LA SUEUR DU RÊVE


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LA SUEUR DU RÊVE

 Noël scintille dans l’arbre aux rêves

Un enfant regarde le monde

Et le monde le regarde fixement

Sans ciller

Sans honte

Les malheureux sont plus nombreux que les guirlandes

Et il est des vies qui ne sont pas des cadeaux

Alors l’enfant ferme les yeux du monde

Il voit

Un autre monde derrière les dunes du rêve

Il s’imagine que les hommes sont humains

Il s’imagine que la terre est une toupie

Il s’imagine que la guerre est en déroute

Que la paix a mis son manteau d’amour

Il s’imagine

Un monde qui sourit au bonheur

Il s’imagine

Que le rêve pond d’autres rêves

Il faut y croire

Il faut rêver avec lui

Le rêve est la plainte du bonheur

Et le vrai métier des consciences qui montent la garde

Dans la plus belle des utopies

La sueur du rêve efface la crasse du monde

Ernest Pepin  (Faugas/Lamentin – 24 décembre 2011)

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TEXTE INEDIT


 « J’ai ouvert toutes les portes
Toutes les fenêtres
Pour que l’amour prenne ses aises
Comme une brise du soir
Qui ouvre sur ta peau un trop-plein de caresses
J’ai ouvert la porte à grands battants
A grand ballant
Pour accueillir tous les mots bleus
Sur l’aile de ma mémoire
La sève d’un crépuscule
Et l’éclat triomphant du matin
Tous les mots qui saupoudrent le rêve brûlant de l’alphabet
Les mots qui parlent tout bas
Et les mots qui crient la beauté du monde
J’ai ouvert la porte
Pas de barrière
Pas de frontière
Pour faire circuler l’audace de l’orchidée
Le péché des roses
Et le vent fou des amours mémorables
Tout est à portée de main
La corde tressée du temps
La maison sous-marine
Dont j’ai oublié la clef
La pluie sur les tôles du bonheur
J’ai ouvert toutes les portes
Au creux de mon cœur
Afin que je te vois
Comme une beauté nue
L’absolu d’un nuage poreux qui s’abandonne
Car tout entière la vie t’appartient
Elle est à la mesure de mes bras
Tout près de l’invisible
Sans portes ni fenêtres »

ERNEST PEPIN

Texte inédit
Le 06 Novembre 2015

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