La vérité du drame est dans ce pur espace qui règne entre la stance heureuse et l'abîme qu'elle côtoie : cet inapaisement total, ou cette ambiguïté suprême. Saint-john Perse
Retenir la couleur du soleil, l’odeur de l’ocre quand l’appel vient juste de l’ouvrir et que l’oiseau monte à la branche du 7°, le pli d’une ride au coin de la rue, sous le reflet du mât trempé dans l’eau qui bouge, le gosse qui montre son cul à glisser la dune, oyat, oyat, sans que la palisse voit son esprit du déménageur réduit à obéir à l’influenceur. Oui en mon for intérieur, c’est laisser à l’anémone sa beauté humble que je tends sans réserve. A gâter le fruit on tue l’arbre
L’hôtel de Bertin a trop le visage des plages où l’oiseau-marin est amarré noir
Faut vivre comme disait Moulou
Jacques Bertin – L’hôtel
L’hôtesse à la réception semblait ivre près du téléphone Recluse, épuisée, à cette heure où n’arriverait plus personne Mais cette ville inconnue où j’avais assez tourné en rond Comme j’entrais dans cet hôtel tout au fond du pays profond
Monsieur, quel nom ? L’hôtesse pleurait en me demandant mon nom Pour l’inscrire sur son registre bien sûr probablement vide Celui de l’homme de tes rêves, pensai-je, pas une ride Puis ensemble si tu le veux cette nuit nous nous enfuirons
Je ne puis plus continuer cette vie, je suis trop fatigué Les ronds-points, les radars, les hôtels et la solitude rance Elle souffla « C’est le quatorze » et tremblait me tendant ma clef « Enlève-moi » disaient ses yeux, très loin d’ici, vers l’espérance
L’escalier interminable montant et puis de longs couloirs J’ouvris la porte de la chambre et je vis comme un parc immense La fenêtre oubliée grande ouverte sur la plaine et le soir Et l’hôtesse y venait vers moi pour m’arracher à mon errance
Mais qu’est-ce donc que ce fantasme fou soudain qui me submerge ? Et sur l’antique table de nuit cette bougie allumée Vaillante qui ne vacille pas et ce trois-mâts sur la berge Voiles gonflées en bas près de l’ancien bistrot abandonné
Qui de nous deux était le plus vaincu, absurde, à plaindre, à prendre Ou à laisser, ville en faillite, tout à vendre, âme effondrée Ce bled, se peut-il qu’un amour y naisse ? Avec ça un lundi Le lundi tout est fermé, jour du rien, jour du rien, jour pourri
Madame ! Madame ! Vous rêvez seule, Madame On a dû vous le dire, Madame Les cailloux rêvent trop, Madame Cela on vous l’a appris A vos dépends ou à votre profit Et que serions-nous d’autre ? On rêve et on est seul, Madame…
Madame ! Madame ! On rêve tard, Madame Quand on a la malchance, Madame De manquer de hasard, Madame Ou bien d’être désaffecté Comme un mort inutile, Madame D’être désamouré Comme un cœur imbécile, Madame…
Madame ! Madame ! On rêve bien, Madame Quand on a bien baisé, Madame Quand on a su coller, Madame Deux bouches à notre faim Deux fois deux bras étreints Deux fois deux yeux noyés, Madame Dans ce rêve commun Qu’on appelle s’aimer, Madame…
Madame ! Madame ! On baise trop, Madame Quand on a dans les reins, Madame Cet impérieux Démon, Madame Qui ne vient jamais tard Qui ne part jamais tôt, Madame On aime tant, Madame Qu’on a tort et travers Quand on a les yeux verts Et qu’on le sait tout le temps, Madame…
(Musique)
Mais que ferions-nous d’autre On rêve et on est seul, Madame…
Alors que le cheval a disparu du faire en sorte, deux papillons sautent sans relâche en ma tête. Un bleu et un jaune formant un couple. La terre est molle et la feuille à remplir
Quand Boris étalait l’écume, j’étais au bon jour qui, en fin de guerre, relevait l’espoir sans limites.
Oh hisse et ô
Omicron pour variant
c’est pas faute d’avoir dit ce qu’il serait sage d’appliquer. Mais sage est devenu une évolution de l’insanité. Ces mots jetés à la face pour dénoncer (comme on a rasé les femmes qui avaient aimées sans crier gare) Qu’il est con le petit mec que pourtant beaucoup d’entre elles veulent égaler
Le jour où sur l’Atlantique le nazisme a dressé les premiers murs sur l’écume, ma folie – avec les oiseaux qui étaient encore de ce monde – a planté de la trémière. C’est taire et surtout laisser le beau grimper sans rien dire
Plus près des planches de la cabane qui m’a donné raison, quand le coq de bruyère traversait suivi de nombreux lapereaux sans raison d’avoir peur, je me rapproche de la pinède sauvage de mes mots-peints
Chercher ce langage pictural qui poursuit en corps au coeur du désert, Muse à l’oeuvre
C’est mon concept de l’Art
Et je n’ai pas à mettre mes dernières cartouches dans l’automne. Ce vieux fusil se charge de couver les graines sous le vent m’aime contraire. Tant que l’araire au sillon ira, les discours resteront au service de l’intelligence artificielle sans toucher à la lumière du fondement du coeur.
Je ne croix plus qu’en coi au pied de l’aube écrasée
où habite la vérité ?
Les mers mortes en lises
la pliure du bateau de papier
Sirène
ou perle d’élevage
A ma barre ton corail te garde vierge de tout soupçon
en corps libre de choisir ton embarcation
sans confondre propre-âme chaste et viande à disposition de négrier
Niala-Loisobleu – 28 Novembre 2021
Jeune fille interdite - Philippe Léotard
Je vois de faux marins, je vois
Leurs petites navigations
Leurs yeux perdus pour rien au loin
Leurs petits meurtres clandestins, je vois
La fausse ivresse dans leurs gestes
La fausse houle dans leur voix
Il n'y a rien qui reste de ce qui fut leur joie
La mer seule survit à leurs noirs vaisseaux
Je vois les ronds qu'ils font dans l'eau
Les fausses fleurs qu'ils mettent à leur coeur
Je vois la nuit qui monte au coeur des jeunes filles
Je vois leurs yeux qui brillent et leur fierté notre honte
Je sens leur sang qui compte les coups de la peur
Il est plus tard que tu ne penses et plus amer que n'est ton coeur
Et je les vois révant
D'étre un jour la première
L'Emmanuelle, la messagère
D'étre un jour la première
La première femme libre de l'univers
Mais je la vois qui pleure
Je vois de gros grands gras grains d'ogre
Avides mais sans yeux
Cachant sous la défroque la peau du personnage
Je vois la rage de leur âge, la bave à leurs baisers
J'apprends la haine à leurs idées
Il n'y a rien de juste dans ce qui fait leurs lois
La mort seule sourit à leurs vides tombeaux
Je vois leurs villes, leurs ghettos
Leur vie sauvage, leurs zoos
Je vois des enfants fous à force de pourrir
Je vois des enfants sages à force de mourir
Je vois des enfants-roi
qui ne sauront jamais ce qu'ils ne peuvent plus dire ni cacher
Qui les aide
La simplicité même écrire Pour aujourd’hui la main est là.
Il est extrêmement touchant
De ne pas savoir s’exprimer
D’être trop évidemment responsable
Des erreurs d’un inconnu
Qui parle une langue étrangère
D’être au jour et dans les yeux fermés
D’un autre qui ne croit qu’à son existence.
Les merveilles des ténèbres à gagner D’être invisibles mais libératrices Tout entières dans chaque tête Folles de solitude
Au déclin de la force et de la forme humaine
Et tout est dans la tête
Aussi bien la force mortelle que la forme humaine
Et tout ce qui sépare un homme de lui-même
La solitude de tous les êtres.
Il faut voir de près Les curieux Quand on s’ennuie.
La violence des vents du large Des navires de vieux visages Une demeure permanente Et des armes pour se défendre Une plage peu fréquentée Un coup de feu un seul Stupéfaction du père Mort depuis longtemps.
Sans en être très fier en évitant mes yeux Cet abandon sans découvrir un grief oublié
En évitant mes yeux il abaisse Les verres sur ses yeux L’animal abandonne sa proie Sa tête remue comme une jambe Elle avance elle recule Elle fixe les limites du rire Dégrafe les parterres de la dérision Toutes les choses semblables.
Par-dessus les chapeaux
Un régiment d’orfraies passe au galop
C’est un régiment de chaussures
Toutes les collections des fétichistes déçus
Allant au diable.
Des cataclysmes d’or bien acquis Et d’argent mal acquis.
Tous ces gens mangent
Ils sont gourmands ils sont contents
Et s’ils rient ils mangent plus.
Je dénonce un avocat je lui servirai d’accusé Je règne à tout jamais dans un tunnel.
Alors
L’eau naturelle
Elle se meurt près des villas
Le patron pourrait parler à son fils qui se tait Il ne parle pas tous les jours
Le tout valable pour vingt minutes Et pour quatre personnes Vous enlève l’envie de rire
Le fils passe pour un ivrogne.
Les oiseaux parfument les bois
Les rochers leurs grands lacs nocturnes.
Gagner au jeu du profil Qu’un oiseau reste dans ses ailes.
A l’abri des tempêtes une vague fume dans le soir.
Une barre de fer rougie à blanc attise l’aubépine.
Par leur intelligence et leur adresse Une existence normale
Par leur étrange goût du risque Un chemin mystérieux
A ce jeu dangereux L’amertume meurt à leurs pieds.
Pourquoi les fait-on courir On ne les lait pas courir L’arrivée en avance Le départ en retard
Quel chemin en arrière Quand la lenteur s’en mêle
Les preuves du contraire Et l’inutilité.
Une limaille d’or un trésor une flaque De platine au fond d’une vallée abominable Dont les habitants n’ont plus de mains Entraîne les joueurs à sortir d’eux-mêmes.
Immobile
J’habite cette épine et ma griffe se pose
Sur les seins délicieux de la misère et du crime.
Le salon à la langue noire lèche son maître Il rembaume il lui tient lieu d’éternité.
Le passage de la Bérésina par une femme rousse à grandes mamelles.
Il la prend dans ses bras Lueurs brillantes un instant entrevues Aux omoplates aux épaules aux sems Puis cachées par un nuage.
Elle porte la main à son cœur Elle pâlit elle frissonne Qui donc a crié?
Mais l’autre s’il est encore vivant
On le retrouvera
Dans une ville inconnue.
Le sang coulant sur les dalles
Me fait des sandales
Sur une chaise au milieu de la rue
J’observe les petites filles créoles
Qui sortent de l’école en fumant la pipe.
Par retraites il faut que le béguinage aille au feu.
Il ne faut pas voir la réalité telle que je suis.
Par exception la calcédoine se laisse prendre A la féerie de la gueule des chiens.
Toute la vie a coulé dans mes rides
Comme une agate pour modelez
Le plus beau des masques funèbres.
Demain le loup fuira vers les sombres étoffes de ta
peur Et d’emblée le corbeau renaîtra plus rouge que jamais Pour orner le bâton du maître de la tribu.
Les arbres blancs les arbres noirs
Sont plus jeunes que la nature
Il faut pour retrouver ce hasard de naissance
Vieillir.
Soleil fatal du nombre des vivants On ne conserve pas ton coeur.
Peut-il se reposer celui qui dort
II ne voit pas la nuit ne voit pas l’invisible
II a de grandes couvertures
Et des coussins de sang sur des coussins de boue
Sa tête est sous les toits et ses mains sont fermées
Sur les outils de la fatigue
Il dort pour éprouver sa force
La honte d’être aveugle dans un si grand silence.
Aux rivages que la mer rejette
Il ne voit pas les poses silencieuses
Du vent qui fait entrer l’homme dans ses statues
Quand il s’apaise.
Bonne volonté du sommeil D’un bout à l’autre de la mort.
Comment tout ceci aurait-t-il put se faire si on avait pas muter en monstruosité ?
J’ai jamais pu être attiré par Harry Potter et encore moins par ces films de fiction conduisant à l’horreur réelle, mais le statut minoritaire qui m’échoue est incontestable au point que si je me taisais je me sentirais hermaphrodite
A force de cloner pour fabriquer des monstres on inocule un doute identitaire qui demanderait sa reconnaissance pour libérer l’être qui en souffre
Ce n’est pas la souffrance en question dont je doute, c’est sa cause
La cause qu’on ignore toujours en toutes choses, la fuite étant toujours plus simple
Alors l’hérésie prend le chemin d’une raison fabriquée de toute pièce
On avance grand v dans le mur en dévoyant par principe l’origine du problème
Il y a vingt ans l’homosexualité est devenue le remède aux problème de couple et a entraîné un changement radical entre hommes et femmes sans rien pouvoir modifier au système reproductif dont la suite ne peut être arrêtée. Maintenant le féminisme repart dans sa requête égalitaire qui ne peut rien changer d’autre sinon faire d’un macho une macho (en attendant un mot féminisé)
Le procès d’abus fait à l’homme actuellement m’apparait davantage comme un moyen pour obtenir autre chose, qu’une lutte totalement justifiée pour punir une violence que je réprouve sans réserve (Le procès Camus fait en Nouvelle Aquitaine est juste)
En revanche
Ce dahu du pronom s’il prêtait à rire personnellement ne dérangerait pas ma reconnaissance du libre choix que j’accorde à chacun. Mais il s’agit d’une modification génétique généralisée qui dérive dangereusement
J’aime l’image qu’inspire ce tableau où devant la beauté mammaire l’homme tète un animal fantasmagorique non par choix mais par manipulation évolutive
Je m’insurge contre une tendance qui se développe parce qu’aujourd’hui l’individu s’en remet à la machine et non plus à son intelligence
J’aime trop la Femme pour perdre toute considération à son égard
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