OBLIVION


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OBLIVION

Je laisse aux amarres distendues le cri de la sirène

à quai du dernier appel

Derrière les grilles

le port n’en demeure pas moins altier, assez d’odeur reste accrochée à la crémaillère de l’âtre des pierres

Sur la buée de mes lunettes un dois, ultime volonté, dessine des caresses, derme-papier mâché des ongles du désir, photos d’un passage à gué entre les cuisses d’une vallée. Instants allongés d’heures

Le crachat des chameaux n’a pas atteint la rive de l’oasis, il reste  assez de source bleue à boire dans l’encrier

mots à la régalade d’un baiser

Ces points de suspension reconnais que tu en ignorais tout, occupé que tu étais à t’exclamer. Parenthèse. Ne vois que la roseur du coquelicot brun, s’ouvrir comme une grenade andalouse au fond du bassin d’eau vive

A l’enfoui des broussailles des chuintements marécage annoncent la proximité du delta. La vierge s’ouvre au seuil de la cérémonie d’initiation

Nos pas de danse se lovent autour du tronc. Reptiliennes étreintes. La lèpre des hauts-murs gris s’écaille. Roseur arrosée. un seul glissement de lime coupe l’astreinte des barreaux

T’oublierai-je d’un écart de conduite

d’une détrempe ayant ignorée l’oeuf

ou bien d’un vent mesquin répugnant à reconnaître sa puanteur ?

Voici face à face,  mon ombre avec sa lumière

coup de gong

l’eau claire sort la bulle d’air. Libre altitude où tendre le pavois de nos couleurs au sommet du stupa à flanc de montagne. Or au couchant des offrandes

Renaître

Comme la peinture sèche qui repousse opiniâtrement au vert des doigts, en ne retenant de la gerçure que la volonté de parvenir au sommet de l’escalade.

Niala-Loisobleu

30 Novembre 2015

 

 

 

 

 

 

 

VIE PRIVEE 33


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VIE PRIVEE 33

Tout dégoutte. Ces morceaux de ciels déchirés qui pendent. On dirait une paire de joyeuses sorties du slip par des espoirs contrariés. Le tant du salut des copains s’éloigne. Jojo à parler d’amour avec sa gueule qu’il a, c’est davantage noir-noir que mibraillette zip youp lala. Trop c’est toujours trop. Au fil du temps ça vieillit pas d’un poil. Voilà un effet du genre humain qui lui colle à l’appeau depuis qu’il a voulu plus marcher à quat’pattes. Oh bord d’ailes, moi l’oiso des marais, volatile sauf de convictions, nicheur de ce qui se passe au sein nourricier du soutien-gorge débretellé, prince de crabe à l’étrille, évent des globes, j’en ai la nausée des bonimenteurs du bonneteau qui se promènent sur le marché avec leurs barons. On crève de tout.Et pas qu’un pneu mon colon. Pourtant, c’est lamentable, j’peux pas cacher une satisfaction tirée du marasme. J’suis plus résident à mon Paname. Là où j’vis j’peux en corps rouler. Non bloqué par les auteurs du crime contre la nature qui, non seulement pas gêner de mentir, viennent festoyer à nos frais. Mon Amour ô mon amour donne-moi mon peint quotidien, approche que je me libère à te boire comme un bébé qu’on se s’rait fée que de bleu.

Niala-Loisobleu
30 Novembre 2015

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ECHEC SANS PROVISION


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ECHEC SANS PROVISION

Fond blanc qui sent le craint

la truffe sèche, tu aurais du voir que tout était gelé

pour un chien

ça manque de flair

Négatif, jusqu’aux seins

ces seins égarés ceints Antoine de pas doux

en les mettant à l’affiche tu t’voyais déjà

en ô de l’ado man

Cherche  la lampe à huile où le génie est aux arrêts

on sait jamais

Et tendant son fil

le rasoir

noir et blanc mosaïque

coupe à l’atout

Le facteur de pis anneaux

mettant son front à l’index

s’écrit d’une plume à la ronde

c’est pas écrit la poste ici

Allo les pompiers

mon chas est coincé dans la gouttière

vite la grande échelle !

Niala-Loisobleu

30 Novembre 2015

 

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GERMINE HALL


GERMINE HALL
Des doigts la peau tâte
On dirait que la paume se voudrait sébile
prise du glacé s’emparant des artères
veinules isolées du coeur
Ô monde,
non ne m’abandonne pas au parti d’indifférence, tu sais combien j’ai le derme tactile
je ne ferais jamais l’aumône à l’amour
En cela d’être étranger m’adoube au solitaire
diamant du pauvre
sans bague à la patte
L’automne
de toutes parts
engrosse en catimini de son bourgeon nubile
l’utérus d’un printemps avenir
de ses éjaculations solaires
Niala-Loisobleu
29 Novembre 2015

NASCENTIA


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NASCENTIA

Sur la bande d’enduit faite en raccordement à la cimaise de l’orée, la poutre manifestant sa charpente, jeta son Bon Jour en vertèbre.

Commença à apparaître la voûte

Assise au reposoir des bons corbeaux

De certaines plates-bandes au circuit des croisées, déchirant l’opaque tenture, vînt la nascentia, bruissante chair de poule, en mélange odoriférant émanant de la poussé native.

Humain silence du cri.

L’église en jetant sa flèche aux marches de l’arc-en-ciel se fit pure, non-bigote à l’instar du sacré libre de toute obédience.

J’en eu le pouls ceint de l’union par le couteau aux deux veines, buvant au sein gonflé de cet amour sans comparable possible, Tout de l’Autre, un Bleu Double.

Il se peut,

nôtre volonté n’ayant pouvoir que sur nous-mêmes, qu’alentour l’orage meurtrier gronde avec ses sinistres assujettis, oui, certainement. Raison impérieuse de ne pas taire l’éveil de l’amour qui vient à nous.

Amour je t’embrasse des dix doigts, lèvres à tes aréoles en communion !

 

Niala-Loisobleu

29 Novembre 2015

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A LA SANTE DU SERPENT


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A LA SANTE DU SERPENT

I

Je chante la chaleur à visage de nouveau-né, la chaleur désespéré.

II
Au tour du pain de rompre l’homme, d’être la beauté du point du jour.

III
Celui qui se fie au tournesol ne méditera pas dans la maison.
Toutes les pensées de l’amour deviendront ses pensées.

IV
Dans la boucle de l’hirondelle un orage s’informe, un jardin se construit.

V
Il y aura toujours une goutte d’eau pour durer plus que le soleil sans que l’ascendant du soleil soit ébranlé.

VI
Produis ce que la connaissance veut garder secret, la connaissance aux cent passages.

VII
Ce qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égards ni patience.

VIII
Combien durera ce manque de l’homme mourant au centre de la création parce que la création l’a congédié ?

IX
Chaque maison était une saison.
La ville ainsi se répétait.
Tous les habitants ensemble ne connaissaient que l’hiver, malgré leur chair réchauffée, malgré le jour qui ne s’en allait pas.

X

Tu es dans ton essence constamment poète, constamment au zénith de ton amour, constamment avide de vérité et de justice.
C’est sans doute un mal nécessaire que tu ne puisses l’être assidûment dans ta conscience.

XI
Tu feras de l’âme qui n’existe pas un homme meilleur qu’elle.

XH

Regarde l’image téméraire où se baigne ton pays, ce plaisir qui t’a longtemps foi.

Xlll
Nombreux sont ceux qui attendent que l’écueil les soulève, que le but les franchisse, pour se définir.

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Remercie celui qui ne prend pas souci de ton remords.
Tu es son égal.

XV
Les larmes méprisent leur confident.

XVI
Il reste une profondeur mesurable là où le sable subjugue la destinée.

XVII
Mon amour, peu importe que je sois né : tu deviens visible à la place où je disparais.

xvIII

Pouvoir marcher, sans tromper l’oiseau, du cœur de l’arbre à l’extase du fruit

XIX
Ce qui t’accueille à travers le plaisir n’est que la gratitude mercenaire du souvenir.
La présence que tu as choisie ne délivre pas d’adieu.

XX

Ne te courbe que pour aimer.
Si tu meurs, tu aimes encore.

XXI

Les ténèbres que tu t’infuseras sont régies par la luxure de ton ascendant solaire.

xxn

Néglige ceux aux yeux de qui l’homme passe pour n’être qu’une étape de la couleur sur le dos tourmenté de la terre.
Qu’ils dévident leur longue remontrance.
L’encre du tisonnier et la rougeur du nuage ne font qu’un.

XXIII

Il n’est pas digne du poète de mystifier l’agneau, d’investir sa laine.

XXIV
Si nous habitons un éclair, il est le cœur de l’étemel.

XXV
Yeux qui, croyant inventer le jour, avez éveillé le vent, que puis-je pour vous ?
Je suis l’oubli.

XXVT

La poésie est de toutes les eaux claires celle qui s’attarde le moins au reflet de ses ponts.

Poésie, vie future à l’intérieur de l’homme requalifié.

XXVII

Une rose pour qu’il pleuve.
Au terme d’innombrables années, c’est ton souhait.

RENÉ CHAR

Et quand l’oeuf reviendra te solliciter  ne le couve plus,

on fait trop d’enfants à partir d’un mensonge dissimulé dans la graine.

L’amour dès qu’il se fait fouisseur a des crocs sous son sourire

Je ne me déteste pas encore

il faut que je colmate les trous de mon innocence avant qu’il soit trop tard.

Niala-Loisobleu

28 Novembre 2015

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TE VOILA PENDU


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TE VOILA PENDU

À portée, dans cette rue piétonnière, combien de brins d’herbe essaient de se soustraire à l’emprise du pavé ?
Je n’ai pas besoin de les voir, il suffit de se tourner du côté éteint des façades pour sentir combien le vert manque. Curieuse époque que la nôtre qui finit par enfermer le dehors à force de circonstances contraignantes. Les cordes se détendent, les noeuds se desserrent mais juste pour faire semblant. C’est au moment où tu présentes ton signe de confiance que la trappe s’ouvre sous tes pieds. Te voilà pendu, bel et bien. Enfin « bien », faut par interpréter de travers.

L’herbe est étouffée par l’asphalte. Pas le droit d’être fou au sens littéral, c’est juste autorisé pour faire joli dans une phrase appropriée et seulement quand ça arrange. A la poterne l’amour retourne par les souterrains, dissimuler son existence, il ressortira que pour jouer la comédie au premier besoin d’intérêt. Une éternelle jeunesse a été réservée à la tromperie.

 

Niala-Loisobleu

28 Novembre 2015

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MAIS DIS-MOI QUE TOI TU NE PLEURES PAS


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MAIS DIS-MOI QUE TOI TU NE PLEURES PAS

Les roses pâlissent
Mes yeux se plissent
Il pleut depuis décembre
Et j’ai tant pleuré
Mon fiancé
Que mes joues sont fanées

Mais dis-moi que toi tu ne pleures pas
Car chaque jour qui s’en va
M’amène un oiseau qui vole pas
Oh dis-moi que toi tu ne pleures pas

Si ou lé anvi vavang
Biny dann lo mon lang
La pli i kayanm vin désanm
Na ti zak zinzanm
Dann boukané
Out mavouz wa fané

Lés klav va zwé si son roulér
Titav wa kakay son doulér
Maloya dann pyano poulér
Po tir bav soval lav son lonér

Je pleure chaque jour
Tu es si loin
Mais je sais que je ne t’aime point
Point comme les amoureux
Qui s’aiment d’amour
Ceux qui s’aiment pour toujours

Mais dis-moi que toi tu ne pleures pas
Car chaque jour qui s’en va
M’amène un oiseau qui vole pas
Oh dis-moi que toi tu ne pleures pas

Kafé rouz los an
Dann vyé grèg lo tan
Sa mon blouz i koul dann boukan
Ma avann largamas mon maloya lamour
Ta gout kinn in lo klér la cour

Lés klav va zwé si son roulér
Titav wa kakay son doulér
Maloya dann pyano poulér
Po tir bav soval lav son lonér

La terre s’endort
Je creuse dehors
Un tombeau pour la rose
Trois mille pieds sous terre
Une rose trémière
Peut-elle vivre sans lumière

Emily Loizeau

REGARD RADIOSCOPIQUE


 

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REGARD RADIOSCOPIQUE

« Aujourd’hui, déconnectez et détendez-vous Alain. Vous n’avez pas arrêté de courir ces derniers temps et il est temps de ralentir le rythme. Essayez de pratiquer l’art de la paresse ! Retapez les coussins du fauteuil, asseyez-vous et prenez un bon livre ou faites une petite sieste. Au besoin, réfléchissez sur votre vie, méditez sur votre existence… Mais pas trop quand même ! Soyez fainéant, une fois n’est pas coutume ! »

C’est mon horoscope du jour…

Il ne fait pas encore jour, voilà pourtant des heures, qu’à la fenêtre, je regarde le devenir invisible de ce qui m’entoure. Je n’aime pas tapoter les fauteuils de l’indifférence. Jamais je n’ai réussi à peindre assis. Il faut que je puisse être debout, peindre exige de savoir prendre du recul.

Tous ces visages que le flou cerne, ont la perspective marquée de ses points de fuite. Pas pour moi ce choix. Il est lâche. Jamais la distance ne m’a coupé du détail des traits. Quelle qu’elle fusse, j’ai le précis de la tête. De la forme des parties du corps. Quelque soit  son lieu, sa destination.Le moindre détail reste présent, parce mon oeil ne s’intéresse pas au cliché, il ne regarde que l’âme.Mon Paname ne défraîchit pas de ses odeurs de rues. Jamais il n’a été lavé de ses bruits par les blanchisseuses. La rondeur des marchandes de quat’-saisons a toujours ses verdeurs, tout comme le bougnat ne se départit pas de sa chaleur. Marthe et René sont là, frais comme une petite moustache fleurie et des épaules porteuses d’écoute et de compréhension. Tout simplement parce qu’aucune interruption n’a clos le dialogue. Maintenant la transcendance à jour. L’âme n’est pas morte.

Couper les ponts c’est la stratégie élémentaire de toute formation militaire. On suicide le tant. Sans le dire. Avec la bonne conscience d’avoir rien coupé du fil de l’eau. Seulement voilà toute rivière, tout fleuve à deux rives. Elles ont besoin de pouvoir se joindre. Une union naturelle que la gauche et la droite du quotidien ignorent totalement. On peut juger des dégâts…

Quand la rive monte au delta, que je sens le sel avant de plonger le pied au marais, j’entend le mouvement des iris d’eau, le déploiement des hérons cendrés, qu’un cygne dégage des lentilles pour que le couple de canard ébroue la roseur des nénuphars.Voilà ce qui me débute chaque jour ma journée, « le chemin de mon journal », comme je l’appelle depuis bien longtemps.

Le jour arrive. Que va-t-il en rester ?

Que va-t-il générer ?

 

Niala-Loisobleu

27 Novembre 2015

CANE BLANCHE


CANE BLANCHE

« Je te cherche. Ta voix même a été prise par le brouillard. […] Où es-tu ? Je joue aux quatre coins avec des fantômes. Mais je finirai bien par te trouver et le monde entier s’éclairera à nouveau parce que nous nous aimons, parce qu’une chaîne d’illuminations passe par nous. Parce qu’elle entraîne une multitude de couples qui comme nous sauront indéfiniment se faire un diamant de la nuit blanche. Je suis cet homme aux cils d’oursin qui pour la première fois lève les yeux sur la femme qui doit être tout pour lui dans une rue bleue. »

André Breton, L’Amour fou, 1937.

J’en étais au mur à me frotter, ma foi on gratte tout ce qui pourrait parler à force d’iphone aphone et de clavier muet, quand j’ai poussé mon cri en braille sur une musique aveugle en quête d’un glissement de cane sur mon ô.On peut pas dire et se taire en m’aime tant.

Ne me demandez  pas par où c’est la rue bleue, j’suis d’dans jusqu’aux deux trottoirs de la fenêtre.

Niala-Loisobleu

26 Novembre 2015

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