RUCHE SALVATRICE


RUCHE SALVATRICE

Giacometti, un crayon à faire tordre le métal d’où sortir l’Homme avec cette chair qui lui manque au lieu de la disperser en éclats d’obus

Revient ô Alberto mette cette matière sur sur la sellette

J’ai La Ruche bourdonnante dans mon Montparnasse mystique

Là où du maudit finit par sortir la Beauté sereine du ventre de l’expression poétique humaine.

Niala-Loisobleu – 12 Mars 2022

DES CAILLOUX DE MA POCHE 6


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DES CAILLOUX

DE

MA POCHE 6

La valise sur la table

Chaussons à la carte

Le maillot est fait

Un à un les sarongs enjambent les terrasses des rizières sous la rotation des palmes qu’un buffle actionne devant le jeu des enfants

Large ciel au débord des offrandes que les femmes allument sur les routes, preuve de l’ouverture qu’elles actionnent

Sourire sans devanture de jardins posés à même la nature

L’éléphant dans la rue passe sans déranger les tucks, mais son silence est un déplacement nettement plus audible

Je mets la chemise à fleurs sur le cintre comme au théâtre d’un acte qui veut rester odorant dans l’armoire qui garde sa porte ouverte au départ

Sans doute que je flotte à jamais sur l’Inlé par amour du jardin unique de ce lieu

De l’eau est née cette pirogue du pêcheur au genou conducteur

Quand la pierre sera creuse l’effigie conduira le cheval-marionnette au tressage des ficelles du vent

Et à rejoindre le déchargement des gros bateaux de Sumatra, les hommes en file comme des fourmis sur la planche qui tremble entre coque et quai

Je parcours les temples de la plaine avant que le soleil ne les éteigne

Dans la main un bouquet de bâtonnets d’encens pacifistes pour laisser au paysage la beauté que j’y trouve en dépit des avatars apportés.

Si peindre m’isole des influenceurs il y a de grandes chances pour qu’il y reste de la racine de l’Arbre de Vie.

Niala-Loisobleu – 16 Octobre 2021

IL RESTE TOUJOURS PLUS DU TANT QUE DU RIEN QUI PASSE…


IL RESTE TOUJOURS PLUS DU TANT

QUE DU RIEN QUI PASSE…

De la main qui tient le fruit des vergers poussent

sans qu’aucune sorte de nitrate ne les émascule

au nu d’Elle

chante un humanisme en perte

à la saignée du burin que tient l’autre et qui frappe en dressant l’ineffaçable de l’obélisque

le soleil qui colle à son prénom tient au Nil qui la porte au large

j’en sais la profondeur

Il n’est d’aube que roue en cerceau guidé par l’enfant qui pousse ses ans hors du fossé

le doigt naif au bâton d’un refus de prostituer cette vérité qu’est le Beau

et là

à la renverse de son regard j’en pénètre les pigments pour prolonger la ligne de vie.

chante Barbara, chante !

Niala-Loisobleu – 13 Août 2021

L’INCONNU DERRIERE LA PORTE


L’INCONNU DERRIERE LA PORTE

Sur la branche se frottant la vue rien ne laisse entrevoir ce que seront les prochaines heures

la foi restée a perdu d’intensité

les jours présents s’étant détachés des côtes

leurs conformités aujourd’hui sont sorties des cartes

l’éloignement du climat a mis l’été de l’autre côté de sa ligne saisonnière

je me souviens des routes de campagne de mon enfance que des troupeaux traversaient en conscience de vivre le tant de la récolte

et à présent je me pose la question de savoir où se situent les files humaines qui cheminent sans trouver de caillou

il fait froid sur le seuil

qu’en sera-t-il de l’autre côté ?

Niala-Loisobleu – 2 Août 2021

ME VOILA QUI MONA LISE…AH !!!


ME VOILA QUI MONA LISE…AH !!!

Higelin est-île responsable ,

ça c’est serre teint

à voir comme j’ai peint

y me donne la banane le Frère Jacques

un vrai jardin

avec des fleurs au sein des odeurs de couleur

Cette femme-là mon Cousin

c’est le trottoir au soleil qui racole pas

twoo qui donne

La grande toile m’hisse au-delà de France

vide

en galaxie assemblage des toiles

klaxon mon ah

comme à me refaire d’jeune…

Niala-Loisobleu – 29 Juin 2021

Mona Lisa Klaxon

Jacques Higelin

Je n’connais qu’une fille qui se nomme Mona Lisa Klaxon
Elle vit dans une île entourée de crocodiles et de fantômes
Noire comme l’ébène, souveraine, elle joue du trombone
Personne ne m’appelle aussi quand le téléphone sonneJe sais que c’est Mona Lisa Klaxon
Allô, ça va
Oh Mona Lisa Klaxon, ha, comme ça
Mona Lisa Klaxon, et toi
Oh, Mona Lisa Klaxon je n’en peux plus
Danse, danse, remue pour moi au téléphoneMona Lisa Klaxon
Oh, Mona Lisa Klaxon
Oh, Mona Lisa Klaxon
Oh Mona Lisa, Mona, Mona, Mona, Mona, MonaLes soirs où Mona Lisa Klaxon a le cafard
Elle s’enferme dans sa cuisine avec son grand léopard
Tandis qu’elle entre en transe tout en lui mordillant l’échine
De la jungle en démence monte cette incatation divine
Ô divineMona Lisa Klaxon
Joue du trombone
Mona Lisa Klaxon
Sors ton trombone
Ô Mona Lisa Klaxon
Trombone
Mona Lisa Klaxon, je n’en peux plus
Je suis fou, fou, fou de toi, de la danse de tes pasOh, Mona Lisa Klaxon
Oh, Mona Lisa Klaxon
Oh, Mona Lisa Klaxon
Oh Mona Lisa Klaxon
Oh, Mona Lisa KlaxonQuand soudain derrière elle surgit le célèbre King-Kong
Il a la bave aux lèvres et la banane comme un canon
Dans les yeux fous du monstre passe une étrange lueur
Esclave de la danse, Mona ne l’a pas senti venir
Il va pour se resaisirOh, Mona Lisa Klaxon
De ton trombone
Oh, Mona Lisa Klaxon
Planque ton trombone
Oh, Mona Lisa Klaxon
Trombone
Oh, Mona Lisa Klaxon
Et moi, qui reste là, pendu au téléphoneOh ne coupez pas
Ne coupez pas
Oh ne coupez pas

« LEUR JARDIN » – NIALA 2021 – ACRYLIQUE S/TOILE 60X60


« LEUR JARDIN »

NIALA

2021

ACRYLIQUE S/TOILE 60X60

LES COMPAGNONS DANS LE JARDIN

L’homme n’est qu’une fleur de l’air tenue par la terre, maudite par les astres, respirée par la mort; le souffle et l’ombre de cette coalition, certaines fou, le
surélèvent.

Notre amitié est le nuage blanc préféré du soleil.

Notre amitié est une écorce libre. Elle ne se détache pas des prouesses de notre cœur.

Où l’esprit ne déracine plus mais replante et soigne, je nais. Où commence l’enfance du peuple, j’aime.

xxe siècle : l’homme fut au plus bas. Les femmes s’éclairaient et se déplaçaient vite, sur un surplomb où seuls nos yeux avaient accès.

À une rose je me lie.

Nous sommes ingouvernables. Le seul maître qui nous soit propice, c’est l’Éclair, qui tantôt nous illumine et tantôt nous pourfend.

Éclair et rose, en nous, dans leur fugacité, pour nous accomplir, s’ajoutent.

Je suis d’herbe dans ta main, ma pyramide adolescente. Je t’aime sur tes mille fleurs refermées.

Prête au bourgeon, en lui laissant l’avenir, tout l’éclat de la fleur profonde. Ton dur second regard le peut. De la sorte, le gel ne le détruira pas.

Ne permettons pas qu’on nous enlève la part de la nature que nous renfermons. N’en perdons pas une éta-mine, n’en cédons pas un gravier d’eau.

Après le départ des moissonneurs, sur les plateaux de l’Ile-de-France, ce menu silex taillé qui sort de terre, à peine dans notre main, fait surgir de notre mémoire un
noyau équivalent, noyau d’une aurore dont nous ne verrons pas, croyons-nous, l’altération ni la fin; seulement la rougeur sublime et le visage levé.

Leur crime : un enragé vouloir de nous apprendre à mépriser les dieux que nous avons en nous.

Ce sont les pessimistes que l’avenir élève. Ils voient de leur vivant l’objet de leur appréhension se réaliser. Pourtant la grappe, qui a suivi la moisson, au-dessus de son
cep, boucle; et les enfants des saisons, qui ne sont pas selon l’ordinaire réunis, au plus vite affermissent le sable au bord de la vague. Cela, les pessimistes le perçoivent
aussi.

Ah! le pouvoir de se lever autrement.

Dites, ce que nous sommes nous fera jaillir en bouquet?

Un poète doit laisser des traces de son passage, non des preuves. Seules les traces font rêver.

Vivre, c’est s’obstiner à achever un souvenir? Mourir, c’est devenir, mais nulle part, vivant?

Le réel quelquefois désaltère l’espérance. C’est pourquoi, contre toute attente, l’espérance survit.

Toucher de son ombre un fumier, tant notre flanc renferme de maux et notre cœur de pensées folles, se peut; mais avoir en soi un sacré.

Lorsque je rêve et que j’avance, lorsque je retiens l’ineffable, m’éveillant, je suis à genoux.

L’Histoire n’est que le revers de la tenue des maîtres. Aussi une terre d’effroi où chasse le lycaon et que racle la vipère. La détresse est dans le regard des
sociétés humaines et du Temps, avec des victoires qui montent.

Luire et s’élancer – prompt couteau, lente étoile.

Dans l’éclatement de l’univers que nous éprouvons, prodige! les morceaux qui s’abattent sont vivants.

Ma toute terre, comme un oiseau changé en fruit dans un arbre éternel, je suis à toi.

Ce que vos hivers nous demandent, c’est d’enlever-dans les airs ce qui ne serait sans cela que limaille et souffre-douleur. Ce que vos hivers nous demandent, c’est de préluder pour vous
à la saveur : une saveur égale à celle que chante sous sa rondeur ailée la civilisation du fruit.

Ce qui me console, lorsque je serai mort, c’est que je serai là — disloqué, hideux — pour me voir poème.

Il ne faut pas que ma lyre me devine, que mon vers se trouve ce que j’aurais pu écrire.

Le merveilleux chez cet être : toute source, en lui, donne le jour à un ruisseau. Avec le moindre de ses dons descend une averse de colombes.

Dans nos jardins se préparent des forêts.

Les oiseaux libres ne souffrent pas qu’on les regarde. Demeurons obscurs, renonçons à nous, près d’eux.

O survie encore, toujours meilleure!

René Char

LA BONNE AIRE


LA BONNE AIRE

A la sieste au bord de la voix

lascive

la source sourd

deux chevaux au flanc

Les hautes-herbes roulent leurs vagues jusqu’à l’escale

que le gallinacé panache à la crête de sa célébration séculaire

L’été s’en pare

Ether Nesles retour d’un appel…

Niala-Loisobleu – 18 Juin 2021

A MON FRERE, MARCELLO COMITINI


A MON FRERE, MARCELLO COMITINI

Qu’ô qu’une désolation ne t’éther nu

Marcello

Ainsi je suis d’oulipo

malicieux écureuil à tête d’aiguille

sur la voie d’un céleste qu’on voit pas

mais qui roule sa Poule

tel un Robert malicieux

A la vie refaite en bleu de Pierrot

aldente

pour resucrer la fraise avant de la goûter

hors de sa Comédie

Restons aux claires ostréicoles afin de laver le sel des algues vertes de la vie

Je t’embrasse comme un Frère…

Alain

DU REGISSEMENT AU MIEL


DU REGISSEMENT AU MIEL

Des jachères ces ovaires en reconnaissance ordonnent leurs armoires, aérant les tiroirs de comparaisons d’un esthétisme de pensées anatomiques au long des essences rencontrées

Là où l’à-pic retient le taire de ses pisées tirées des labours

A l’endroit où tordu de front aux luttes, l’olivier porte le plus de traces de souffrances

Ici dans la crique gardant la vie sous les pierres au retrait d’estran

Rien d’écrit sur le sable

Au faite où le charpentier fourbu trouve la joie dans l’accrochage du bouquet avant l’arrivée du couvreur

Dans ces herbes-hautes qui trianglent le carrefour décisif de la piste

Et puis dans la tendreté de l’églantine le cache-cache de l’oiseau au moindre bruit

Un nuage parasol

Un pin-maritime retenant le fil de l’odyssée de son aiguille

Trop de choses en corps pour ne retenir que l’exhaustif et modestement faire l’essentiel tour de soi

Voilà du bonheur qui s’était perdu en chemin

Et sans vanité se déshabille pour faire place à l’enfant nu qui vide son sureau pour flûter

Son parler animal seulement compris en dehors de ce monde grotesque, indécent, cruel et prétentieux

Les fleurs toutes

Une seule Femme

Forcément Mère

Je suis debout à cause de ça, porté haut, que si je savais pas pourquoi j’aurai resté bloqué en arrière comme un homme qui pense en avoir une plus longue.

Niala-Loisobleu – 9 MAI 2021

DE LA SYBILLE DE PAUL A TON JARDIN 1


DE LA SYBILLE DE PAUL A TON JARDIN 1

Quelque soit le temps

toujours le roulement de ton train sur les rails de l’espace

tacata de paroles de silence traversé de jeux de lumières

des troupeaux le berger avec son chien est le seul qui soit visible

L’étalage retenu en quarantaine

sans rien sur le corps laisse l’haleine pour se couvrir

mais l’oeil a son trépan que la sensibilité actionne

La surréalité sans laquelle rien des auteurs ne s’écrirait abolit le non transit

ils se traversent en parallèle de leur voie faire et

sans frustration ordinaire des caténaires qu’aucun problème hydraulique n’écluse

Sybille a tout révélé à Paul dès sa première fois

après qu’elle ait vu sa véritable identité et senti qu’on ne dépasse ses manques quand les montant à cru et non en Amazon

L’home branchu de l’oiseau tient porte-ouverte et l’être somnambule vêtu de noir se détourne.

Niala-Loisobleu – 29 Avril 2021