EN « MON FOR INTERIEUR »


EN « MON FOR INTERIEUR »

Retenir la couleur du soleil, l’odeur de l’ocre quand l’appel vient juste de l’ouvrir et que l’oiseau monte à la branche du 7°, le pli d’une ride au coin de la rue, sous le reflet du mât trempé dans l’eau qui bouge, le gosse qui montre son cul à glisser la dune, oyat, oyat, sans que la palisse voit son esprit du déménageur réduit à obéir à l’influenceur. Oui en mon for intérieur, c’est laisser à l’anémone sa beauté humble que je tends sans réserve. A gâter le fruit on tue l’arbre

L’hôtel de Bertin a trop le visage des plages où l’oiseau-marin est amarré noir

Faut vivre comme disait Moulou

Jacques Bertin – L’hôtel

L’hôtesse à la réception semblait ivre près du téléphone
Recluse, épuisée, à cette heure où n’arriverait plus personne
Mais cette ville inconnue où j’avais assez tourné en rond
Comme j’entrais dans cet hôtel tout au fond du pays profond

Monsieur, quel nom ? L’hôtesse pleurait en me demandant mon nom
Pour l’inscrire sur son registre bien sûr probablement vide
Celui de l’homme de tes rêves, pensai-je, pas une ride
Puis ensemble si tu le veux cette nuit nous nous enfuirons

Je ne puis plus continuer cette vie, je suis trop fatigué
Les ronds-points, les radars, les hôtels et la solitude rance
Elle souffla « C’est le quatorze » et tremblait me tendant ma clef
« Enlève-moi » disaient ses yeux, très loin d’ici, vers l’espérance

L’escalier interminable montant et puis de longs couloirs
J’ouvris la porte de la chambre et je vis comme un parc immense
La fenêtre oubliée grande ouverte sur la plaine et le soir
Et l’hôtesse y venait vers moi pour m’arracher à mon errance

Mais qu’est-ce donc que ce fantasme fou soudain qui me submerge ?
Et sur l’antique table de nuit cette bougie allumée
Vaillante qui ne vacille pas et ce trois-mâts sur la berge
Voiles gonflées en bas près de l’ancien bistrot abandonné

Qui de nous deux était le plus vaincu, absurde, à plaindre, à prendre
Ou à laisser, ville en faillite, tout à vendre, âme effondrée
Ce bled, se peut-il qu’un amour y naisse ? Avec ça un lundi
Le lundi tout est fermé, jour du rien, jour du rien, jour pourri

« FOR INTERIEUR » – NIALA 2021 – ACRYLIQUE SOUS/VERRE 80X60


« FOR INTERIEUR »

NIALA

2021

ACRYLIQUE SOUS/VERRE 80X60

L’appui de fenêtre placé au gel se fait propice pour les peaux fanées de la morosité, rentrer le linge et exposer ces maux sans joie

En mon for intérieur j’ai conscience du sens à donner à la foi

Chaleur interne que les micas de la salamandre dévoilent où des cendres le phénix a refusé de se rendre ailleurs qu’au retour de la joie interne

L’automne allume ses ors et ses ocres dans un miracle naturel en lutte contre l’imposture dogmatique

ses fruits sont de quatre-saisons en charrette au caniveau de ce trottoir où l’amour parque quoi qu’il advienne

Cette nuit le rossignol a chanté pour que le merle siffle derrière le coq un autre levé d’anémones.

Niala-Loisobleu – 30 Novembre 2021

EN-TÊTE


EN-TÊTE

Glacé de la fenêtre venu d’un extérieur gelé où les doigts n’ont rien a espérer dessiner

La chaise verte se tient sous la table, les je nous desserrés, sans l’ombre d’une fleur odorante devant la poire renversée sur la nappe blanche

Dernier jour de Novembre

la neige annoncée a bien fait de s’abstenir, il y a suffisamment de choses qui glissent comme ça

A part un sentiment de rien et les nouvelles affligeantes du quotidien, refaire l’en-tête du papier à l’être serait sans doute utile

L’idée est à macérer.

Niala-Loisobleu – 30 Novembre 2021

Philippe Léotard – Madame


Philippe Léotard – Madame

Madame ! Madame !
Vous rêvez seule, Madame
On a dû vous le dire, Madame
Les cailloux rêvent trop, Madame
Cela on vous l’a appris
A vos dépends ou à votre profit
Et que serions-nous d’autre ?
On rêve et on est seul, Madame…

Madame ! Madame !
On rêve tard, Madame
Quand on a la malchance, Madame
De manquer de hasard, Madame
Ou bien d’être désaffecté
Comme un mort inutile, Madame
D’être désamouré
Comme un cœur imbécile, Madame…

Madame ! Madame !
On rêve bien, Madame
Quand on a bien baisé, Madame
Quand on a su coller, Madame
Deux bouches à notre faim
Deux fois deux bras étreints
Deux fois deux yeux noyés, Madame
Dans ce rêve commun
Qu’on appelle s’aimer, Madame…

Madame ! Madame !
On baise trop, Madame
Quand on a dans les reins, Madame
Cet impérieux Démon, Madame
Qui ne vient jamais tard
Qui ne part jamais tôt, Madame
On aime tant, Madame
Qu’on a tort et travers
Quand on a les yeux verts
Et qu’on le sait tout le temps, Madame…

(Musique)

Mais que ferions-nous d’autre
On rêve et on est seul, Madame…

Philippe Léotard

ASSOCIATION BIENFAITRICE


ASSOCIATION BIENFAITRICE

Alors que le cheval a disparu du faire en sorte, deux papillons sautent sans relâche en ma tête. Un bleu et un jaune formant un couple. La terre est molle et la feuille à remplir

Quand Boris étalait l’écume, j’étais au bon jour qui, en fin de guerre, relevait l’espoir sans limites.

Oh hisse et ô

Omicron pour variant

c’est pas faute d’avoir dit ce qu’il serait sage d’appliquer. Mais sage est devenu une évolution de l’insanité. Ces mots jetés à la face pour dénoncer (comme on a rasé les femmes qui avaient aimées sans crier gare) Qu’il est con le petit mec que pourtant beaucoup d’entre elles veulent égaler

Le jour où sur l’Atlantique le nazisme a dressé les premiers murs sur l’écume, ma folie – avec les oiseaux qui étaient encore de ce monde – a planté de la trémière. C’est taire et surtout laisser le beau grimper sans rien dire

Plus près des planches de la cabane qui m’a donné raison, quand le coq de bruyère traversait suivi de nombreux lapereaux sans raison d’avoir peur, je me rapproche de la pinède sauvage de mes mots-peints

Chercher ce langage pictural qui poursuit en corps au coeur du désert, Muse à l’oeuvre

C’est mon concept de l’Art

Et je n’ai pas à mettre mes dernières cartouches dans l’automne. Ce vieux fusil se charge de couver les graines sous le vent m’aime contraire. Tant que l’araire au sillon ira, les discours resteront au service de l’intelligence artificielle sans toucher à la lumière du fondement du coeur.

Niala-Loisobleu – 29 Novembre 2021

AUTODAFÉ


Finir par descendre de voyage quand la douleur devient impossible à mettre de côté

Vision qui tourne l’inspiration dans l’hérésie de source par mauvaise approche d’un espoir pernicieux

La géométrie fantasmagorique d’un inégal isocèle ne peut trouver sa place dans la Règle d’Or

Sur l’herbe piétinée, le jour doit faucher la nuit, si l’Art au lieu de parler de beau se tait pour pouvoir prétendre dire l’aube

Et créer…

Niala-Loisobleu – 29 Novembre 2021

SAUVE QUI PEINT


SAUVE QUI PEINT

Du dessert des doigts serrés autour de la gorge du passe-heur

l’oiseau devance le phénix pour sauter l’épisode des cendres

La pratique combattue de chasse à la glu

ne tait pas la voix d’accès à la canopée

au contraire d’un attachement au muet d’un amour sans retour

Le puits de carbone d’une Amazonie contre l’entonnoir d’un pari castrateur vaut plus qu’une messe

Louée soit celle du mécréant

à savoir

l’Île peinte, juchée sur l’échasse landaise du parasol, là où l’arbre ne cache pas le faux rai

En tête de ligne un vol de moi sauvage hissant le drapeau vers.

Niala-Loisobleu – 29 Novembre 2021

R’HISSER LE VOILE


R’HISSER LE VOILE

Je ne croix plus qu’en coi au pied de l’aube écrasée

où habite la vérité ?

Les mers mortes en lises

la pliure du bateau de papier

Sirène

ou perle d’élevage

A ma barre ton corail te garde vierge de tout soupçon

en corps libre de choisir ton embarcation

sans confondre propre-âme chaste et viande à disposition de négrier

Niala-Loisobleu – 28 Novembre 2021

Jeune fille interdite - Philippe Léotard

Je vois de faux marins, je vois
                         
Leurs petites navigations
Leurs yeux perdus pour rien au loin
                     
Leurs petits meurtres clandestins, je vois
La fausse ivresse dans leurs gestes

La fausse houle dans leur voix
Il n'y a rien qui reste de ce qui fut leur joie

La mer seule survit à  leurs noirs vaisseaux
Je vois les ronds qu'ils font dans l'eau
                                             
Les fausses fleurs   qu'ils mettent à  leur coeur
Je vois la nuit qui monte au coeur des jeunes filles

Je vois leurs yeux qui brillent et leur fierté notre honte
Je sens leur sang qui compte les coups de la peur
                                                      
Il est plus tard que tu ne penses et plus amer que n'est ton coeur
                    
Et je les vois révant
D'étre un jour la première
                  
L'Emmanuelle, la messagère
      
D'étre un jour la première
                         
La première femme libre de l'univers
                              
Mais je la vois qui pleure

Je vois de gros grands gras grains d'ogre
Avides mais sans yeux

  Cachant sous la défroque la peau du personnage

  Je vois la rage de leur âge, la bave à  leurs baisers

  J'apprends la haine à  leurs idées
Il n'y a rien de juste dans ce qui fait leurs lois

  La mort seule sourit à  leurs vides tombeaux
Je vois leurs villes, leurs ghettos
                           
Leur vie sauvage, leurs zoos
                                
Je vois des enfants fous à  force de pourrir
Je vois des enfants sages à  force de mourir
Je vois des enfants-roi
                                   qui ne sauront jamais ce qu'ils ne peuvent plus dire ni cacher
               
Qui les aide

CONFECTIONS PAR PAUL ELUARD


Paul Eluard

CONFECTIONS PAR PAUL ELUARD

La simplicité même écrire
Pour aujourd’hui la main est là.

Il est extrêmement touchant

De ne pas savoir s’exprimer

D’être trop évidemment responsable

Des erreurs d’un inconnu

Qui parle une langue étrangère

D’être au jour et dans les yeux fermés

D’un autre qui ne croit qu’à son existence.

Les merveilles des ténèbres à gagner
D’être invisibles mais libératrices
Tout entières dans chaque tête
Folles de solitude

Au déclin de la force et de la forme humaine

Et tout est dans la tête

Aussi bien la force mortelle que la forme humaine

Et tout ce qui sépare un homme de lui-même

La solitude de tous les êtres.

Il faut voir de près
Les curieux
Quand on s’ennuie.

La violence des vents du large
Des navires de vieux visages
Une demeure permanente
Et des armes pour se défendre
Une plage peu fréquentée
Un coup de feu un seul
Stupéfaction du père
Mort depuis longtemps.

Sans en être très fier en évitant mes yeux
Cet abandon sans découvrir un grief oublié

En évitant mes yeux il abaisse
Les verres sur ses yeux
L’animal abandonne sa proie
Sa tête remue comme une jambe
Elle avance elle recule
Elle fixe les limites du rire
Dégrafe les parterres de la dérision
Toutes les choses semblables.

Par-dessus les chapeaux

Un régiment d’orfraies passe au galop

C’est un régiment de chaussures

Toutes les collections des fétichistes déçus

Allant au diable.

Des cataclysmes d’or bien acquis
Et d’argent mal acquis.

Tous ces gens mangent

Ils sont gourmands ils sont contents

Et s’ils rient ils mangent plus.

Je dénonce un avocat je lui servirai d’accusé
Je règne à tout jamais dans un tunnel.

Alors

L’eau naturelle

Elle se meurt près des villas

Le patron pourrait parler à son fils qui se tait
Il ne parle pas tous les jours

Le tout valable pour vingt minutes
Et pour quatre personnes
Vous enlève l’envie de rire

Le fils passe pour un ivrogne.

Les oiseaux parfument les bois

Les rochers leurs grands lacs nocturnes.

Gagner au jeu du profil
Qu’un oiseau reste dans ses ailes.

A l’abri des tempêtes une vague fume dans le soir.

Une barre de fer rougie à blanc attise l’aubépine.

Par leur intelligence et leur adresse
Une existence normale

Par leur étrange goût du risque
Un chemin mystérieux

A ce jeu dangereux
L’amertume meurt à leurs pieds.

Pourquoi les fait-on courir
On ne les lait pas courir
L’arrivée en avance
Le départ en retard

Quel chemin en arrière
Quand la lenteur s’en mêle

Les preuves du contraire
Et l’inutilité.

Une limaille d’or un trésor une flaque
De platine au fond d’une vallée abominable
Dont les habitants n’ont plus de mains
Entraîne les joueurs à sortir d’eux-mêmes.

Immobile

J’habite cette épine et ma griffe se pose

Sur les seins délicieux de la misère et du crime.

Le salon à la langue noire lèche son maître
Il rembaume il lui tient lieu d’éternité.

Le passage de la
Bérésina par une femme rousse à grandes mamelles.

Il la prend dans ses bras
Lueurs brillantes un instant entrevues
Aux omoplates aux épaules aux sems
Puis cachées par un nuage.

Elle porte la main à son cœur
Elle pâlit elle frissonne
Qui donc a crié?

Mais l’autre s’il est encore vivant

On le retrouvera

Dans une ville inconnue.

Le sang coulant sur les dalles

Me fait des sandales

Sur une chaise au milieu de la rue

J’observe les petites filles créoles

Qui sortent de l’école en fumant la pipe.

Par retraites il faut que le béguinage aille au feu.

Il ne faut pas voir la réalité telle que je suis.

Par exception la calcédoine se laisse prendre
A la féerie de la gueule des chiens.

Toute la vie a coulé dans mes rides

Comme une agate pour modelez

Le plus beau des masques funèbres.

Demain le loup fuira vers les sombres étoffes de ta

peur
Et d’emblée le corbeau renaîtra plus rouge que jamais
Pour orner le bâton du maître de la tribu.

Les arbres blancs les arbres noirs

Sont plus jeunes que la nature

Il faut pour retrouver ce hasard de naissance

Vieillir.

Soleil fatal du nombre des vivants
On ne conserve pas ton coeur.

Peut-il se reposer celui qui dort

II ne voit pas la nuit ne voit pas l’invisible

II a de grandes couvertures

Et des coussins de sang sur des coussins de boue

Sa tête est sous les toits et ses mains sont fermées

Sur les outils de la fatigue

Il dort pour éprouver sa force

La honte d’être aveugle dans un si grand silence.

Aux rivages que la mer rejette

Il ne voit pas les poses silencieuses

Du vent qui fait entrer l’homme dans ses statues

Quand il s’apaise.

Bonne volonté du sommeil
D’un bout à l’autre de la mort.

Paul Eluard

CET AMBIGU VERNACULAIRE


CET AMBIGU VERNACULAIRE

Comment tout ceci aurait-t-il put se faire si on avait pas muter en monstruosité ?

J’ai jamais pu être attiré par Harry Potter et encore moins par ces films de fiction conduisant à l’horreur réelle, mais le statut minoritaire qui m’échoue est incontestable au point que si je me taisais je me sentirais hermaphrodite

A force de cloner pour fabriquer des monstres on inocule un doute identitaire qui demanderait sa reconnaissance pour libérer l’être qui en souffre

Ce n’est pas la souffrance en question dont je doute, c’est sa cause

La cause qu’on ignore toujours en toutes choses, la fuite étant toujours plus simple

Alors l’hérésie prend le chemin d’une raison fabriquée de toute pièce

On avance grand v dans le mur en dévoyant par principe l’origine du problème

Il y a vingt ans l’homosexualité est devenue le remède aux problème de couple et a entraîné un changement radical entre hommes et femmes sans rien pouvoir modifier au système reproductif dont la suite ne peut être arrêtée. Maintenant le féminisme repart dans sa requête égalitaire qui ne peut rien changer d’autre sinon faire d’un macho une macho (en attendant un mot féminisé)

Le procès d’abus fait à l’homme actuellement m’apparait davantage comme un moyen pour obtenir autre chose, qu’une lutte totalement justifiée pour punir une violence que je réprouve sans réserve (Le procès Camus fait en Nouvelle Aquitaine est juste)

En revanche

Ce dahu du pronom s’il prêtait à rire personnellement ne dérangerait pas ma reconnaissance du libre choix que j’accorde à chacun. Mais il s’agit d’une modification génétique généralisée qui dérive dangereusement

J’aime l’image qu’inspire ce tableau où devant la beauté mammaire l’homme tète un animal fantasmagorique non par choix mais par manipulation évolutive

Je m’insurge contre une tendance qui se développe parce qu’aujourd’hui l’individu s’en remet à la machine et non plus à son intelligence

J’aime trop la Femme pour perdre toute considération à son égard

Mais telle que la nature l’a faite.

Niala-Loisobleu – 28 Novembre 2021