Aquellas Pequeñas Cosas – Mercedes Sosa/Joan Manuel Serrat


Aquellas Pequeñas Cosas

Mercedes Sosa/Joan Manuel Serrat

On croit
Uno se cree

Ce temps les a tués
Que las mató el tiempo

Et l’absence
Y la ausencia

Mais son train
Pero su tren

Billet vendu
Vendió boleto

Aller et retour
De ida y vuelta

Est-ce que ces petites choses
Son aquellas pequeñas cosas

Qui nous a laissé un temps de roses
Que nos dejó un tiempo de rosas

Dans un coin
En un rincón

Sur un papier
En un papel

Ou dans un tiroir
O en un cajón

Comme un voleur
Como un ladrón

Ils se cachent derrière la porte
Te acechan detrás de la puerta

Ils t’ont tellement
Te tienen tan

A sa merci
A su merced

Comme des feuilles mortes
Como hojas muertas

Que le vent traîne là ou ici
Que el viento arrastra allá o aquí

Qu’ils te sourient tristes et
Que te sonríen tristes y

Nous faire
Nos hacen que

On pleure quand
Lloremos cuando

Personne ne nous voit

Nadie nos ve

Source : LyricFind

Paroliers : Joan Manuel Serrat

PAR LE COEUR DU VOLET


PAR LE COEUR DU VOLET

Les poules mangent la nacre des huîtres pour se faire un oeuf plus dur. Quand j’ai dégondé mon coeur la lune tirait la corde pour remonter la marée

les étoiles mises au panier, j’ai demandé une livraison à domicile

Comme l’eau qui coule en permanence au lavoir, de temps en temps le soleil passe à cheval dans mes délires pour que je lui détache la jarretière

Un marchand de bruit de train traverse

l’aiguilleur déplace la ligne de départ contre la vitre du couloir

A ce moment là je te vois étaler ta natte en ruban sur la voie du canal pour que je peigne une réponse à l’appui de l’angle mort

Une corbeille d’iode pousse la porte.

Niala-Loisobleu – 5 Décembre 2021

CAGIBI DE CAMPAGNE


CAGIBI DE CAMPAGNE

J’ouvre mon placard, laisse le chien sous la table, il me semble voir des étoiles filer par l’imposte de la porte d’entrée

Les sauts de la veille mélangés avec des sorties lointaines, beaucoup de petits cailloux, des flèches dans le carquois du porte-carte, une vieille bouée marine, des écailles de l’entrée du phare, un début d’inventaire dont la plume trempe à l’ancre de ce qui ne demande qu’à partir. Tout le vrac du rêve est là qu’on ne veut pas jeter

Serait-ce un élastique qui descend du parapet du pont ?

A l’intersection du chemin étroit, la départementale débouche le bruit sourd qui ne peut venir que de ma poitrine. La lisière de ton ventre s’est montrée quand j’ai fait glisser le drap et remonté ton haleine pas à pas. Aux bretelles parvenues au flanc de tes côtes, le mercure de tes seins se met vite de niveau. Tu devines où je veux en venir à l’instant même où le bise-bise du chien-assis lève la queue

Du seau émaillé de rires le moulin à marée enclenche l’ouverture de sa vanne

Le ballet brosse l’entrée des petit-rats à la pointe de leurs chaussons-rouges

Dans l’angle du cagibi, la petite commode en rotin qui a un pied cassé renferme nos cris sur les derniers tirages en sépia

C’est dimanche, j’ai plus envie de t’habiller pour une cérémonie mystique que d’aller au ciné d’un marché de Noël. C’est fou comme l’épaisseur de ton fourré garde ses feuilles plus longtemps que les automnes précédents. Et j’ai plaisir à ne pas retenir tes larmes de te le dire.

Niala-Loisobleu – 5 Décembre 2021