SAUTS DE CAILLOUX


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SAUTS DE CAILLOUX

Assis à l’angle du muret couvrant la butte de bêlements de cloches ovines, le bâton aux côtés, je pense au gardeur de troupeaux, ce pâtre d’une armada portugaise cherchant désespérément le sommeil récupérateur en comptant ses moutons. Le tabac bitumant et le fado tirant la voie à lui tout se faisait tendance marécage d’une lettre d’adieu à lise. C’était sans compter sur le caillou, génie qui ne quitte jamais ma poche percée. Nous étions arrêtés le cheval et moi pour profiter de la fraîcheur d’un sous-bois bordant les cuisses de la plage. L’équin avait su trouver le coin sûr où le vélo ne nous serait pas piqué, en vieux briscard des embuscades. Un instant en voyant la grosseur des chênes je pensais que Robin des Bois avait du rendre justice en ce coin, énormes et forts ils semblaient libérés depuis des millions d’années.

Je ne quittais pas l’angle précité

le caillou avait trépigné en me disant fait un voeu

Rapidement m’étant assuré que Fernandel et les quarante voleurs n’étaient pas là, je dis je veux des osselets pour faire une partie avec ma colombe, mon oiseau de paradis la femme de ma vie. On aime bien traverser un certain cimetière pour boire de l’ô-de-vie. En trois coups les gros, je fus comblé. On a joué en partage de grands-mères, les mains libres en dessinant par terre le plan de notre dernière maison.

La clématite en montrant une vigueur étonnante pourrait faire honte aux nantis ces incroyants

Niala-Loisobleu – 6 Mars 2019