MISE AMOR


Pablo Picasso

MISE AMOR

La forteresse ferme son cercle pour laisser la trompette sonner le départ de ses mots

Alors les plus hautes herbes que l’indifférence avait mise sur le flanc relèvent le front d’une poussée du coeur

la calomnie vide de son sang un temps seulement, la petite fleur blanche retapisse plusieurs fois par heur, riche est le tailleur tant il a de vestes à retourner et le délateur de colis à porter, n’empêche que le mot en son creux reste épouvantail à oiseaux et que l’oiseau remonte plus vite que le serpent

L’attraction a eu son gang j’irai soigner la couleur de la véronique et la passe sera débarrassée des méduses pour réunir les poètes en un soleil vivifian

Voici le taureau coulant l’airain.

Niala-Loisobleu – 26 Avril 2022

LE TEMPS DE VIVRE – HENRI GOUGAUD


LE TEMPS DE VIVRE – HENRI GOUGAUD

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Texte de H. GOUGAUD- Musique de J. BERTOLA



A peine a-t-on le temps de vivre

On se retrouve cendre et givre

Adieu

Et pourtant j’aurais tant à faire
Avant que les mains de la terre
Me ferment à jamais les yeux

Je voudrais faire un jour de gloire
D’une femme et d’une guitare
D’un arbre et d’un soleil d’été
Je voudrais faire une aube claire
Pour voir jusqu’au bout de la terre
Des hommes vivre en liberté
Assis entre deux équilibres
Dans ce monde qui se croit libre
Et qui bâtit des miradors
Je voudrais bien que nul ne meure
Avant d’avoir un jour une heure
Aimé toutes voiles dehors

A peine a-t-on le temps de vivre
On se retrouve cendre et givre
Adieu
Et pourtant j’aurais tant à faire
Avant que les mains de la terre
Me ferment à jamais les yeux

De mes deux mains couleur d’argile
Je voudrais bâtir une ville
Blanche jusqu’au dessus des toits
Elle serait belle comme une
Chanson du temps de la Commune
Pétrie d’un bonheur hors la loi
Et puis que le printemps revienne
Pour revoir à Paris-sur-peine
Des enfants riant aux éclats
Lorca errant dans Barcelone
Tandis que l’abeille bourdonne
Dans le frais parfum des lilas

A peine a-t-on le temps de vivre
On se retrouve cendre et givre
Adieu
Et pourtant j’aurais tant à faire
Avant que les mains de la terre
Me ferment à jamais les yeux

Henri Gougaud/Le berger de paroles



Henri Gougaud/Le berger de paroles

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Un jour, par une fente de l’aube, un raisin noir est tombé
Qui s’en est allé roulant jusqu’au pied de la muraille de l’éternité
Et quand ce raisin s’est écrasé contre l’éternité dure
De son sang sucré je suis né, moi le berger de paroles

Mon pays
C’est le pays des pèlerins
Mon pays
C’est un ruisseau vagabondant
Qui va son chemin d’ivrogne
Entre la montagne et la mer

Mon pays
C’est peut être une étoile rouge
Une figue qui tombe
Dans la bouche de Dieu
Qui tombe rouge comme un cœur
Mon pays

Mon pays
C’est l’âme du monde
Où demeurent toutes paroles humaines
Et moi, je suis berger de paroles
Voilà ma vie

Un jour, par une fente du temps
Un raisin blanc tombera
Qui s’en ira trébuchant
Jusqu’au pied de la muraille de l’éternité
Et quand ce raisin s’écrasera contre l’éternité dure
Dans son sang je me noierai
Dans un raisin blanc je mourrai
Moi, le berger de paroles