L’ÎLE SORTIE DES NUAGES


L’ÎLE SORTIE DES NUAGES

Au bas des marches, tu as laissé tes seins sortir des palisses pour qu’ils poussent les nuages hors des jours muets. Le bras de mer autour de ma taille tu tires ta langue à la mienne comme le point sur la carte à atteindre. Dans le chenal où les estocs ont été mis de côté dans le courant d’itinéraire choisi pour sésame. La terre ruisselante comme un drap propre tiré du lavoir jusqu’ à l’herbe, écarte de ses fleurs matinales les liserons envahisseurs. Bien sûr il faudra faire comprendre à la Capitainerie, que nous sommes à bord d’un bateau qui sait qu’il faut naviguer en grands-fonds pour éviter de prendre les hélices dans les serviettes des plages pour gagner le large à la voile. L’image de ta nudité mise sur le vent propice chasse des vestiaires les brouillards du littoral. L’oiseau dans le même appareil volant sans taire son intention relève l’Atlantide pour choisir la maison où vivre autrement que dans l’asphyxie des ressources humaines alléguées. De l’âge de tes cavernes il reste du bison le fauve des toisons et la marque sanguine de ma main qui peint que des matins. Au balancier des horloges l’heur sonne. Pointé de l’estuaire dans l’axe du phare portant loin la racine d’un amour parallèle à la seule légende réelle.

Niala-Loisobleu.

10 Janvier 2023

L’ATELIER TREMPE DANS SA LUMIERE


L’ATELIER TREMPE

DANS SA LUMIERE

Manque encore les fleurs

elles arrivent sur la tige des pinceaux

Le temps n’est pas plus sûr de ce qu’il va faire que les autres jours, le chevalet lui s’en fout, la touffe de poils qui finit le ventre est un modèle d’équilibre du tant qui va au tempo des couleurs du peintre

Cheval sauvage qui tire la steppe à lui pour naturaliser l’empailleur comme on assure son désir de cheminer sans frein mis sous-globe

Ce qui boîte pourrait provenir de la varice

ce défaut circulatoire du moulin qui n’aube rien de bon dans l’esprit d’un Don

Il est vrai que l’Histoire préfère l’embrouille à la clarté cutanée et le maillot dans les bains de minuit

Gare de l’Est

j’ai choisi de prendre le train, les mains-libres, sans linge de rechange dans la valise, l’oiseau sur les pôles.

Niala-Loisobleu.

29 Décembre 2022

CECITE TACTILE ?


Silja Selonen ( Finlande)

CECITE TACTILE ?

Les peaux renversées du bas du dos

dans les gouttes d’averses

roulent

un fossé s’est glissé boutonné aux épaules

J’ai sorti la fourrure du piège de trappeur

ça rassure l’odeur sauvage qui demeure au fond de mes narines

et blanchit la chatte des méfaits d’un noir que l’outre soi-disant Soulages

Au bout des doigts que la glace immobilise juste le tant de fondre

roule cette exubérance de chair

dont le temps n’arrive pas à rompre la croissance

Au bout du sein c’est pareil, c’est tout dure.

Niala-Loisobleu.

22 Décembre 2022

« LES CHEVAUCHEES DU PEINTRE »- NIALA 2022 – ACRYLIQUE S/TOILE 73X60


« LES CHEVAUCHEES

DU PEINTRE »

NIALA 2022

ACRYLIQUE S/TOILE 73X60

Depuis la traversée des nuits plaines

les chariots ont ramenés de la récolte

les rêves de l’oiseau

confiés au Peintre

tirés avec l’éléphant et au buffle des espaliers de la rizière

Etalon de flammes sans l’orgueil de Pégase

prenant la Muse dans toutes les positions

écrites avec l’alphabet d’un temple érotique

pour atteindre le but nietzschéen

du soleil faisant durer le rêve plus loin que ses nuits

Aujourd’hui ce cheval blanc

est plus miraculeux qu’un Messie se montrant arlésien

pour franchir l’éboulis d’un monde émasculé de ses couleurs franches.

Niala-Loisobleu.

9 Décembre 2022

PEINDRE DES NASEAUX


PEINDRE DES NASEAUX

Le ciel accroché aux mâts de la forêt dans l’esprit des feuilles

passe en trouée dans la course de mes chevaux

Quel sabot ne mettrai-je pas dans mon ça peint sans faire à cheval le trait d’esprit?

Mes façades se dévoilent dans la nudité du désir vif qui avale à pleins poumons aux balcons des chemins

Si le soleil perce le fond des mers ça n’est pas pour faire venir le touriste à l’aquarium c’est pour soutenir le mouvement de l’anémone toute simple

Aux yeux du fond où se repose le départ des négriers aux abords de l’île aux oiseaux

Vieux château d’une croisade dont rien n’est resté sauf l’empreinte profonde des chevaux désarmés

Un donjon que des cloches de brume abrite fait des rondes avec des enfants pas encore nés

histoire d’y voir clair dans les obscurs desseins

Je ne sais rien de prémédité

je peins vierge

comme une bête sauvage

que la toile tient en vie par l’oreille alerte et les reins sans charge guerrière attelés aux semailles

Il existe un quelque part qui ignore l’élucubration dévastatrice

entièrement voué à bâtir, primitif dans l’âme.

Niala-Loisobleu.

30 Novembre 2022

ASSEOIR SON JARDIN SUR PLACE


ASSEOIR SON JARDIN SUR PLACE

Sortir la brouette du gravier pour transfuser l’herbe qui pousse plus verte et la planter chez soi

les grands arbres que les oiseaux dressent pour garder l’humide feront le reste de la légende que sa vie cherche

le chien grattera jusqu’à trouver l’eau que la garenne jointoiera entre les deux rives du matin au soir en laissant l’aride bouder dans son coin

Un cheval qui joue du piano c’est possible si l’aqueux du chat s’en balance de la sécheresse imaginative…

Niala-Loisobleu – 23 Novembre 2022

ERUPTION DE BOUTONS DE FLEUR


ERUPTION DE BOUTONS DE FLEURS

A un moment donné un rayon de soleil a traversé le rideau de pluie

les murs de la chambre se sont levés comme un seul homme

Au bout du champ une centaine de cavaliers armés traversait l’écran

Robin des Bois embrassa Marianne avant de sortir du lit puis banda son arc à la fenêtre

si sa flèche n’avait pas traversé tous les méchants ça n’aurait pas été un rêve et le poète faiseur de mots-peints n’aurait pas posé sa tête au levé du jour pour continuer de déclamer son amour du beau tant.

Niala-Loisobleu – 21 Novembre 2022

Ode à l’Amour Courtois – Francis Cabrel

Comme un ami le printemps est venu lui-même
Charger de fleurs les premiers vers de mon poème
Où je bénis ses yeux, son corps, sa chevelure
Et tout ce qui fait vibrer mes pages d’écritures

À chacun de ses pas elle parfume l’espace
C’est ma chanson pour dire comment elle se déplace
Les plis de son manteau où je voudrais m’étendre
Les colliers à son cou où je pourrais me pendre

Du bout des lèvres
Dans ces milliers d’oiseaux que le matin soulève
Dans le doute et la fièvre
Je murmure un prénom qui n’existe qu’en rêve
Mais elle reste de glace
Elle ne répond rien, rien

J’invente des rêves sans fin, des nuits torrides
Chaque matin l’aube revient sur mes mains vides
S’il reste un paradis au fond du ciel immense
C’est probablement entre ses bras qu’il commence

Qu’importe les mauvais chemins s’ils vont vers elle
J’en finirai mieux ce refrain où je l’appelle
On y entendra mes yeux couler, mon cœur se fendre
Et s’ouvrir ce manteau où je veux tant m’étendre

Du bout des lèvres
Dans ces milliers d’oiseaux que le matin soulève
Dans le doute et la fièvre
Je murmure un prénom qui n’existe qu’en rêve
Mais elle reste de glace
Elle ne répond rien, rien
Et je reste à ma place
Mais tout le monde voit bien, bien
Que de tous les jours qui passent
Je préfère, et de loin
Les jours où je la vois
Comme un ami le printemps est venu lui-même

Francis Cabrel

PAR LE COULOIR


PAR LE COULOIR

Prendre des murs et les poser sur des rails

la haie vibre quand l’oiseau pique au nid invisible

et le transperce d’un sentiment de présence humaine

Les chambres offrent alors le lieu pour qu’un rêve avance en s’arrêtant à chaque gare

Niala-Loisobleu 1 19 Novembre 2022

Your Heart Is as Black as Night

Chanson de Beth Hart et Joe Bonamassa

Vos yeux peuvent être entiers
Your eyes may be whole

Mais l’histoire qu’on me raconte
But the story I’m told

Est-ce que ton cœur est aussi noir que la nuit
Is that your heart is as black as night

Tes lèvres peuvent être douces
Your lips may be sweet

Tel que je ne peux pas rivaliser
Such that I can’t compete

Mais ton cœur est aussi noir que la nuit
But your heart is as black as night

Je ne sais pas pourquoi tu es venu
I don’t know why you came along

A un moment aussi parfait
At such a perfect time

Mais si je te laisse traîner
But if I let you hang around

Je suis obligé de perdre la tête
I’m bound to lose my mind

Parce que tes mains peuvent être fortes
‘Cause your hands may be strong

Mais le sentiment est tout faux
But the feeling’s all wrong

Ton cœur est aussi noir qu’une nuit
Your heart is as black a night

Ton coeur est aussi noir
Your heart is as black

Oh, ton cœur est aussi noir que la nuit
Oh, your heart is as black as night

Ah-ah ooo
Ah-ah ooo

Source : LyricFind

Paroliers : Melody Gardot

« APPAREILLAGE » – NIALA 2022 – ACRYLIQUE S/TOILE 65X54 – ENCADREE CAISSE AMERICAINE


Détail de « APPAREILLAGE » – Niala 2022

« APPAREILLAGE »

NALA 2022

ACRYLIQUE S/TOILE 65X54

ENCADREE CAISSE AMERICAINE

TROIS FRAGMENTS

DE L’HYMNE IMPOSSIBLE

PAR

PIERRE OSTER

La terre est un savoir !
D’où les eaux, d’où les rochers jaillissent.
La nuit, la plaine et la mer fondent un savoir proche des murs.
Et, là, là ! la, solitude aux couleurs de la nudité des choses,
Le soleil gravit les collines…
Il redescendra dans les champs,
Dans les mares, dans l’herbe.
Autant de mares, autant de portes
Par où le ciel rejoint le chaume…
Arbres meurtris, chemins détruits,

La campagne se tait.
J’en conjure, en accepte la paix.
Le silence
Signifie-t-il que les talus… si hauts, face au dieu du
Tout,
Que les talus, de l’orbe des planètes au labyrinthe des plantes,
Ferment sans cesse une prison ayant la forme d’un vallon ?
D’un vallon protecteur.
Et, grâce à l’humus, à quelque manne
Humide, à la richesse de la rosée, au repos déjà solennel
Du matin, je me voue à l’espace… À sa beauté je m’inféode
Bien avant que les heures ne brillent…
Ah ! je mesure à loisir
Le petit jour…
Sur l’horizon le soleil s’arrondit, s’exalte.
La nuit le couronne…
Ah ! le soleil nous dicte et nous
Vole une réponse !
Alors la pluie, infime, élémentaire,
Orne des traces qui m’enchantent, étouffe à présent le fanal
Qui, augurai, fatal, à la surface, à l’intérieur des gouttes,
Vacille et les épuise…
Imagination, quête et création
D’un royaume.
Et je serre ou je lâche une poignée de brindilles.
Je me veux serviteur, gardien, complice et tenant du poème épars
Des sens.
Serviteur des maisons dans leur sommeil.
D’une

grange,

D’une charpente…
Un édifice, un creuset…
Le ciel pourvoit À notre besoin d’infini…
Le temps compose et cohabite
Avec les vagues !
Avec les vagues, avec les vagues.
Avec
Des sentiers que nul ne sonde !
Avec des carrières, des grottes
Doucement désertes…
Avec de nouveaux rochers sous la voûte

des écueils,

Héros de l’abîme !
Et le jour vient à les surprendre au niveau de

la mousse,

De l’écume.
Audacieux, plus qu’audacieux, presque audacieux,
Nous les interrogeons

Restons fidèles à la tendresse de la lymphe

Laissons-nous conduire à l’unité des fleurs.
Unité abondante.
Et

La règle est de croître…
Du côté d’une frontière ou d’une ligne

d’îles,

La très chaste et très vénérable et redoutable
Vénus
Nous domine. À l’aplomb des toits les étoiles clignotent,
La nuit s’en empare !
Ah ! me soumettre à la naissance du soleil, À sa plénitude…
Avoir le désir d’accompagner pas à pas sa solitude.

Pur, précieux, facile embrasement des bâtiments de l’éther,
De maints bassins monumentaux !
Le jour se relance et nous

drosse

Le long d’une plage…
JJ vogue.
Il abrite un port abrupt.
J’en scrute et j’en occupe, en défends la grandeur.
Je m’en inspire.
J’ordonnerai, je retrouverai, dirai, surgeons, drageons.
Surgeons ! détaillerai à souhait les mots d’un éloge des feuilles.
Un baume se répand sur la blessure des bois.
La lune au bout de

nos doigts

Varie et nous séduit.
Nous devinons que le brouillard consume,
De la tôle des hangars aux piliers du temple et de la base des

hangars

À la grange, allume et consume un absolu de transparence.
Notre lot?
Guetter, prudemment,
Fépiphanie du feu. Épier le

retour

Du guide obscur…
J’oublie, à fouler le sol, je rêve ou j’évoque
La bataille des saisons.
Je recherchç et m’attribue le butin
Que l’automne pille.
Et l’hiver le confie au matin.
Les mois

commandent

De sauver la sève…
Au gré d’une voix, d’un chant parfait.
Immobile, immobile et mobile, encore immobile et mobile,
Le soleil détecte une route, instaure un paradis de roseaux (dont
La pointe nous frôle) et lui dispute la mer.
La mer recule,
Nous apprend l’orgueil du jusant.
Le vent, le tisserand.
Hisse une voile, la détisse…
Appareillage ou naufrage
En guise de message.
Attentifs, actifs, sereins, captifs,
Il nous échoit de saisir, de choisir la sainte poussière,
D’épouser la fortune inégale !

Pierre Oster

« APPAREILLAGE » – NIALA 2022 – ACRYLIQUE S/TOILE 65X54 – ENCADREE CAISSE AMERICAINE

MARGUERITE EN MUSIQUE DE CHAMBRE


MARGUERITE

EN

MUSIQUE DE CHAMBRE

2021

croise au large sa rupture d’amarre

plus un pétale ne retient la maison dans les arbres

marée-noire

où l’oiseau reste englué dans les ruines du naufrage

Le Peintre raciné à l’anémone protège la barrière de corail et cherche à rejoindre la côte

Remonte un appel du lointain dans les rugissants

un bateau-ivre

faisceau de lumière pure et sans fards qui balaie le ras d’eau

Portée par le vent hors des sirènes la voie ouvre en arrière sur l’avant

C’était Il était une Foi…

Niala-Loisobleu.

15 Novembre 2022