Jacques Bertin / Luc Bérimont – Je t’attends aux grilles des routes


Jacques Bertin / Luc Bérimont – Je t’attends aux grilles des routes

Je t’attends aux grilles des routes
Aux croisées du vent du sommeil
Je crie ton nom du fond des soutes
Des marécages sans oiseaux

Du fond de ce désert de fonte
Où je pose un à un mes pas
J’attends la source de tes bras
De tes cheveux de ton haleine

J’attends la source de tes bras
De tes cheveux de ton haleine
Tu es terrible tu m’enchaînes
Tu me dévastes tu me fais

Je t’attends comme la forêt
Inextricable enchevêtrée
Tissée de renards et de geais
Mais que le matin fait chanter.

Luc Bérimont

Jacques Bertin – Le Cheval


 Jacques Bertin – Le Cheval


Le cheval a le temps de mesurer la terre
Il tire au râtelier la paille du soleil
Sur son ventre un tracé de rivières amères
Où déferle le sang innocent des sueurs
Cheval

Cheval cloué vivant sur l’arbre de la faim
Ton œil veilleur est doux sur nos mains pardonnées
Cheval jusqu’au poitrail dans la houle du pain
Éclaboussé de vent et frotté de fumée
Cheval

Cheval mal dégagé des brumes du matin
Somnambule avancé sur le bord du ciel vide
Une voix te hasarde, une voix te retient
Usée par le vin fort, l’amour et l’eau des larmes

Le cheval a le temps de mesurer la terre
Il tire au râtelier la paille du soleil

CHEVAL


Cheval

le cheval a le temps de mesurer la terre

il tire au râtelier la paille du soleil

sur son ventre un tracé de rivières amères

où déferle le sang innocent des sueurs

cheval

cheval cloué vivant sur l’arbre de la faim

ton œil veilleur et doux sur nos mains pardonnées

cheval

jusqu’au poitrail dans la houle du pain

éclaboussé de vent et frotté de fumée

cheval

cheval mal dégagé des brumes du matin

somnambule avancé sur le bord du ciel vide

une voix te hasarde une voix retient

usé par le vin fort et l’amour et l’eau des larmes

Luc Bérimont

Madame à minuit (NOËL) chanté par Jacques Bertin


Madame à Minuit (NOËL) chanté par Jacques Bertin

Poème de Luc Bérimont
Musique de Léo Ferré

Madame à minuit, croyez vous qu’on veille ?
Madame à minuit, croyez -vous qu’on rit ?
Le vent de l’hiver me corne aux oreilles,
Terre de Noël, si blanche et pareille,
Si pauvre, si vieille, et si dure aussi.

Au fond de la nuit, les fermes sommeillent,
Cadenas tirés sur la fleur du vin,
Mais la fleur du feu y fermente et veille
Comme le soleil au creux des moulins.
Comme le soleil au creux des moulins.

Aux ruisseaux gelés la pierre est à fendre
Par temps de froidure, il n’est plus de fous,
L’heure de minuit, cette heure où l’on chante
Piquera mon coeur bien mieux que le houx.
Piquera mon coeur bien mieux que le houx.

J’avais des amours, des amis sans nombre
Des rires tressés au ciel de l’été,
Lors, me voici seul, tisonnant des ombres
Le charroi d’hiver a tout emporté,
Le charroi d’hiver a tout emporté.

Pourquoi ce Noël, pourquoi ces lumières,
Il n’est rien venu d’autre que les pleurs,
Je ne mordrai plus dans l’orange amère
Et ton souvenir m’arrache le coeur.
Et ton souvenir m’arrache le coeur.

Madame à minuit, croyez-vous qu’on veille ?
Madame à minuit, croyez-vous qu’on rit ?
Le vent de l’hiver me corne aux oreilles,
Terre de Noël, si blanche et pareille,
Si pauvre, si vieille, et si dure aussi.

LE CHEVAL – LUC BERIMONT/JACQUES BERTIN


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LE CHEVAL – LUC BERIMONT/JACQUES BERTIN

le cheval a le temps de mesurer la terre

il tire au râtelier la paille du soleil

sur son ventre un tracé de rivières amères

où déferle le sang innocent des sueurs

cheval

cheval cloué vivant sur l’arbre de la faim

ton œil veilleur et doux sur nos mains pardonnées

cheval

jusqu’au poitrail dans la houle du pain

éclaboussé de vent et frotté de fumée

cheval

cheval mal dégagé des brumes du matin

somnambule avancé sur le bord du ciel vide

une voix te hasarde une voix retient

usé par le vin fort et l’amour et l’eau des larmes

Luc Bérimont