Les orteils au bord du vide


The Witch's Garden

Les orteils au bord du vide

 

Les restes d’un sommeil baillent aux branches.

la pluie n’a pas réussie à décoller le côté rebelle d’une nature peu encline à la contrefaçon de son libre-arbitre

et alors

t’imaginais quand m’aime pas que j’allais plier, c’est pas le fait de te sentir saule qui doit te rendre pleureur.

Bien sûr  j’aime pas la pluie, que la rue ait des arcades ou pas et encore moins un parapluie pour se croire en dehors de sa responsabilité.

Des fois je m’arrête au point où se trouve ma vie.

Faut dire que ça fout un tel vertige de s’oser voir, que d’une certaine manière ça donne une réponse à la fuite en pratique chez l’homme en général.

. Que fous-je là ? Suis-je ? Qu’est-ce qui me prouve que l’image dans la glace c’est la mienne ? Ouah, le frisson, t’as les prunes qui sèchent genre fruit de mendiant, putain pourtant j’suis jamais été téméraire, y faudrait qu’je me stoppe avant de partir au tourbillon.

Entrez !

Voilà ça a en corps sonné dans ma pauvre tête.

A l’avoir pleine d’ô j’ai le coeur en crue qui refoule.

Je pars sur mon cheval, appuie sur les pédales sans penser que la chaîne va sauter du dérailleur. Même sur la côte les serviettes des petits-baigneurs ne pompent plus l’odeur d’ombre solaire, ça pue la mort hue.

Tant pire, j’veux pas  voir l’outre-noir, moi ça me Soulages absolument pas. J’veux que du bleu, fou s’il le faut. Comme croire que moi jamais je me serai fait cocu.

Après

Non maintenant c’est mains tenant que la vie ça se vit pan dans !

Niala-Loisobleu – 30/04/16

 

Daria Petrilli 55

 

 

Toi ma Bleue


 

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Toi ma Bleue

Quand la rue a tracé tes regards dans cet avenir de nulle part

le pavé rejoignit le bosselé des coins intimes

porte-cochère

ouverture de l’instant avant la minuterie

où la voûte mâchouille l’escalier

Nous ne nous sommes rien dit depuis la première promesse

à part le langage des fleurs

que ton chapeau aurait eu si tu en avais porté

mais que seraient devenues les longues vagues au bas de ta nuque

cette tendre courbe où mes lèvres aiment se poser

Rien ne nous a obligé à porter des dessous

alors comment expliquer ce manque de nudité

A te mordre partout je bois à la sève des arbres

avec ou sans feuilles

m’en fous

une craie ça peut écrire des voix célestes

là où un enfant dessine sans règle

à main-levée

D’un coin de l’absence à l’autre

je décroche du brouillard en gueulements continus

la sonde mesurant le fond tant bien que mal

pour garder la tête hors de l’eau

Comment tu fais avec les journaux et les revues

tu gères les bouillons

faits divers

entre rubriques de naissance et nécrologie

mêlant noces et baptêmes avec les sans fleurs ni couronnes

Chaque jour de merde

pas besoin d’ordonnance pour se prendre la pilule

Je ne ferme pas cette lumière qui mit soudain les oranges bleues

aux branches d’un temps noir goudron défait de la fève et du rose roi-mage

Le vent il avait une idée coquine à vouloir jouer entre tes jambes

ma parole à l’instant où tout ça fesses

l’amour en bretelles ça dresse les bouts de seins en pointes

autrement que le nichon en celluloïd d’un baby-boom

Aujourd’hui je mets le bateau à voile dans le pinceau

viens

on va peindre une cabane pour se changer du muguet

et faire un autre Mai

avec les roues du vélo dans l’orée des bouts d’ficelles

qui montent l’échelle au soleil !

Niala-Loisobleu – 28/04/16

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QUESTION DE DIRE 1


QUESTION DE DIRE 1
Comment te dire sans te causer à la machine à écrire
ces mots-doigts aux coussinets de lèvres
rayant des ongles l’émail de l’absence de son et lumière
Comment déshabiller cette distance sans desserte
avec mes jambes colliers de fleurs sur un bateau à balancier
pendant que les palmiers remuent les hanches pareil à ce qui va inné

J’ai du sang dans mes veines à transe fuser par poignets

Ces odeurs de chiens qui mordent le chemin sont comme des cordes à linge  où les fleurs de ta robe prennent le vent pour taire ô

Collé à l’espoir de goûter le chant de ton coquillage

Est-ce que je suis pas un corps-mort où la vie s’amarre

et point barre ?

Niala-Loisobleu – 25/04/16

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La Mémoire des Muses 1


La Mémoire des Muses 1

Mon Coeur par tes yeux proches je peux voir aux mains tenant plus loin derrière. Les bouts à bouts laissés ne sont que Bleu-Bleu comme un autre matin, qu’il ait fait mal injuste, bonheur simple, une allure, un arrêt ou un immense silence dans le vacarme d’un monde qui marche sur la tête. Nous sommes sortis d’une cabane-poubelle plus dignement vrai que le plus prétentieux des palais d’oenologue. Maison posée à m’aime ton ventre, au centre de tes cuisses là où tes seins battent.
Jurons mord aux cons en crachant pour, crois de boit crois de faire, gardez au-dehors d’eux notre Absolu.Ce Seul de Nous qu’aucun n’aura pu aliéner.

Poème à crier dans les ruines

Tous deux crachons tous deux

Sur ce que nous avons aimé
Sur ce que nous avons aimé tous deux
Si tu veux car ceci tous deux
Est bien un air de valse et j’imagine
Ce qui passe entre nous de sombre et d’inégalable
Comme un dialogue de miroirs abandonnés
A la consigne quelque part Foligno peut-être
Ou l’Auvergne la Bourboule
Certains noms sont chargés d’un tonnerre lointain
Veux-tu crachons tous deux sur ces pays immenses
Où se promènent de petites automobiles de louage
Veux-tu car il faut que quelque chose encore
Quelque chose
Nous réunisse veux-tu crachons
Tous deux c’est une valse
Une espèce de sanglot commode
Crachons crachons de petites automobiles
Crachons c’est la consigne
Une valse de miroirs
Un dialogue nulle part
Écoute ces pays immenses où le vent
Pleure sur ce que nous avons aimé
L’un d’eux est un cheval qui s’accoude à la terre
L’autre un mort agitant un linge l’autre
La trace de tes pas Je me souviens d’un village désert
A l’épaule d’une montagne brûlée
Je me souviens de ton épaule
Je me souviens de ton coude
Je me souviens de ton linge
Je me souviens de tes pas
Je me souviens d’une ville où il n’y a pas de cheval
Je me souviens de ton regard qui a brûlé
Mon cœur désert un mort Mazeppa qu’un cheval
Emporte devant moi comme ce jour dans la montagne
L’ivresse précipitait ma course à travers les chênes martyrs
Qui saignaient prophétiquement tandis
Que le jour faiblissait sur des camions bleus
Je me souviens de tant de choses
De tant de soirs
De tant de chambres
De tant de marches
De tant de colères
De tant de haltes dans des lieux nuls
Où s’éveillait pourtant l’esprit du mystère pareil
Au cri d’un enfant aveugle dans une gare-frontière
Je me souviens

Je parle donc au passé Que l’on rie
Si le cœur vous en dit du son de mes paroles
Aima Fut Vint Caressa
Attendit Épia les escaliers qui craquèrent
0 violences violences je suis un homme hanté
Attendit attendit puits profonds
J’ai cru mourir d’attendre
Le silence taillait des crayons dans la rue
Ce taxi qui toussait s’en va crever ailleurs
Attendit attendit les voix étouffées
Devant la porte le langage des portes
Hoquet des maisons attendit
Les objets familiers prenaient à tour de rôle
Attendit l’aspect fantomatique Attendit
Des forçats évadés Attendit
Attendit Nom de Dieu
D’un bagne de lueurs et soudain
Non Stupide Non
Idiot
La chaussure a foulé la laine du tapis
Je rentre à peine
Aima aima aima mais tu ne peux pas savoir combien
Aima c’est au passé
Aima aima aima aima aima
0 violences

Ils en ont de bonnes ceux
Qui parlent de l’amour comme d’une histoire de cousine
Ah merde pour tout ce faux-semblant
Sais-tu quand cela devient vraiment une histoire
L’amour
Sais-tu
Quand toute respiration tourne à la tragédie
Quand les couleurs du jour sont ce que les fait un rire
Un air une ombre d’ombre un nom jeté
Que tout brûle et qu’on sait au fond
Que tout brûle
Et qu’on dit Que tout brûle
Et le ciel a le goût du sable dispersé
L’amour salauds l’amour pour vous
C’est d’arriver à coucher ensemble
D’arriver
Et après Ha ha tout l’amour est dans ce
Et après
Nous arrivons à parler de ce que c’est que de
Coucher ensemble pendant des années
Entendez-vous
Pendant des années
Pareilles à des voiles marines qui tombent
Sur le pont d’un navire chargé de pestiférés
Dans un film que j’ai vu récemment
Une à une
La rose blanche meurt comme la rose rouge
Qu’est-ce donc qui m’émeut à un pareil point
Dans ces derniers mots
Le mot dernier peut-être mot en qui
Tout est atroce atrocement irréparable
Et déchirant Mot panthère Mot électrique
Chaise
Le dernier mot d’amour imaginez-vous ça
Et le dernier baiser et la dernière
Nonchalance
Et le dernier sommeil Tiens c’est drôle
Je pensais simplement à la dernière nuit
Ah tout prend ce sens abominable
Je voulais dire les derniers instants
Les derniers adieux le dernier soupir
Le dernier regard
L’horreur l’horreur l’horreur
Pendant des années l’horreur
Crachons veux-tu bien
Sur ce que nous avons aimé ensemble
Crachons sur l’amour
Sur nos lits défaits
Sur notre silence et sur les mots balbutiés
Sur les étoiles fussent-elles
Tes yeux
Sur le soleil fût-il
Tes dents
Sur l’éternité fût-elle
Ta bouche
Et sur notre amour
Fût-il
Ton amour
Crachons veux-tu bien

Louis Aragon
Extrait de La grande gaieté (1929)
Les petites maisons accrochées aux rubans des accordéons, champêtres vont à la mer puiser le sel. Que d’oiseaux et de chevaux courent l’espace sans intentions lucratives et profits d’un détournement d’impôts en paradis fiscaux. Une seule politique, la m’aime durant toute la traversée, faire de l’Homme une créature libre de croire ou de ne pas croire, non assujetti au dogme politico-religieux. Enfant de tous pays de la m’aime couleur que l’autre.
Niala- 24/04/16

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Plantons des choux


Plantons des choux

Tandis qu’à quelques pas des faisons s’efforcent de passer outre, le dahu réclame les forceps. Il en veut l’animal. Ah comme le bruit de la fente du mur a d’espérance quand elle baille. « Faut dire que chez ces gens là…mais parlons d’autre chose, avant que Jeff soit pris de manque ». Regarde la météo. Elle avait tellement mouillé ce Dimanche que si le vent n’avait été là rien n’aurait séché. Et le soleil aura pas pu été là. Le vent en voilà une idée qu’elle est bonne, merde, elle en manque cruellement cette époque transitoire. On a que le cul entre les chaises sans qu’une seule soit apporteuse. Y en marre comme disait un récent défunt ennemi juré de la malbouffe. Savez-vous planter les choux ? A la mode du jardin des délices, pas pour se retrouver avec des lises embourbeuses dans les roux. Des choux à la crème, des choux à belle poitrine, va inné à souhait, choux-fleur de la joie, avec un beau cul de petits-légumes d’une nouvelle saison d’hommes verts. Rien à voir avec les colos où on encage.

Niala-Loisobleu – 24/04/16

 

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Amour latitude


Amour latitude

Des blancheurs d’écume laissées par les  mouvements horaires des lunes

restera un bleu craie aux ardoises d’une école de la vie

La mer voyage nos existences, du jour d’avant bien après l’au-delà de nous

Par tout ce qui nous sépare toi et moi

nous ne voulûmes

qu’ensemble librement faire un seul, pareils à la peau qui n’a

qu’une m’aime chair vive dans tous les pores à rides

du satellite Terre

Nos noms à particules auront porté le sang bleu d’une noble roture

Niala-Loisobleu – 23/04/16

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Rivage


Rivage

L’air sableux où filtrent mes rins

ravigote le cri des mouettes en spirale

Passé la ligne des pinèdes

juste au pied du s’aima fort

le sable moule en corps nos fesses

Amour qui pique des deux

Oyat, oyat

braves gens des fleurs mauves

bougent aux vents marins

la lune est plaine comme une mère

Niala-Loisobleu – 23/04/16

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CE VENDREDI


CE VENDREDI

Au tant passé présent répond un champ s’aimer de petits cailloux

Pierre qui rouille n’a masse que dalle

Naître mousse a du Capitaine dans la voilure

Quand j’ai appris le Bleu

J’ai su que ma vie ne suffirait à le savoir

Rose est fait de blanc au laiteux répandu

Jaune cocu ?

Non c’est le soleil qui baise la lune sur la bouche

A marée basse comme hôte de marque

Après un parcours reste des vers à hâler voir

Rien n’entoure le monde d’un corset de rétention

A preuve

Selon le vent où tu pisses

Ou t’es à rosée

Ou arrosé

Les grandes formations symphoniques ont besoin de solistes

Le kiosque du théâtre de verdure

n’est pas le clown blanc c’est l’Auguste

Chui là

Qu’à les yeux qui soulèvent les grandes godasses du chapeau qui pleure

Pour les journaux et les grands magazines

Remontez l’impasse de la cover-girl si vous pouvez

Un poète est toujours isolé mais jamais perdu

Sa folie lui tient compagnie

Aujourd’hui n’est qu’un Vendredi ordinaire

On est pas obligé de prendre du poison

On peut manger sein

Suis fatigué d’avoir astiqué le pont

mais la cabane est prête pour l’an 16 !

Niala-Loisobleu – 22/04/16

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LA MEMOIRE DE L’ARBRE


LA MEMOIRE DE L’ARBRE

Assis sur les feuilles de l’arbre-papier, la longueur du temps

permet de retrouver quelques marques

laissées par l’encre amarrée aux quais des pages

Les feuilles plus ou moins larges, l’oeil aux carreaux

tournent ligne après ligne l’écrit impassible

qui se dépouille du sens tapis dans la marge

pour révéler sa mue à la terre retournée,

sans que la vieille peau ait le démodé lié au vernis du paraître

J’entends le bruit singulier de la roue tournant les images,

ce son de rouet qui file au métier, les mailles de l’aiguillage

où nos trains prennent de nouveaux wagons, étrangement parents d’essieux

Passent alternativement les masques et la nudité;

le chaud, le froid, l’humide et le sec

qui se scellent à la rose des vents

avec leurs os longs de lieues,

leurs omoplates auto-claviculées de gués

leurs vertèbres posant la fondation de la verticale,

pour que les épaules trapèzent les jetées du cou

Arbre aux yeux rotatifs palmés d’oie où ondulent les rides du sablier

des hanches des dunes à l’écume des soifs

en autant d’ailes que d’îles

archipel d’oasiens refuges

J’éprouve sa ténébreuse intempérie

halte d’étape hivernale

devant l’âtre d’une brûlante nostalgie

qui envoie au plafond ses éclats animés de lumière

dans des déhanchements de bals champêtres

bornés d’odeurs d’herbe remuée

Il faudra reparaître sorti des brumes

dégluti de la stase

dans la terre humide

que le soleil ouvre de son soc

pour donner son salut fraternel, bleu branchu

au profil harmonieux porteur de tous les fruits

Loisobleu

2 Décembre 2013

Les années passent, le livre épaissit, la situation est toujours plus nette vue de mon balcon. Quelque chose a levé qui pousse, face à un quotidien rude et aride. L’indifférence est un soufflet pour les la forge de l’amour. Les épreuves font le voyage initiatique de ma vie. Qui, je pense à une éternité, au départ je suis parti d’autres, quand je poserai la cane, j’aurai ouvert la route à la suite humaine. Que mes rubans flottent aux branches de la mémoire de l’arbre !

Niala-Loisobleu – 22/04/16

 

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INDEX DE NIALA


Devant des fausses interprétations faites sur ce que je peux écrire, je pose ce poème d’un grand poète libanais, pour éclairer ce qui semble échapper sur ce qui fait mon identité. Heureusement, reconnue et totalement partagée avec beaucoup d’autres artistes qui veulent exprimer librement leur refus de devenir esclaves d’une société robotisée.

Niala-Loisobleu – 21/04/16

Index des travaux du vent (aphorismes)

J’ai écrit mon identité
A la face du vent
Et j’ai oublié d’écrire mon nom.

Le temps ne s’arrête pas sur l’écriture
Mais il signe avec les doigts de l’eau

Les arbres de mon village sont poètes
Ils trempent leur pied
Dans les encriers du ciel.

Se fatigue le vent
Et le ciel déroule une natte pour s’y étendre.

La mémoire est ton ultime demeure
Mais tu ne peux l’y habiter
Qu’avec un corps devenu lui-même mémoire.

Dans le désert de la langue
L’écriture est une ombre
Où l’on s’y abrite.

Le plus beau tombeau pour un poète
C’est le vide de ses mots.

Peut-être que la lumière
T’induira en erreur
Si cela arrive
Ne craint rien, la faute est au soleil

Adonis

(Publié dans L’Orient – Le Jour du 12 mars 1998)

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