Les Traces derrière nous – Michel Jonasz


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Les Traces derrière nous

Michel Jonaz

On laissait des traces derrière nous comme des baisers
des mots d’amour suspendus
les gosses des campagnes aimaient bien ramasser
toutes nos caresses perdues

Facile de savoir par où on était passé
les marques étaient encore fraîches
pour retrouver la source où tout a commencé
nous pouvions suivre les flèches

celles qui sur les écorces dans un cœur transpercé
indiquant le ch’min parcouru
nous montraient du doigt les ruelles traversées
les soupirs de bonheur encore accrochés
aux branches des saules par le vent battues

On laissait des traces derrière nous sans y penser
des mots d’amour suspendus
les oiseaux rapides aimaient bien rattraper
toutes nos caresses perdues

facile de comprendre comment ça c’était passé
car lorsque les larmes sèchent
il reste toujours une tache là où elles sont tombées
ce sont elles qui nous empêchent

d’oublier les écorces et leurs cœurs transpercés
d’oublier nos âmes décousues
d’où s’échappaient souvent glissant dans les fossés
ces soupirs d’un bonheur difficile à garder
qui grandissait de plus en plus

facile de comprendre comment ça s’était passé
comment c’était au tout début
on regarde à l’envers la douceur du sentier
les traces que l’on laisse derrière nous comme des baisers
nos empreintes sur la terre battue
nos empreintes sur la terre battue

TRAVERSER LA MER A LA NAGE – MICHEL JONASZ


TRAVERSER LA MER A LA NAGE

MICHEL JONASZ

J’pourrais traverser la mer à la nage
Pour un seul de tes baisers
Accrocher un hamac à deux nuages
Que le vent puisse te bercer
J’pourrais cueillir une à une les étoiles
Quitter la Terre, m’élancer
Me perdre dans l’infini sidéral
Juste après s’être embrassé

Et je suis prêt porté par le mistral
À prendre le large, à m’envoler
On s’aimera j’en suis sûr jusqu’à la fin des âges
Le seul vrai bonheur c’est d’aimer
Le seul vrai bonheur c’est d’aimer

J’pourrais prendre Vénus à l’abordage
Pour une nuit d’amour partagée
Chevaucher les éclairs des nuits d’orage
Et laisser la foudre me transpercer
Sauter à cloche pied d’étoile en étoile
Quitter la Terre m’élancer


Me fondre dans l’infini sidéral


Juste après s’être enlacé

Rappelle-toi du premier jour
Ces deux nuages qui formaient
Comme deux cœurs enlacés
On s’aimera j’en suis sûr jusqu’à la fin des âges
Le seul vrai bonheur c’est d’aimer
Rappelle-toi du premier jour
Ces deux nuages qui formaient
Comme deux cœurs enlacés
On s’aimera j’en suis sûr jusqu’à la fin des âges
Le seul vrai bonheur c’est d’aimer
Le seul vrai bonheur c’est d’aimer

J’pourrais traverser la mer à la nage
Pour un seul de tes baisers
Partir demain pour mon dernier voyage
Juste après s’être embrassé

GARDER LES JAMBES, LA TÊTE JE M’EN FOUS…


GARDER LES JAMBES, LA TÊTE JE M’EN FOUS…

Pas pour courir, rien que pourvoir

d’Art-Brut

sortir ton haut

ton bas filer du collant

je ma grappe à la main

comme le seul mot-peint qui musc-ade les fadeurs d’une fosse existence

faut dire que tu fais tout c’qu’il faut pour me sortir du faussé

Ta chaleur est normale

c’est le masque qui étouffe dans l’anomalie d’un jardin dégradé

j’ouvre Dubuffet les petits-bouquets de lavande

Niala-Loisobleu – 20 Septembre 2021

Je pense à elle tous les jours – Michel Jonasz


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Je pense à elle tous les jours – Michel Jonasz

Elle me poursuit sans relâche
avec son odeur de gouache
et de neige que j’aimais tant
(bis)
Toujours à la même distance
je peux sentir sa présence
qu’est ce qu’elle veut qu’est ce qu’elle attend
Un faux pas une maladresse
un léger malaise une faiblesse
et que je l’appelle au secours
(bis)
Viens ma belle sors de ta planque
viens me voir viens tu me manques
et je pense à toi tous les jours
Quand on est môme on s’attache
tous les deux on joue à cache-cache
tous les deux on joue comme avant
(bis)
Avant le
Michel Jonasz
Pile au moment où elle se passe le doigt sur les lèvres
le chat file dans son couloir
on est un manège sauf en bois
les fleurs qui lui tiennent les hanches
rentrent plus loin dans mes ongles
pris de souffle
j’ai plongé dans la capsule de son scaphandre
L’outremer fait tache d’huile
Nous voici au coeur de l’île sous le beff
tous les deux on joue la bête à deux dos
Avant que les zoos aient bouffé la viande qui reste vivante
la rue de Siam nous rade en Brest
Barbara qu’elle s’appelle…
Niala-Loisobleu – 10/11/19

Traverser la mer à la nage par Michel Jonasz


Traverser la mer à la nage par Michel Jonasz

Je pourrais traverser la mer à la nage
Pour un seul de tes baisers
Accrocher un hamac à deux nuages
Que le vent puisse te bercer
Je pourrais cueillir une à une les étoiles
Quitter la Terre, m’élancer
Me perdre dans l’infini sidéral
Juste après s’être embrassé

Et je suis prêt porté par le mistral
À prendre le large, à m’envoler
On s’aimera j’en suis sûr jusqu’à la fin des âges
Le seul vrai bonheur c’est d’aimer
Le seul vrai bonheur c’est d’aimer

Celui qui t’aimait c’était moi – Michel Jonasz


Celui qui t’aimait c’était moi

Michel Jonasz

Regarde- moi ce temps qui nous échappe des mains
hier ne se remplace jamais par demain
chaque seconde est une nouvelle arrivante
une nouvelle note que la vie nous chante
Passe à pied le pont sur la Marne rapide
vois les canards dans la lumière limpide
ce moment unique reviendra-t-il un jour
ne jamais mourir sans oser dire l’amour
Tous ces chiffres en noir sur le calendrier
Saint Prosper et Saint Barnabé
quatorzième semestre du quatrième mois
celui qui t’aimait c’était moi
C’était une minute c’était une année
c’était en automne un soleil d’été
le 38 octobre du troisième décan
mais oui tiens au fait c’était quand
Les heures qui s’écoulent nous laissant sur la braise
toutes ces pousses pendules qui filent à l’anglaise
elles veulent

EMPLOI DU TEMPS


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EMPLOI DU TEMPS

Du démantèlement des rouages parlons-en. Le système horloger à vau-l’au patouille comme en lise un jour que Beethoven pourrait s’abstenir d’écrire en se contentant d’être sourd. Au point que dans la passe scoumoune démissionner est sagesse, plutôt que multiplier les quiproquos. A vouloir aller à contresens de l’esprit de contradiction on atteint le point de non-retour. Jusqu’à défier la règle numérique du temps, je me suis blessé sauvagement le pied droit en me plantant le forêt de la perceuse qui m’a échappé. L’atelier s’en trouvant vertement mis en doute, j’arrête en me tournant vers la priorité majeure : ma santé. Immobilisé, en pompant à droite ou à gauche sur internet il y a de quoi faire présence. Comme mettre une chanson par exemple.

Niala-Loisobleu – 08/11/19

 

On Etait Bien Tous Les Deux par Michel Jonasz


 Le chemin verse, les questions à côté débordent et ce téléphone inconnu qui m’harcèle pendant que je dois régler les problèmes des élèves à la place d’autres, j’suis exsangue..

 

on était bien tous les deux à s’aimer

en responsables, tu t’en rappelles

N-L – 05/11/19

On était bien tous les deux tu t’en rappelles
Toi et moi rien d’autre au milieu sauf l’essentiel
De l’amour comme on en fait plus
Des baisers à bouche que veux-tu
Dans un corps à corps langoureux nos âmes fidèles
Tous les deux toujours tous les deux

On était bien tous les deux c’était facile
Le ciel était toujours couleur bleue indélébile
Et nous échangions silencieux
Des mots d amour avec les yeux
Les mots quand on s’aime aussi fort sont inutiles
Tous les deux toujours tous les deux

Tous les deux toujours tous les deux

On était bien tous les deux rien d’autre à faire
Que de laisser le bonheur nous remplir de sa lumière
Les nuits étaient douces et le lit défait
Le verbe aimer au plus-que-parfait
Nous avions dévoilé du plaisir tous les mystères
Tous les deux toujours tous les deux
Tous les deux toujours tous les deux

On était bien tous les deux tu t’en rappelles

 

 

 La Maison De Retraite par Michel Jonasz


 La Maison De Retraite par Michel Jonasz

 

J’ai retrouvé ta lettre où tu disais peut-être

Un jour on s’ra trop vieux
Pour s’écrire des poèmes
Pour se dire que l’on s’aime
Se r’ garder dans les yeux

Tu parlais de naufrage,
D’un corps qui n’a plus d’âge
Et qui s’en va doucement
De la peur de vieillir et d’avoir à subir
L’impertinence du temps

De n’ plus pouvoir s’aimer si la mémoire s’en va
Et qu’on n’ se reconnaît plus
Et perdre me disais-tu le plaisir de me plaire

l’ envie de me séduire

Peur de la dépendance
Et de finir sa vie dans une maison de retraite
De la fin qui commence
De l’esprit qui divague
Peur de ne plus pouvoir un jour
Rire à mes blagues

Mais tout ça c’est des bêtises est-ce que tu réalises
On s’ ra jamais trop vieux
Pour s’écrire des poèmes, pour se dire que I’on s’aime
Se r’ garder dans les yeux

Et je veillerai sur toi et tu veilleras sur moi
Ce s’ ra jamais fini

On s’ dira mon amour jusqu’à la fin des jours
Et le jour et la nuit
Et le jour et la nuit

Et leur maison de retraite ça j’ te jure sur ma tête
Nous on ira jamais
On dormira dehors, on r’ gardera les étoiles
On vivra libres et dignes !

On s’ tiendra par la main comme à nos 18 ans
Qu’on marchait tous les deux sur des sentiers perdus
Au début du printemps

Et on pourra toujours raconter des bêtises
Et dire n’importe quoi
On vivra libres et dignes !

Et si l’o doit partir un jour après le dernier mot
Du tout dernier poème
On partira ensemble
Tu comprends…

On s’ ra jamais trop vieux
Pour se dire que l’on s’aime
Se r’ garder dans les yeux

On s’ ra jamais trop vieux
Pour se dire que l’on s’aime
Se r’ garder dans les yeux

 

 

 

Les Fourmis rouges Michel Jonasz


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Les Fourmis rouges

Michel Jonasz

Quand y’aura plus sur la terre que du beurre fondu
avec le dernier soupir du dernier disparu
dernier boum d’la dernière guerre
dernière ville sous la poussière
et dernier espoir perdu
Ce chemin vert sous les arbustes est protégé
par les premiers soupirs des tous premiers baisers
premier mot d’la première heure
première minute de bonheur
premier serment partagé
Tu t’rappelles on s’était couché
sur un millier de fourmis rouges
aucun de nous deux n’a bougé
les fourmis rouges
est-ce que quelque chose a changé
couchons-nous sur les fourmis rouges
pour voir si l’amour est resté
et voir si l’un de nous deux bouge
couchés sur les fourmis rouges
Tu n’auras jamais peur du vent qui souffle ici
pour les scorpions te fais pas d’soucis
les mauvais chagrins d’hier
les orties dans les fougères
quand on s’aime ils nous aiment aussi
Ce chemin sous les arbustes nous connaît bien
de nos tout premiers rires c’est le premier témoin
Refuge de la dernière heure
et dernière tâche de bonheur
aux premiers signes du destin
Tu t’rappelles on s’était couché
sur un millier de fourmis rouges
aucun de nous deux n’a bougé
les fourmis rouges
est-ce que quelque chose a changé
couchons-nous sur les fourmis rouges
pour voir si l’amour est resté
et voir si l’un de nous deux bouge
couchés sur les fourmis rouges