La vérité du drame est dans ce pur espace qui règne entre la stance heureuse et l'abîme qu'elle côtoie : cet inapaisement total, ou cette ambiguïté suprême. Saint-john Perse
s’annonce comme ce qu’il faut savoir et surtout distinguer entre le fond et l’apparence
Me voici visible à l’Ecluse
mis à niveau pour le passage
Ce monde à plusieurs faces est un épouvantail redoutant l’oiseau par-dessus tout
aussi il affute son hypocrisie pour le tromper
Par la voie du silence les jours sont baladés en émettant leurs fumées
ruses d’indiens égarant de la seule destination
La poussée du volet libérant la lumière individuelle
Celle d’un Grindel, m’est parvenue au début de l’adolescence
Le matin en quittant la ruche Verneuil, mes pas allaient à sa poésie sans retenue
Visionnaire il m’initia au Surréalisme
Seule ouverture sans limite sur la Muse
Découverte de l’Absolu
De quoi ôter au voeu son machiavélique usage
Et ouvrir sans rien vouloir dénaturer, au mystique dans toute la force de la vérité
L’amour intègre passe par l’inévitable corruption du quotidien
Je peins pour dire autrement
Elle m’entend
Barbara a toujours su la racine
le dernier tableau lui est entièrement dédié
Je lui donne en bonne année comme pour lui dire, je suis là, je tiens sans me retenir autrement qu’au chevalet, La Chaume fertile, la couleur poétique, cet enfant silencieux là, ce sein de sel, plus loin que l’infinité du chien noir, l’Autre-Monde bien réel à la plume de ses vers.
Volets clos dans la chambre de l’heure dépassée le coeur a cessé de sonner
seule une odeur de taire remué gerce les sauts du chien derrière la porte du matin
l’usine à marées continue d’embaucher alors qu’on ne trouve plus le sel dans les ingrédients d’une cuisine
Un oiseau de passage signe la fiche d’hôtel sans ouvrir sa valise comme s’il voulait revisiter l’étape en prenant son tant
Il n’existe pas de missel pour dire la messe funèbre d’un trou sur la route intime
plus les mots s’abstiennent plus le beau du parcours se bouscule sans liens d »état-civil
J’ai vécu des grandes douleurs avec des êtres que je n’avais vus que dans mon âme, plus loin que dans mon sang
J’en déduis que le sentiment a des résidences totalement étrangères à son domicile
la peinture m’a fondé l’esprit à cette certitude
par la beauté de ce genre de tristesse qui en découle à l’abri du décorum de cérémonie
très tôt ce matin mon père m’attendait à l’atelier, j’ai peint sa pensée, je vous assure qu’elle courrait comme un enfant qui a envie de connaître sa mère pour découvrir la joie.
Marc Ogeret MAINTENANT QUE LA JEUNESSE Louis Aragon, musique: Lino Leonardi, 1948
Maintenant que la jeunesse S’éteint au carreau bleui Maintenant que la jeunesse Machinale m’a trahi Maintenant que la jeunesse T’en souviens tu souviens-t’en Maintenant que la jeunesse Chante à d’autres le printemps Maintenant que la jeunesse Détourne ses yeux lilas
Maintenant que la jeunesse N’est plus ici n’est plus là Maintenant que la jeunesse Vers d’autres chemins légers Maintenant que la jeunesse Suit un nuage étranger Maintenant que la jeunesse A fui, voleur généreux Me laissant mon droit d’aînesse Et l’argent de mes cheveux
Il fait beau à n’y pas croire Il fait beau comme jamais Quel temps quel temps sans mémoire On ne sait plus comment voir Ni se lever ni s’asseoir Il fait beau comme jamais C’est un temps contre nature Comme le ciel des peintures Comme l’oubli des tortures Il fait beau comme jamais
Frais comme l’eau sous la rame Un temps fort comme une femme Un temps à damner son âme Il fait beau comme jamais Un temps à rire et courir Un temps à ne pas mourir Un temps à craindre le pire Il fait beau comme jamais.
Une ronde de chevaux de bois que des cris joyeux d’enfants tournent
un bassin où tremper la forte chaleur sale
Marly qui se profile
rondeurs féminines initiatiques de Maillol
Quelques passages de Molière au Théâtre de Verdure
et plus d’oiseaux qu’un oiseleur attraperait laissés hors des cages du Quai aux Fleurs
Une vie plus curieuse alimentée par une grand-mère exceptionnelle
un père à lui envier ses couilles disaient mes jaloux sans que je grogne
voici en quelques traits de quoi n’y rien comprendre quand on est imperméable à la vie
Alors que je sue
l’anémone de la cheminée me rafraîchit
Je sors des yeux bouchés pour suivre la plage de mon île en grimpant sur les mamelons de mon château loin du sable en poursuivant la balade jusqu’au fond du nombril où tu as commencée
On ne naît que chaque fois qu’un sale con vous vise.
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