
LA BOÎTE A L’ÊTRE 39
COULE L’EAU
Chevilles en gargouilles
Au bord du quai
Les ongles d’une nuit griffent
Les pas qui vont de travers
L’Ile St-Louis cherche où asseoir son chêne
Il n’y a plus d’espace vers la justice
La Conciergerie est dans l’escalier
Les affaires renvoyées en poste restante
Un chat maigre surveille la souris de l’ordinateur
Les yeux enfoncés dans un famélique festin
D’un délire d’affamé
Quand la Seine partit un certain matin du Plateau de Langres
Est-il possible qu’elle ait pu imaginer les peines
Qu’il lui faudrait supporter avant de gagner son Hâvre
J’en doute
Quoique les méandres m’interpellent
Ne sont-ce pas des spasmes
Des ruades
Des j’irais pas plus loin
Si elle a eu des prémonitions
Jehanne mise à part
Mais roue en dedans
Peut-être qu’elle a vu la première
Le mal de France
Sous ses formes géopoliticophysiques
Batelières
Ou maritimes
Quelle drôle d’idée d’avoir donné ce nom là à un transatlantique
Surtout quand on flotte de travers
Qu’on prend l’eau à la première goutte
Alors j’te dis pas quand la tempête arrive
J’ai gardé la verdeur de la mousse des bords de quai
Mes fesses en sont tatouées à jamais
Louis , mon père
M’y a appris à lire l’homme
Rhune pas piqué des foins
C’est fou comme un bon maître est un pont insubmersible
On a été quelques uns à cette école là
Nos fronts en gardent les craies
Coule l’eau
Coule la vie
Niala-Loisobleu – 21 Juillet 2011

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