LES BAVARDAGES D’UN PEU CAUSEUX 12


LES BAVARDAGES D’UN PEU CAUSEUX 12

Aux bons soins d’une fleur de sentier un peu à la traîne des pressés, genre qui passe le pétale dans l’ocre, histoire de terre ce qu’elle a pas à cacher, un morceau de bois en orée et le va-et-vient des oiseaux, la pancarte absente d’une direction imposée, autant de crottes de lapin que si on vivait loin de l’aménagement d’entrée de ville, ses recoins de murs dans le derrière des églises, un marchand de glaces pour que les filles au passage se lichent, un chat sur le toit, ma main qui dessine et des enfants qui copinent avec Ernesto.

On est tout prêt de l’embarcadère

Le tour des Îles est rentré dans le hangar à bateaux jusqu’au prochain pass

Quand tout ira mieux qu’on aura fini par se lasser des footballeux, j’espère que je me rappellerai du visage de l’homme ordinaire, j’aime bien qu’il sente le métro, aussi le trottoir et de le voir le dimanche au marché prendre un bouquet d’anémones comble le souvenir de mon père d’assez d’ô pour que ça tienne le tant nécessaire. C’est vrai on manque de nouvelles. Je veux dire des bonnes.

Niala-Loisobleu – 22 Décembre 2021

DE PLUS PRES


DE PLUS PRES

Des plâtres d’où les bronzes sortiront qui saura ce qu’aura du gâcher l’auge, tous les matins n’ont pas le même coffrage ?

Au champignon de la carrière court l’espace de l’ancienne pierre

Depuis l’emballement du mouton de tête la cordée s’est défaite

Savoir le fond de pensée du ressenti qu’on dégage vis à vis de l’autre, au vu de ses approches, laisse de la place à bord de l’affinité

Des camions fous traversent pourtant la ligne médiane

Pareil des passages à niveaux

Les poissons qui remontent les écluses ne volent pas au-devant des serviettes de la plage, on en voit dans le midi qui s’attardent aux pores. Leurs voix de cigales encore plus bavarde qu’un roman fleuve

Des gitans viendraient d’un désert, atteler leurs guitares à la Corderie Royale de Rochefort, je reconnaîtrais la particularité nomade de ses seins et ses hanches sans effacer une seule secousse

Le grand panoramique du papier-peint de la silhouette de la femme qui m’inspire en plus des idées vives qui s’en dégage, a ces arômes sauvages d’un feu de camp, des vers pleins, des seins prémonitoires et le dos face à la charpente d’un lâché de ballons

Niala-Loisobleu – 22 Décembre 2021

AU COMMENCEMENT ETAIT…UNE NOUVELLE HISTOIRE DE L’HUMANITE – ESSAI DE DAVID GRAEBER ET DAVID WENGROW


AU COMMENCEMENT ETAIT…UNE NOUVELLE HISTOIRE DE L’HUMANITE

ESSAI DE DAVID GRAEBER ET DAVID WENGROW

Le défaut majeur des grands systèmes d’explication du monde n’est pas tant ce qu’ils (se) racontent des histoires mais qu’ils ne les remettent jamais en cause. Depuis Rousseau et le XVIII° siècle, expliquent David Graeber et David Wengrow dans « Au commencement était », l’épopée humaine a des des airs de fresque intouchable allant des petits groupes de chasseurs-cueilleurs – le fameux « état de nature » – jusqu’aux lourds Etats bureaucratiques et inégalitaires que nous connaissons aujourd’hui. Entre les deux, les chasseurs-cueilleurs auraient inventé l’agriculture, puis les villes, puis la société industrielle, complexifiant à chaque étape leur mode de vie et l’organisation politique, jusqu’à la démocratie.

CQFD ?

Pas tout à fait, répondent l’anthropologue (Graeber) et l’archéologue (Wengrow) : « Le fond du problème , c’est la lecture mythique de l’histoire mondiale qui s’est déployée au cours des derniers siècles(…). « Non seulement elle est irréconciliable avec les données brutes qui s’étalent sous nos yeux mais les interprétations et définitions qu’elle conforte sont clinquantes, défraîchies et désastreuses sur le plan politique ». Non, les chasseurs-cueilleurs ne vivaient pas toujours en groupes égalitaires et constamment en mouvement. Non, il n’y a pas eu de révolution agricole faisant basculer ces bons sauvages dans des sociétés sédentaires et inégalitaires.

Et, non la bascule technologique n’a pas entraîné partout une réorganisation bureaucratique des grands ensembles, fondée sur la violence d’Etat. Tout cela, découvre-t-on dans ce livre épais mais accessible, est caricatural et demande à être corrigé. Les découvertes archéologiques des trentes dernières années nous apprennent en effet que, de l’ouest des Etats-Unis à la Mésopotamie, l’Océanie ou l’Inde, les peuples qui nous ont précédés ont, eux aussi réfléchi à la façon dont ils voulaient s’organiser, pensé les problèmes posés par les disparités de pouvoir, les inégalités, le partage du temps de travail…Ils ont eux aussi fait de la politique. Et trouvé d’autres réponses que les nôtres, avançant, reculant, hésitant…

Plutôt que de figer leurs histoires dans des légendes mal plâtrées, nous devrions essayer de comprendre comment ils s’y sont pris. Et pourquoi, comment, un jour, les choses ont déraillé pour nous , jusqu’à nous enfermer dans un système mondial catastrophique pour l’environnement , incapable de réduire les inégalités et souvent brutal pour les liberté. Si nous faisons ce travail sur nous-mêmes, alors disent Graeber et Wengrow, tout redevient possible

Olivier Pascal-Moussellard

Source Télérama

VUE IMPRENABLE


VUE IMPRENABLE

Inhumaine froideur qui se lève

dans l’absence d’un bonjour

Tout en tenant la présence de l’image remontant plus loin que la veille

Le premier mouvement qui sort des draps

laisse entendre au plus imperceptible souffle de quoi survivre

Le son caverneux de la route minerait le revêtement que même le plus sourd en recevrait présence

Manque ce tant de la méridienne au nouage des membres

dans l’élan joyeux de l’oiseau qui sort du nid pour emboîter les heures de bleu

Sous la glace tranchante du froid le premier mètre se retient de sortir.

Niala-Loisobleu – 22 Décembre 2021