DANS L’INSDISCRETION DES ANGES


DANS L’INSDISCRETION DES ANGES

L’indigo de la robe de mariée en rive d’un orgue

soulève les feuilles mortes pour un bouche-à-bouche dépassant le massage cardiaque en désembuage de musique d’un possible

on a la folie de vivre défiant le shadock au point de pomper du vide l’air qui manque

Nos cuisses emboîtées, on articule

nos reins dans la torsion du bandonéon affolent les jours sans en brandissant le soupir qui attise

bien sûr l’enjeu est de taille plus épaisse que l’insecte donné pour étalon

mais quand tu te cambres à jaillir du téton

la vie bande son sauvage comme une chienne prête à mordre l’enragé

je monte tu descends je remonte au diapason de la passe entre les cornes pour avoir les deux oreilles

Du visage remonté à l’enfance vient un tel silence que les canons passés par là ont du Péchebel dans l’affût

s’il faut mourir pour donner le droit de vivre plus avant, il y a de l’utile à planter la victoire dans l’alignement des croix blanches.

Niala-Loisobleu – 28 Février 2022

50.-RENE CHAR


50. – RENE CHAR

Combien confondent révolte et humeur, filiation et inflorescence du sentiment.
Mais aussitôt que la vérité  trouve un ennemi à sa taille, elle dépose l’armure de l’ubiquité et se bat avec les ressources mêmes de sa condition. Elle est indicible
la sensation de cette profondeur qui se volatilise en se concrétisant.

René Char, Feuillets d’Hypnos 189

MIROITEMENTS


MIROITEMENTS

L’acrobate traverse

entre deux tours de passe-passe

la couleur sortie d’un hit-parade

Voilà un tub

pour le ben

de faim de semaine

Avant de la retrouver au bout d’un manche

mets ta tête dans l’eau de la cascade, dit la martre

ça donne forme aux infinités imaginaires

d’un monde qui ne s’arrête pas à la page blanche

Niala-Loisobleu – 28 Février 2022

BROUILLARD D’EFFETS CONTRAIRES


BROUILLARD D’EFFETS CONTRAIRES

L’étable d’orientation rumine

la désinformation cirque cule

A la radio un français vivant à Moscou dit que la vie en Russie ne laisse pas apparaître de changement. Le problème posé par Poutine laisse d’après lui la nation indifférente. On vit comme si de rien n’était en Ukraine. Et lui il se trouve bien là-bas sans aucune envie de rentrer en France

Quelques minutes plus tard le même journaliste interroge un jeune ukrainien de 22 ans vivant à Paris

-Comment vous quittez la France, vous partez vous engagez pour vous battre sur place contre l’armée russe ?

-Oui, c’est mon devoir.

-Vous n’avez pas peur de mourir ?

-Non, j’ai seulement peur de voir mon pays perdre son indépendance…

Terrifiant brouillard dans lequel il me semble seulement voir clairement la détermination diabolique du tsar. Ce fou furieux est prêt au pire et à moins de le supprimer quelle chance reste-t-il d’éviter l’extermination totale. Les mesures prises par les opposants sont bonnes mais en dysfonctionnement avec sa manière cosaque mégalo de faire. Il ne voit pas clair, l’idée fixe de toujours soumettre à ses vues par le jeu d’une certaine réussite pouvant l’aveugler jusqu’à une forme suicidaire où il jouirait de l’idée d’avoir gagné…

La base aérienne de Cognac devenant le haut-lieu de développement du drone, je forme le souhait totalement fou qu’on y fabrique celui qui partira éliminer le danger pour l’humanité

Manière de pouvoir garder mon optimisme…

Niala-Loisobleu – 28 Février 2022

Le Vieux – Serge Reggiani


Le Vieux – Serge Reggiani

Il faisait des années supplémentaires
Sur terre
Il avait bu des océans cul-sec
Avec
Des moins ivrognes déjà morts
Des éternels changeurs de bord
Sûr qu’il prenait la bouteille au sérieux
Le vieux

C’était un philosophe de village
Sans âge
Qui réclamait en mai soixante-huit
La suite
Juste après les révolutions
Sur les pavés y a du goudron
Mais il n’a pas désarmé pour si peu
Le vieux

Il disait que tout s’allume
Mais encore faut-il qu’on le voie
Quand le doigt montre la lune
L’imbécile regarde le doigt

Il adorait toujours serrer des mains
D’humains
Sans ignorer qu’elles le montraient parfois
Du doigt
Il savait que la trahison
Construit au traître sa prison
Il apportait des oranges aux envieux
Le vieux

Il s’était perdu dans des Pearl-Harbour
D’amour
Mais il avait gardé comme un trésor
A bord
Une noyée de sentiments
Qui ne comptait que deux amants
Dont il était peut-être l’un des deux
Le vieux

Il disait que la coutume
Doit faire avancer l’avenir
Quand le fer frappe l’enclume
L’imbécile forge un souvenir

Il vieillissait avec une telle envie
De vie
Que sur son front il n’y avait pas d’idées
Ridées
Que sa patience et sa passion
Se mélangeaient à l’unisson
Devant le vide il avait comme un creux
Le vieux

Quand il est mort il avait bien cent ans
Pourtant
Son âme tendre disait à son corps
Encore
Quand il a débarqué là-haut
Entre un tonnerre et un tonneau
On ne sait pas s’il a rencontré Dieu
Le vieux

Il n’est pas mort pour des prunes
Car à chaque fois qu’il envoie
Ses messages de Saturne
L’idiot met l’anneau à son doigt

Il y a des ombres qui font la lumière
Sur terre…

CHEMIN DES RIVETS


CHEMIN DES RIVETS

Au coude de l’étrier du fromage et de la poire

je tes cris à mon tour pour te faire voir le grand tétra sorti de la bruyère, magnifique dans son habit de lumière

il avance sans bruit, les oreilles bouchées un moment, pour voir du printemps l’image ressemblante, tu sais à l’herbe qui nous roule pour nous embrasser de ses menthes

la trompette aux morts en se taisant garde la tombe fermée sur le trou du grand vide

étrange éclairage qui montre la peau au travers de l’imprimé du tissu, genre rayon pas si X que ça dit la Curie dans sa réserve d’ô lourde

J’ai retapissé la chambre en bleu tout autour de ce qui se passe

dans les doigts juste un peint saut pour la pensée proche de ceux-là qui sont au mauvais endroit

le cheval a henni comme on opine pour sauver l’injustice

en m’aime tant que du requiem l’aria poussait le choeur à mettre sa voix dans l’urne

ce bateau monte à la vague unanime dans les chants de blé locaux, tu vois on ne sort pas du pain quand on se pétris l’ami un brun pour le protéger d’une belle croûte

le sang coule menstrueusement de la terre égorgée de sa liberté, phrygien je t’en file le mien

le ciel devient bleu et jaune en hurlant.

Niala-Loisobleu – 27 Février 2022

BOÎTE A MUSIQUE


BOÎTE A MUSIQUE

Sur la portée ce silence qui montre l’écoulement de sang sans lequel ton coquelicot ne gonflerait la voile

je tends l’oreille à la couleur que le vol garde en ciel dans le mouvement circulaire de tes seins

De nos pouls la langue de mots lierre appuie ses patins pour glisser sur la glace le voyage au riant exprès

du soleil frotté de l’étreinte privilégiée.

Niala-Loisobleu – 27 Février 2022

COUVRE-FEU


COUVRE-FEU

La ville a rentré ses poussettes dans les appartements

dans les rues on vide les bacs à sable dans des sacs qu’on superposent

Du drapeau rouge marteau et faucille ont été interdits par le tsar qui, en sang comme en mis l’noir, écrase la lumière sous ses chars.

Niala-Loisobleu 27 Février 2022

CHANTAL JOFFE


Courtesy Kate Peters – Apollo Magazine

Chantal JOFFE

Née en 1969, elle vit et travaille à Londres.

Les peintures à l’huile de Chantal Joffe représentent souvent des femmes et des enfants dans des situations banales. Ses portraits de femmes pénètrent profondément dans la psyché, créant une atmosphère chargée d’émotion et de psychologie.

Joffe peint des autoportraits, ainsi que des portraits de sa fille, de ses amis et même de femmes anonymes retrouvés dans les pages de magazines de mode, offrant la même facture qu’il s’agisse de mannequins, de mères et d’enfants, d’êtres chers ou d’héroïnes littéraires. Ses portraits aux caractéristiques nuancées, à l’économie de traits souvent nerveux et aux perspectives déformées, illustrent ses modèles en tant que personnes réelles, de corps et d’âme, et permettent de percevoir leur présence spirituelle. La tension entre l’échelle de l’œuvre et l’intimité apparente de la scène présentée met en évidence des relations, des perceptions et des représentations complexes, implicites entre l’artiste et le sujet.

Diplômée du Royal College of Art, Chantal Joffe a présenté de nombreuses expositions personnelles dans son pays d’origine, le Royaume-Uni, ainsi qu’en Europe continentale et aux États-Unis. Ses œuvres font partie de plusieurs collections importantes, telles que le Metropolitan Museum of Art de New York, le Museum of Fine Arts de Boston, la Saatchi Collection de Londres, la Tate Collection et le Royal College of Art de Londres.

Victoria Miro (London, Venice)

Cheim & Read (New York)

D’UN TROTTOIR QUI ENTRE DANS LA COUR

La rue se promène à travers champs

A l’entrée de la scène l’étalagiste fait la vitrine

Derrière le tatoueur Max-le Ferrailleur se refaçonne de quoi t’accrocher en pendentif

Un bébé pleure dans l’escalier de service des IVG à côté d’une poupée de sons sans voie

Sans savoir où on va quelque chose de poignant insiste au milieu d’une banalité désespérante

La peinture de Chantal Joffe s’assoit à la table d’orientation pour regarder l’amer sans monter à bord

C’est drôle, enfin je me comprends, c’est fou comme l’EXPRESSION REALISTE ressemble à de l’entre-guerre et nom de d’yeux ce que c’est traversant la tripe comme de l’aqueux qui bande…

Niala-Loisobleu – 26 Février 2022