LE PEINTRE SANS TOILE ET LA BÛCHE QUI PARLAIT PAR JACQUES AADLOV – DEVERS


LE PEINTRE SANS TOILE ET LA BÛCHE QUI PARLAIT PAR JACQUES AADLOV – DEVERS

Vous souvenez-vous de ces hivers lointains ?
Où la neige transversale s’agrippant à nos pieds
D’une blancheur abyssale mouvant le chemin
A ne plus en finir… d’une tempête qui glaçait
Le souffle accroché à l’étoile, au loin…

Vous souvenez-vous de ces hivers lointains ?
Le manteau couvrant de ses ailes les chaussures
Le sac à dos enneigé, le repas pour demain
Le gâteau au mais à la bonne confiture
La colline comme un monstre, la nuit, le chemin…

Vous souvenez-vous de ces hivers lointains ?
Je ne sais pas… ils avaient comme un air de jeunesse
Et la neige…elle neigeait d’une blancheur, ô, déesse
Caressant nos vissages, des ses doigts d’airain
Bonshommes de neige, boules de neige ses promesses

Courageux on marchait…dans la nuit tutélaire
Ces étoiles en poussière de sur la porte gelée
Qu’ouvrait souriante, bien inquiète, la grand-mère
Qu’il est grand, ce bonhomme, disait le grand père
Un Bonhomme de Neige, que la tempête fait marcher !

Viens vite, par ici, je vais te raconter cette histoire
Me disait-il mystérieux, d’un sourire discret
Chut, c’est magique, la grande mère ne doit pas savoir…
Mets tes mains sur le feu, écoute… qui va croire ?!
– Il y a une bûche qui parle ( !)…dans la cheminée

Une bûche qui parle ?! Ca n’existe pas grand-père, où ?
Les bûches c’est que du bois… on nous a dit à l’école…
– Dans ces étoiles filantes…qui tombent de partout
Ecoute…me disait-il, écoute sa parole…
Et la bûche parlait ! Cet instant, que pour nous…

Vous souvenez-vous, au moins, du goût du foulard… ?
Autour du visage, pour pouvoir respirer
A travers les griffes étouffantes du blizzard
De l’odeur de la neige, essayant bien bizarre,
Grinçant sous nos pas, à sa façon, nous parler…

Ô, il y avait tant de paroles… des mystères,
Qui soudain du lointain… revenait à la vie
On n’allait plus à l’école… c’était un Sacré Hiver
Les grands-parents nous gardaient encor sur Terre
Ces choses fantastiques, que maintenant on oublie…

C’était hier… un hiver, d’une blancheur idéale
Qu’on pourrait, peut-être… même le réinventer ?
Le chercher quelque part, derrière les étoiles
Cette neige, nos grands parents, cette bûche banale
Et ces sublimes silences, qu’alors nous parlaient…

C’était hier… un hiver qu’un Grand Peintre sans toile
De derrière le Monde, voulait encore dessiner…

Jacques Aadlov-Devers

DU BOUT DE LA LANGUE


DU BOUT DE LA LANGUE

Goût fouaillé du bout du né le sel garde son cône

D’un carreau trempé d’un autre soleil que la vanne se garde en marais

Une lune égarée par l’ambition se prend dans le tapis sa culotte de cheval, honni qui mal y panse

Par le fronton de l’orangeraie le dernier quartier du fruit en refusant la tête des morts comme seins bols ne sèvrera pas la vie

La souplesse du nichon attelée en double au rebondi de la chute de reins elle remplissait les greniers ma charrette. Il n’y a pas de vain de garde pour la cave, comme de truffe au gland d’une cagouille

Plus vive qu’un embrun au sortir du goémon charnu de l’anse de la Pointe Espagnole au coeur de la côte sauvage cette nervure de la feuille non arrachée du fruit prend le large

L’oiseau dégaine et hisse sa couleur au gibet du chevalet dans l’avalé des Reines.

Niala-Loisobleu – 28 Décembre 2021

LES BAVARDAGES D’UN PAS CAUSEUX 17


LES BAVARDAGES D’UN PAS CAUSEUX 17

L’eau sale qui roule en prostituée confirmée prête à tout pour se vendre a dit son choix hier au soir

Me voici la proie des Meidosems, Henri Michaux plus que jamais d’actualité, faisant place avec les tremblements électriques et ces enfants du néant

Quel portrait

Mon choix se fait

La meule qui m’affûte depuis toujours a été prise d’extinction de voix soudaine à l’annonce gouvernementale de faire comme si Omicron n’existait pas pour pouvoir s’enivrer de chants élyséens visés

Dernière gloire aveugle prédominante

Alors puisque de peur de perdre, l’inconscience décide, un regard rivé sur le fond de la lucidité j’arrête pour éviter de m’égarer et persiste au maintien de l’ouverture de l’estuaire pour le transit sédimentaire dernier

Exposer, oui mais quoi ?

Quand la roulette-russe fait les beaux soirs d’un violon incontrôlable choisir la petite-mort comme mouvement du corps est un con testablement la vraie sauvegarde. L’enfant que je vais te glisser dans la tripe utérine à partir de sperme non euphorique ne sera rien d’un Meidosem

En une vie ô combien riche , non rien à faire ma peinture ne cherche pas le clou à tous prix, elle n’accepte que l’échange de domicile de cri pour cimaise.

Niala-Loisobleu – 28 Décembre 2021

Mosaïque d’Héraclée Lyncestis de l’Ancienne Macédoine

LA SEVE A L’APPUI


LA SEVE A L’APPUI

La jetée au plus loin de sa racine s’ouvre en plein roc et fend le barrage retenant d’une souche morte le vieux fleuve au goulet de l’estuaire

Les algues reflottent au-devant du flux d’eau

La barque en plongée directe regonfle ses planches à joindre l’écart en tirant à temps du naufrage

Le cri de la sève a ramené la marée et les oiseaux qui la déplacent

Niala-Loisobleu – 28 Décembre 2021