La vérité du drame est dans ce pur espace qui règne entre la stance heureuse et l'abîme qu'elle côtoie : cet inapaisement total, ou cette ambiguïté suprême. Saint-john Perse
Je n’connais qu’une fille qui se nomme Mona Lisa Klaxon Elle vit dans une île entourée de crocodiles et de fantômes Noire comme l’ébène, souveraine, elle joue du trombone Personne ne m’appelle aussi quand le téléphone sonneJe sais que c’est Mona Lisa Klaxon Allô, ça va Oh Mona Lisa Klaxon, ha, comme ça Mona Lisa Klaxon, et toi Oh, Mona Lisa Klaxon je n’en peux plus Danse, danse, remue pour moi au téléphoneMona Lisa Klaxon Oh, Mona Lisa Klaxon Oh, Mona Lisa Klaxon Oh Mona Lisa, Mona, Mona, Mona, Mona, MonaLes soirs où Mona Lisa Klaxon a le cafard Elle s’enferme dans sa cuisine avec son grand léopard Tandis qu’elle entre en transe tout en lui mordillant l’échine De la jungle en démence monte cette incatation divine Ô divineMona Lisa Klaxon Joue du trombone Mona Lisa Klaxon Sors ton trombone Ô Mona Lisa Klaxon Trombone Mona Lisa Klaxon, je n’en peux plus Je suis fou, fou, fou de toi, de la danse de tes pasOh, Mona Lisa Klaxon Oh, Mona Lisa Klaxon Oh, Mona Lisa Klaxon Oh Mona Lisa Klaxon Oh, Mona Lisa KlaxonQuand soudain derrière elle surgit le célèbre King-Kong Il a la bave aux lèvres et la banane comme un canon Dans les yeux fous du monstre passe une étrange lueur Esclave de la danse, Mona ne l’a pas senti venir Il va pour se resaisirOh, Mona Lisa Klaxon De ton trombone Oh, Mona Lisa Klaxon Planque ton trombone Oh, Mona Lisa Klaxon Trombone Oh, Mona Lisa Klaxon Et moi, qui reste là, pendu au téléphoneOh ne coupez pas Ne coupez pas Oh ne coupez pas
L’homme n’est qu’une fleur de l’air tenue par la terre, maudite par les astres, respirée par la mort; le souffle et l’ombre de cette coalition, certaines fou, le surélèvent.
Notre amitié est le nuage blanc préféré du soleil.
Notre amitié est une écorce libre. Elle ne se détache pas des prouesses de notre cœur.
Où l’esprit ne déracine plus mais replante et soigne, je nais. Où commence l’enfance du peuple, j’aime.
xxe siècle : l’homme fut au plus bas. Les femmes s’éclairaient et se déplaçaient vite, sur un surplomb où seuls nos yeux avaient accès.
À une rose je me lie.
Nous sommes ingouvernables. Le seul maître qui nous soit propice, c’est l’Éclair, qui tantôt nous illumine et tantôt nous pourfend.
Éclair et rose, en nous, dans leur fugacité, pour nous accomplir, s’ajoutent.
Je suis d’herbe dans ta main, ma pyramide adolescente. Je t’aime sur tes mille fleurs refermées.
Prête au bourgeon, en lui laissant l’avenir, tout l’éclat de la fleur profonde. Ton dur second regard le peut. De la sorte, le gel ne le détruira pas.
Ne permettons pas qu’on nous enlève la part de la nature que nous renfermons. N’en perdons pas une éta-mine, n’en cédons pas un gravier d’eau.
Après le départ des moissonneurs, sur les plateaux de l’Ile-de-France, ce menu silex taillé qui sort de terre, à peine dans notre main, fait surgir de notre mémoire un noyau équivalent, noyau d’une aurore dont nous ne verrons pas, croyons-nous, l’altération ni la fin; seulement la rougeur sublime et le visage levé.
Leur crime : un enragé vouloir de nous apprendre à mépriser les dieux que nous avons en nous.
Ce sont les pessimistes que l’avenir élève. Ils voient de leur vivant l’objet de leur appréhension se réaliser. Pourtant la grappe, qui a suivi la moisson, au-dessus de son cep, boucle; et les enfants des saisons, qui ne sont pas selon l’ordinaire réunis, au plus vite affermissent le sable au bord de la vague. Cela, les pessimistes le perçoivent aussi.
Ah! le pouvoir de se lever autrement.
Dites, ce que nous sommes nous fera jaillir en bouquet?
Un poète doit laisser des traces de son passage, non des preuves. Seules les traces font rêver.
Vivre, c’est s’obstiner à achever un souvenir? Mourir, c’est devenir, mais nulle part, vivant?
Le réel quelquefois désaltère l’espérance. C’est pourquoi, contre toute attente, l’espérance survit.
Toucher de son ombre un fumier, tant notre flanc renferme de maux et notre cœur de pensées folles, se peut; mais avoir en soi un sacré.
Lorsque je rêve et que j’avance, lorsque je retiens l’ineffable, m’éveillant, je suis à genoux.
L’Histoire n’est que le revers de la tenue des maîtres. Aussi une terre d’effroi où chasse le lycaon et que racle la vipère. La détresse est dans le regard des sociétés humaines et du Temps, avec des victoires qui montent.
Luire et s’élancer – prompt couteau, lente étoile.
Dans l’éclatement de l’univers que nous éprouvons, prodige! les morceaux qui s’abattent sont vivants.
Ma toute terre, comme un oiseau changé en fruit dans un arbre éternel, je suis à toi.
Ce que vos hivers nous demandent, c’est d’enlever-dans les airs ce qui ne serait sans cela que limaille et souffre-douleur. Ce que vos hivers nous demandent, c’est de préluder pour vous à la saveur : une saveur égale à celle que chante sous sa rondeur ailée la civilisation du fruit.
Ce qui me console, lorsque je serai mort, c’est que je serai là — disloqué, hideux — pour me voir poème.
Il ne faut pas que ma lyre me devine, que mon vers se trouve ce que j’aurais pu écrire.
Le merveilleux chez cet être : toute source, en lui, donne le jour à un ruisseau. Avec le moindre de ses dons descend une averse de colombes.
Dans nos jardins se préparent des forêts.
Les oiseaux libres ne souffrent pas qu’on les regarde. Demeurons obscurs, renonçons à nous, près d’eux.
Des jachères ces ovaires en reconnaissance ordonnent leurs armoires, aérant les tiroirs de comparaisons d’un esthétisme de pensées anatomiques au long des essences rencontrées
Là où l’à-pic retient le taire de ses pisées tirées des labours
A l’endroit où tordu de front aux luttes, l’olivier porte le plus de traces de souffrances
Ici dans la crique gardant la vie sous les pierres au retrait d’estran
Rien d’écrit sur le sable
Au faite où le charpentier fourbu trouve la joie dans l’accrochage du bouquet avant l’arrivée du couvreur
Dans ces herbes-hautes qui trianglent le carrefour décisif de la piste
Et puis dans la tendreté de l’églantine le cache-cache de l’oiseau au moindre bruit
Un nuage parasol
Un pin-maritime retenant le fil de l’odyssée de son aiguille
Trop de choses en corps pour ne retenir que l’exhaustif et modestement faire l’essentiel tour de soi
Voilà du bonheur qui s’était perdu en chemin
Et sans vanité se déshabille pour faire place à l’enfant nu qui vide son sureau pour flûter
Son parler animal seulement compris en dehors de ce monde grotesque, indécent, cruel et prétentieux
Les fleurs toutes
Une seule Femme
Forcément Mère
Je suis debout à cause de ça, porté haut, que si je savais pas pourquoi j’aurai resté bloqué en arrière comme un homme qui pense en avoir une plus longue.
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