LE MIROIR ET LE MONDE


LE MIROIR ET LE MONDE

Chaque jour de ses dents aiguës
Le temps déchire un peu le tain
De ce miroir et restitue
A l’espace un nouveau butin

La lèpre marque le visage
Et masque un retard qui s’éteint
Las et las de se reconnaître
Chaque soir et chaque matin

Le paysage apparaissant
Avec son ciel et son lointain
Libère un reflet et invite
Narcisse à vivre l’incertain
Le limpide, le beau voyage
Entre le soir et le matin

Robert Desnos

Mouvements que la mer tient dans ses filets de pêche à vide et remontée plaine

le chat saute d’une fuite à un retour et la fenêtre troue le mur

la jarre garde son contenu sans le changer pour une proposition de passage

puis dépendu de sa ficelle le géranium quitte l’hiver pour la poterie de soleil au feu d’été

Qu’est -ce qui à part le mensonge ne tient pas la route bien que la prenant à chaque coin du matin ?

Les heures où j’entendais ta plume gratter pendant que tu traversais le noir ont obtenues la lumière méritée

Artiste c’est le seul métier où le tain de Narcisse est d’un pâle létal et pourtant que de cierges s’en allument

Le pied de l’arbre n’a rien perdu de la vigueur que nous lui avons transfusé, à un instant du sourire de la pluie d’aujourd’hui je jurerai qu’il a en corps grossi.

Niala-Loisobleu – 8 Janvier 2022

DES CAILLOUX DE MA POCHE 16


DES cAILLOUX DE MA POCHE 16

Dans l’épais du buisson se taille une clairière

Fenêtre en marche de la main qui crémone, un événement s’ouvre

Tonsure ton

Monte à l’échancrure

A la position des bras comme à l’œil du décolleté l’anémone dans sa Résolution aborde un territoire nouveau

Niala-Loisobleu – 27 Octobre 2021c

DU VOULOIR DIRE


DU VOULOIR DIRE

L’étau se referme de la lime qui voulait ébarber le mot impropre sort la coupure étrangère

Citron où les yeux se piquent au regard des traces laissées par un parasite

Pourtant mon coeur regorge à s’étouffer de taire et de voir tu l’échange attendu. Pourtant tout porte à croire que la présence ne connaît pas de rupture, alors l’adduction qui fournit ce lien constant serait-il possible que ce soit juste une faute de vocabulaire confondant adductio avec addiction

Au jour que la nuit gardait en corps dans le noir, j’ai mis dans l’ouverture des volets de l’atelier un apport de peinture fraîche

Symbolique action que je vins mettre au parloir d’une communication coupée

Dehors la Charente m’a aidé en me disant avance je vais te laver d’un soleil

J’ai vu l’oiseau plonger pour s’avaler le reflet de sa pensée

Puis la peur des seins retenus au garage pour une réparation m’a saisi tout comme le chien au virage d’épate en l’air

Sans doute que je pleure pas sans raison

Ce qui lie nos pensées est inscrit dans notre réseau.

Niala-Loisobleu 19 Octobre 2021

 Je pleure sans raison que je pourrais vous dire
La petite Ralloupar L. & L.Restons un peu en Grèce, en compagnie de Mános Hadjidákis : Η μικρή Ραλλού [Ī mikrī Ralloú] (« La petite Rallou ») est une de ses chansons connues. Composée sur un poème de Níkos Gátsos, elle a été créée en 1971 par Μανώλης Μητσιάς [Manōlīs Mītsiás] dans un album conçu et dirigé par Hadjidákis lui-même, intitulé Της γης το χρυσάφι [Tīς gīς to chrysάfi] (« L’or de la terre »). Cette version de Fléry Dandonáki, enregistrée elle aussi sous la direction de Hadjidákis, lui est postérieure d’un an……….Φλέρυ Νταντωνάκη [Fléry Ntantōnákī] (Fléry Dandonáki) (1937-1998) • Η μικρή Ραλλού [Ī mikrī Ralloú]. Poème de Νίκος Γκάτσος [Níkos Gkátsos] (Níkos Gátsos) ; Μάνος Χατζιδάκις [Mános Chatzidákis] (Mános Hadjidákis), musique.
Φλέρυ Νταντωνάκη [Fléry Ntantōnákī] (Fléry Dandonáki), chant ; Βασίλης Τενίδης [Vasílīs Tenídīs], arrangements ; Μάνος Χατζιδάκις [Mános Chatzidákis] (Mános Hadjidákis), direction. Enregistrement : Grèce, 1972.
Extrait de l’album : Οι γειτονιές του Φεγγαριού [Oi geitoniés tou Feggarioú] + Χωρίον ο πόθος [Chōríon o póthos] / Μάνος Χατζιδάκις [Mános Chatzidákis] (Mános Hadjidákis). Grèce, ℗ 1977.
………
Σαράντα παλληκάρια στην άκρη του γιαλού
επαίξανε στα ζάρια τη μικρή Ραλλού
σ’ ανατολή σε δύση σε κόσμο και ντουνιά
ρωτάν ποιος θα κερδίσει την ομορφονιά

Quarante jeunes hommes sur le rivage de la mer
Jouaient aux dés la petite Rallou.
D’ouest en est et sur toute la terre
On veut savoir à qui échoira cette beauté.

Μικρό το καλοκαίρι μεγάλος ο καιρός
κανείς όμως δεν ξέρει ποιος θα `ναι ο τυχερός
σαράντα παλληκάρια στην άκρη του γιαλού
επαίξανε στα ζάρια τη μικρή Ραλλού

L’été est court, le temps est long,
Mais nul ne sait à qui la chance sourira.
Quarante jeunes hommes sur le rivage de la mer
Ont joué aux dés la petite Rallou.

Σαράντα παλληκάρια με λιονταριού καρδιά
ερίξανε στα ζάρια μια τρελή βραδιά
ζηλεύει το φεγγάρι και στέλνει απ’ τα βουνά
το μαύρο καβαλάρη που μας κυβερνά

Quarante jeunes hommes aux cœurs de lion
Une nuit de folie, ont jeté les dés.
La lune, jalouse, fait venir des montagnes
Le noir cavalier qui nous gouverne tous.

Κι ο χάροντας σαν φίδι τραβάει την κοπελιά
σ’ αγύριστο ταξίδι σ’ ανήλιαγη σπηλιά
σαράντα παλληκάρια στην άκρη του γιαλού
εχάσανε στα ζάρια τη μικρή Ραλλού

Et Charon, tel un serpent, emporte la jeune fille
Pour le voyage sans retour vers la grotte obscure.
Quarante jeunes hommes sur le rivage de la mer
Ont perdu aux dés la petite Rallou.
Νίκος Γκάτσος [Níkos Gkátsos] (Níkos Gátsos) (1911 ou 1914-1992). Η μικρή Ραλλού [Ī mikrī Ralloú] (1971?).
.
Νίκος Γκάτσος [Níkos Gkátsos] (Níkos Gátsos) (1911 ou 1914-1992). La petite Rallou, traduit de : Η μικρή Ραλλού [Ī mikrī Ralloú] (1971?) par L. & L., à partir d’une traduction espagnole (source : stixoi.info)………Le compositeur en a par la suite donné une version instrumentale pour piano seul (qu’on peut entendre ci-dessous), tandis que des interprètes tels que Nana Mouskouri ou Georges Dalaras ont intégré la chanson à leurs répertoires respectifs.

JE T’AI CRI 1



JE T’AI CRI 1

D’eau gardée inséparée de son sel

des mers avec toujours l’île attachée en annexe et bien sûr l’encre indélébile accrochée au fond rocheux

Quand plus à l’ouest je roule, ce sud qui me colle par attachement se mélange au profil de la coque en son port local

et me fait en vie de t’écrire à mon tour. Une mouette de passage glisse son cri au bout d’un tuyau d’orgue sorti de la boîte de couleurs que tes seins étalent au grand large. Quel retable je vois là. Partout une pierre inscrit le bois d’une guitare au moment où passe un chat noir

Ces herbes sauvages que je pousse à l’intérieur des viroles de mes pinceaux

Et voilà le kaléidoscope se la joue derviche

.Grenade sort l’Alhambra de la boite de Pandore, aucune erreur possible, le Generalife n’est pas douteux, la première visite que je lui rendis démarra de Bretagne un jour où je sentis ma conquête en besoin de

s’allumer

Le manège de l’enfant que je suis demeuré garde en rennes un cheval qui ne sera jamais de bois

j’y suis retourné le chercher

Et j’ai vu ton empreinte aux landes et fougères

Nue sans contingence comme seule la vérité qui ne ment pas s’habille au quotidien

Avant de signer je laisse les mots-peints gratter la guitare pour avancer une autre semaine aussi belle que je puisse en tirer la graine.

Niala-Loisobleu – 10 Octobre 2021

L’AVENTURE MARINE PAR RENE GUY CADOU


René Guy Cadou

L’AVENTURE MARINE

PAR

RENE GUY CADOU

Sur la plage où naissent les mondes

Et l’hirondelle au vol marin

Il revenait chaque matin

Les yeux brûlés de sciure blonde

Son cœur épanoui dans ses mains

Il parlait seul son beau visage
Ruisselait d’algues l’horizon
Le roulait dans ses frondaisons
D’étoiles et d’œillets sauvages
Amour trop fort pour sa raison

«
Soleil disait-il que l’écume
Soit mon abeille au pesant d’or
Je prends la mer et je m’endors
Dans la corbeille de ses plumes
Loin des amis restés au port

Ah que m’importent ces auberges
Et leurs gouttières de sang noir
Les rendez-vous du désespoir
Dans les hôtels meublés des berges
Où les filles font peine à voir

J’ai préféré aux équipages
Le blanc cheval de la marée
Et les cadavres constellés

Qui s’acheminent vers le large

A tous ces sourires navrés

Sur la plage où naissent les mondes

Et l’hirondelle au vol marin

Il revenait chaque matin

Les yeux brûlés de sciure blonde

Son cœur épanoui dans ses mains

Il parlait seul son beau visage
Ruisselait d’algues l’horizon
Le roulait dans ses frondaisons
D’étoiles et d’œillets sauvages
Amour trop fort pour sa raison

«
Soleil disait-il que l’écume
Soit mon abeille au pesant d’or
Je prends la mer et je m’endors
Dans la corbeille de ses plumes
Loin des amis restés au port

Ah que m’importent ces auberges
Et leurs gouttières de sang noir
Les rendez-vous du désespoir
Dans les hôtels meublés des berges
Où les filles font peine à voir

J’ai préféré aux équipages
Le blanc cheval de la marée
Et les cadavres constellés

Qui s’acheminent vers le large

A tous ces sourires navré.

René Guy Cadou

BOUTEILLE A LA MER


BOUTEILLE A LA MER

Racine rocheuse

cet encadrement de porte

qui se refuse à rentrer en marche-arrière

Le cri des oiseaux de mer est tout à fait en accord

et du quai

l’emporte sur le sacerdoce usé

ce que tiennent les doigts tournent la page

image-galère qui se déshabille de son devenu chaîne pour le nu du désir peau-éthique

Niala-Loisobleu – 31 Août 2021

IL RESTE TOUJOURS PLUS DU TANT QUE DU RIEN QUI PASSE…


IL RESTE TOUJOURS PLUS DU TANT

QUE DU RIEN QUI PASSE…

De la main qui tient le fruit des vergers poussent

sans qu’aucune sorte de nitrate ne les émascule

au nu d’Elle

chante un humanisme en perte

à la saignée du burin que tient l’autre et qui frappe en dressant l’ineffaçable de l’obélisque

le soleil qui colle à son prénom tient au Nil qui la porte au large

j’en sais la profondeur

Il n’est d’aube que roue en cerceau guidé par l’enfant qui pousse ses ans hors du fossé

le doigt naif au bâton d’un refus de prostituer cette vérité qu’est le Beau

et là

à la renverse de son regard j’en pénètre les pigments pour prolonger la ligne de vie.

chante Barbara, chante !

Niala-Loisobleu – 13 Août 2021

VA, QU’ SAIN


VA, QU’ SAIN

Les pôles émergent du froid la portée de l’itinéraire, tendant à l’aiguille le rappel du sens de la pierre

de son état brut au polissage

Ulysse présent en chaque voyage

Pénélope tissant l’absolu d’une Epoque pendant que son oiseau-marin des bordées dessalant jette une ancre-flottante pour tenir le mât à la verticale de sa quille

La corde de l’âme élingue une vérité profonde sous l’archet du vent, du plâtre sorti vient l’airain fondu par la force de l’oeuvre

Tu t’étonnais à la naissance de la vigueur de ton écriture tandis que rompu au large je tissais tes mots d’une main trop à l’écoute de la couleur du ciel

Il faut même au vieux loup le cri des yeux de la jeune louve face à la lune pour percer le secret de l’Arbre à Soie arraché au violoncelle orgasmique de la Vie

Il fait froid, le va qu’sain vient sauver le tant de la rature.

Niala-Loisobleu – 10 Mars 2021

L’HOMME QUOTIDIEN


L’HOMME QUOTIDIEN

A
Jea
Paulban

I

Le vent se lève soudain d’une flaque où par places se heurtent et se traquent les meurtrissures de la nuit et celles plus profondes du soleil.

La terre est froide et grande à son réveil comme une chambre sans feu.
Je suis seul au bord de ma bouche lasse, une cigarette respire à ma place.

Je me hâte vers un couloir sans fin où les portes font des taches de tunnel, où les ombres se cognent sans souffrance et où les murs sont sales et éternels.

La lumière semble lourde et voûtée sur un monde sans miracle, ni gaieté.

Dans la nudité du sang qui tourne en moi, je respire le même caillou froid.

D’autres vivront ma vie à leur tour, solitaires entres les hauts murs du cœur.
Seule la tête change de regard, du cœur part la même plante de douleur.

II

Au fond du couloir où rien ne luit, la porte s’ouvre sur la nuit, claque contre les murs de chaux.
Je me retourne, d’elle encore chaud,

vers la vie qui regagne et cerne sa plus belle clairière où la terre parle aux hommes par la voix facile des femmes

où les fleuves courbent le monde de leurs mains si fraîches et si pleines, où le cœur captif des forêts oscille sur son socle d’ombre

où les chemins rejoignent le ciel à l’horizon marqués du pas de tous les paysans dont la tête dépasse les maisons comme l’épi le plus haut, le plus pesant.

III

Mêlé à tant de soirs, tant de nuits

qui n’avaient même pas de l’air le poids,

je n’existe plus que par quelques pas que je fais toujours dans le même circuit.

Chaque matin, je secoue ma terre

mais il m’en reste assez sous les pieds

pour que croisse la douleur

jusqu’au point où les yeux sont des tiges cassées.

Le vent passe entre mes mains et peine sans pouvoir les délier de mes veines.
Bientôt, il ne reste plus qu’un regard mal éclairé par le soir

et l’or qui remonte du cœur comme un feu déjà gris.
Et je ressens mieux la coupure que mon corps fait avec le monde.

IV

Veines comme des rides sous la peau, j’élève mes tourments et mes maux à vos étages les plus hauts.
Vous faites le tour de ma vie

sans savoir le doute qu’en moi mûrit

et mène votre attelage docile.

Vous plongez dans ma chair et dans mon cœur

vos doigts pleins de sang, pleins de sueur.

Vous ne voyez pas les chemins de la terre où les regards se renversent d’un trait sans s’ouvrir au passage d’un regret.
Vous n’aimez pas ma voix qui va se taire

vous êtes si loin dans vos mains qui fuient

dans les grottes où je n’ai pas accès

et haletantes vous dites au cœur

que le monde est plus clair, plus grand que lui.

V

Tu as des yeux qui font le tour de la tête comme si tu sortais du plus beau des bals.
Paupières lourdes comme des céréales, ma bouche apaise vos craintes, vos fêtes

et fond avec les racines qui puisent au plus obscur de mon tourment la force de m’entourer de ma nuit.
C’était un grand regard pesant

que j’obtins pour mes noces nocturnes

comme une aube battante d’insomnie.

Il est ma défense contre la mort, il est

la détresse quotidienne qui souffle de mon cœur.

Trop de sentiers tournent avec aisance venant de moissons serrées comme la pluie.
Trop de bois vivent dans le silence où parfois il n’y a de bruit que celui

fait par une feuille se posant sur le vent,

avant cette mort où toutes mers éteintes,

tous passages fermés, toutes tempes inertes,

nous serons quelques aveux intercalés dans le temps.

VI

Je monte des restes fumants du sang, dans les vitres reculent des regards.
Les trains ralentissent à peine dans les gares et ma voix s’étonne d’être sans accents.

Des pas béants marquent la douleur.
Des ponts attendent la fin du monde au fond de leurs grands yeux sans chaleur et le cœur inlassable fait sa ronde.

Je ne suis qu’une tache de terre encerclée par la mort et la nuit.
Je m’ouvre en regards que l’ennui dans sa fixité désespère.

Ma vie tient en quelques pas égarés qui n’ont trouvé aucun chemin vers les fenêtres d’où l’on revient couvert de soleil et désemparé.

Trop de couchants s’arrêtent à l’aise au haut de murs à jamais tranquilles.
Des flaques tranchées par le ciel brillent dans l’herbe comme des blessures fraîches.

VII

Le vent n’a pas voulu mon haleine, l’oreiller s’est vidé de sommeil.
Le monde regarde dans les fenêtres, inachevé, sans couleurs, ni fêtes.

Les colchiques se renversent, las, et le matin les broie de son pas mouillé de tant de paupières pleines.
Les sources sont grises comme le ciel.

Un vent fumeux, un vent décapité déborde sans cesse des trottoirs s’enfuit avec les milliers de voix que la solitude attendait.

Au-dessus des toits, tout est vide, la lumière ne peut pas remonter retenue dans les lampes livides et dans les bouteilles bues.

VIII

Mon cœur bat dans sa toile de sang oubliant de mon corps le mal le plus récent et s’attarde à la plaie trop tendre et mal fermée que font les tempes.

Que sait-il de moi, de ce regard, de cette tête dont la douleur se détache, dure, cernée comme une vitre, de cette peau qu’il éclaire de tous ses éclats captifs ?

Veilleur de mon sommeil, veilleur de la nuit il ne retient aucun de mes rêves mais se rappelle que des étoiles naissent de lui à la place où les veines font des
clairières.

Dans les flaques où je souffre, où j’attends et où je ne suis entouré que de moi-même,

il conduit le regard aveugle du sang

pour mourir un jour comme un oiseau abattu.

IX

Derrière la fenêtre, le jour est superficiel, le miroir est encore profond de toute la nuit et la route est très loin dans le mur.
Ma tête dépasse, coupée par le drap.

Une mouche en fait le tour.

Je me rappelle ou je rêve

que ton front est comme ces belles journées

où il n’y a pas un signe de mort

et où la lumière se rassemble sur les sources.

Le pont se lève de l’herbe

et s’ouvre au-dessus de l’eau

comme une blessure où la terre accourt.

Le dormeur est toujours couvert de son front fisse et de ses paupières.
Des ombres sortent et laissent longtemps leurs tempes contre les murs.

LE plafond trop bas écoute s’il monte quelqu’un dans l’escalier.
La même ombre s’approche avec le même tintement de cœur.

Dans la chambre sans lampe que celle qui vient de la rue,

le feu fond dans ses cendres et ne réchauffe pas la nuit

mes mains atteignent les choses qui m’aiment en silence comme des chiens trop doux.
Plus proche de moi que la douleur

la fenêtre m’éclaire de sa blessure.
J’ai vu, la nuit, des vitres béantes qui suivent les gens comme des rails et ne les quittent qu’à la mort.

Lucien Becker

FORCE BRANCHUE


FORCE BRANCHUE

Au noeud ferroviaire la cité aux oiseaux

Gîte

Nervures tournées dans le hangar des primeurs

Le vent écarte la dentelle d’un dessous au bec tendu

Un serpent qui visait la paume s’est vu piquer la légende…

Niala-Loisobleu – 11 Février 2021