour nous rayonne

 

Minod Alain

DU TEMPS RETENU


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DU TEMPS RETENU

Au bout des pavés la barricade s’est retirée

le cheval prend la porte-cochère

Déjà se dessine ton visage

un sourire large de seins sortis

Des vagues que le vent soulève

tes hanches tiennent l’amphore

La barque roule d’un bord à l’autre de l’envie

aux cordes qui accompagne le feuillage jusqu’aux oiseaux

 

Niala-Loisobleu – 16 Août 2020

Il fait un froid à se couper aux mâchoires du vent


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Il fait un froid

à se couper aux mâchoires du vent

 

Fatras, ces jours vides ont le don d’être plein de confusion. On en arrive à devoir se curer du prêchoir, pour entendre sa voix intérieure faire bonne toilette entre l’ornière et le Centre du chemin. Faire entrer la voix. L’oeil resté enseveli sous l’avalanche du non-dit, n’avait fait que se protéger sous la visière de la paupière. Si les cons volaient, sans doute ne pourrions-nous plus arriver à nous tenir à la verticale. Tenir debout c’est plus prometteur que ces étalages racoleurs de traiteurs outranciers devant la file des Restos du Coeur. Vitrines de fêtes, putasserie autorisée par une prostitution affranchie par décret. L’enfant est le plus sûr véhicule d’abus sur toute la ligne. Entre le Bien et le Mal du débat philosophique séculaire, Noël insère sa zone franche.

Il fait un froid à se couper aux mâchoires du vent.

Le ressassé ne peut se réchauffer, il se dégoûte froid. Exsangue, une tête de suicidé dans l’espérance. Que j’aime po Noël, c’est prouvé. Je le dis pour le transiter comme le déchet alimentaire qu’il est. Vous allez bien à la selle, demande le véto à l’étalon ? Je monte toujours à cru, répond-île.

J’Amour plus que jamais. Les illuminations artificielles d’une ville à l’autre déplacent le ça à ras en métropole. A faire du brouillard pour truquer le rêve. Les mirages sont justes bons à bombarder les populations. Imagines l’horreur d’avoir l’oeil crevé par un coup de nichon qui n’a d’autre intention qu’aimer. Horrible. Bible ou pas, non je ne tendrais pas l’autre au second.

Faut que je te dise qu’alors que jamais on n’avait pas eu moins d’horizon, j’ai jeté la douleur de ton manque aux façades. Une fois que leur poussière a été retombée, puti  je t’ai vu toute nue, belle comme quand t’es née, couverte de ce premier cri de sang qui mord sans attendre d’avoir des dents !

Niala-Loisobleu – 5 Décembre 2017

 

Aria


Aria

Quel gonflant voile ses cheveux où le fond du vent avoue ne pas s’y trouver ? La beauté se retient de signer ses aveux, pudeur, non, avant tout, refus de se donner à tous. Le corps comme seul composant n’est que l’envoi de l’enveloppe sans lettre à l’intérieur.

Sur la scène d’un regroupement de produits, l’être-caddy embouteille vide. On ne peut se donner à tous du m’aime sentiment, ni appartenir en dehors de soi.. Ce qui rampe s’enfuit au premier bruissement. Dans sa fente la corolle attend la dernière détonation de l’artifice pour laisser sa teneur exhaler (sans bouquet) . Pas besoin de bretelle pour retenir sa poitrine. Le trou de la dentelle contrebande des idées-fausses au creux de l’aisselle.

Je l’aimais. Sans masque, ni jeu-de rôle. Dés non-pipés dans le cornet. Et j’ai perdu, sauf à gagner l’incompréhension quasi-générale. Je n’ai pas la tessiture d’un crooner. Libre à ailes, je ne changerais pas des pôles dans l’image de ma glace.

Niala-Loisobleu – 1er Octobre 2017

 

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Raoul Dufy