Des chemins clairs qui figurent sur le plan, parfois des noms de rues s’effacent, se glissent alors des impasses aux fonds baptismaux induisant une erreur de naissance…


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Des chemins clairs qui figurent sur le plan, parfois des noms de rues s’effacent, se glissent alors des impasses aux fonds baptismaux induisant une erreur de naissance…

Me levant du ban de mon existence, je me souvins que j’avais abandonné mes clefs dans l’appartement avant d’en claquer la porte. La cage d’escalier ne laisse plus passer le moindre bruit de conversation. Lurette qu’aux paliers, DO NOT DISTURB, ça balance comme à pari à la ficelle de chaque poignée de porte. A qui demander « Où par là ça mène-t-il ? »

Nib de Gaston, pas plus qu’un autre pour répondre au téléfon.

Angoisse.

Entrant dans mon jardin secret, derrière le gros cerisier, je trouve le rossignol faisant passe pour tous mes tiroirs

Soudainement un bruit de roues sort du plafond de la cage, le câble des cordes vocales de l’ascenseur, en se tendant, perdait les zoos.

Je me dis, ouf ça va renaître

-Alors qu’est-ce qui t’arrive ? demande Aurore

Passé le frisson d’impression d’au-delà, je reprends conscience. La petite fille de la femme austère est devant moi, elle me tend son sourire. Puis tourne sur les pointes. »Salto tout l’monde »qu’elle dit en riant comme un petit rat dans ses grands égards… Pas Degas n’apparait de derrière les rideaux. Donc pas de vieux salaces dans l’entr’acte. Les lumières me montrent le plafond.

Un émerveillement !

Il est empli de Chagall. Je tremble, pleure, l’émotion me coule des tripes. Plus de fantôme de l’ô qui paiera comme l’injustice l’exige. Il s’est fait avaler par le trou du souffleur. L’instant d’après icelui-ci me dit « Remballe les films d’épouvante, remonte l’heur à la voile, hisse la trinquette et tire un bord, cap au large. On déhale des cons, on s’écarte des lises, des étocs, des naufrageurs, des-on-m’a-dit-que-vous-êtes-au-courant, on casse la mire de la télé-bobards, des émissions qui montrent les richards dépouilleurs d’îles désertes aux SDF, genre la Tessier & Nikos and co, merde à vos bans comme aurait dit Léo !

Aurore me saute au cou, son parfum de gosse me tourneboule. C’te môme à m’sort la barbe de l’attente de la toison d’or.

Le Petit-Prince, son frère Théo au ciel, la p’tite soeur Line agnelle, les roses, les épines, le serpent et le renard, le désert, la serpette et la belette gonflent les binious genre fez noz que ça gigue du talon dans les Monts d’Areu. Me v’là r’venu à Brocéliande. Merlin assis au centre de la ronde clairière me dit :

« Vas ton odyssée jusqu’au bout de la confiance, elle cédera pas, t’es assez un Pi pour muter croyant en ta foi ».

La mer sort de l’épave et remet taire à flots

Du château de sable un don jonc tresse la corbeille de la mariée.

Le matin referme les portes de la nuit

Je la chevauche à cru

J’tiens d’bout

Niala-Loisobleu – 26 Août 2016

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JE SUIS Ah bon ?


Jacek Yerka

JE SUIS.. Ah bon ?

Charlie trouvez Charlie, sur la page du jour on l’a placé dans le brouillard de l’intox quotidienne. Le premier qui se JE SUIS aura gagner le droit de se pancarter :

JE SUIS PANURGE

Le compagnon de Pantagruel, Panurge, s’est embarqué pour le pays des Lanternes. Sur le bateau il rencontre Dindenault, marchand de moutons qui emmène un troupeau avec lui.
Panurge, ayant obtenu pour un prix élevé l’une des bêtes, la saisit et la jette à la mer. Tous les moutons suivent et se précipitent dans les flots, avec le marchand qui tente de les retenir.
C’est depuis cette époque que l’expression « les moutons de Panurge » désigne les gens qui suivent les autres sans réfléchir.

« Soudain, je ne sais comment, le cas fut subi, je n’eus loisir de le considérer, Panurge, sans autre chose dire, jette en pleine mer son mouton criant et bêlant. Tous les autres moutons, criant et bêlant en pareille intonation, commencèrent à se jeter et à sauter en mer après, à la file. La foule était à qui le premier y sauterait après leur compagnon. Il n’était pas possible de les en empêcher, comme vous savez du mouton le naturel, toujours suivre le premier, quelque part qu’il aille ».

Rabelais, Pantagruel: Le Quart Livre, chapitre VIII.

Lorsque Pantagruel rencontre Panurge, celui-ci, d’une belle physionomie mais misérablement vêtu, gagne immédiatement son affection. Panurge réclame la charité en quatorze langues (dont trois imaginaires), avant de s’exprimer en français . Au Tiers Livre, Panurge décide de se marier. D’un caractère moins enjoué, il est partagé entre son désir charnel et la peur d’être cLivre de Bordocu.

Désireux de ne rien perdre de mon accent, voici une page de mon Livre de Bord, pas choisie par hasard, que je vous tire en vertu de la nécessité de savoir lire avant d’écrire.

REALITE VIVANTE

Assis sur ma pierre de chaume,
je rends d’un oeil ouvert, ses tisanes au tilleul.
En pleine devanture de l’atelier me voici posé sur la dalle parisienne de Pompidou,
où je m’expose, sans qu’une de mes toiles ne franchisse les tuyauteries du grand vaisseau

Manche à air ?

Non, le traître peut rentrer dans sa loge, la diva se repoudrer l’accorte vocale et le librettiste ranger ses portes-plumes dans l’étui à violon.

Comme l’ultime poésie.je vais ouvrir la Grand’ Place,
laver à la St-Marc
le vivant par réel effaceur de fausse existence.

La réalité vivante
Roberto Juarroz
l’a défini
à la 13° Verticale

Muet parmi les mots,
presque aveugle parmi les regards,
au-delà du coude de la vie,
sous l’emprise d’un dieu qui est absence pure,
je déplace l’erreur d’être un homme
et corrige avec patience cette erreur.

Ainsi je ferme à demi les fenêtres du jour,
j’ouvre les portes de la nuit,
je creuse les visages jusqu’à l’os,
je sors le silence de sa caverne,
j’inverse chaque chose
et je m’assieds de dos à l’ensemble.

Je ne cherche désormais ni ne trouve,
je ne suis ici ni ailleurs,
je me refais au-delà du souci,
je me consacre aux marges de l’homme
et cultive en un fond qui n’existe pas
l’infime tendresse de ne pas être.

Place, j’arrive !

Niala-Loisobleu
10 Mars 2013

Au 3° tope-là, Maître Renard sortira son fromage

P.S : Je recommande au lecteur de ne pas se trouver offensé par mon propos sur JE SUIS, je l’ai été en son temps avec CHARLIE, celui que j’accuse c’est le grand manipulateur qui est aux aguets de l’occase à ne pas laisser filer

N-L  05/02/16

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