« CONCOCTION LUNAIRE » – NIALA 2022 – ACRYLIQUE S/TOILE 73X60


« CONCOCTION LUNAIRE »

NIALA 2022

ACRYLIQUE S/TOILE 73X60

Apeurer les oiseaux noirs de longs frappements dans les mains

coquelicots libérés dans les blés

l’anémone rendue à la mer

la renoncule cette belle fleur charnue symbole de la séduction allant de l’attraction timide du rose à l’attirance charnelle boostée par le rouge

capable de mettre la tête dans le saut de deux seins acrobates

aux tressaillements du ventre offrant l’entrée chaude

breuvage concocté par la lune plus imaginative qu’un jour sans

et laisser couler dans la rainure des vertèbres.

Niala-Loisobleu .

27 Novembre 2022

PAR LE PASSAGE DU MUR


PAR LE PASSAGE DU MUR

Sur le vide étendu construire un mur, le mien, arrête l’errance du vide

cernant le coin du jardin possible en ce désert

La boîte de peinture contient tout le vestiaire et le garde-manger

pour le lit un filet d’eau sous la valise sera le ferry des transports maritimes

où assez de sel

me mettra à cru sur ton existence

Niala-Loisobleu – 27 Novembre 2022

Le dernier pas encore sec


Le dernier pas encore sec

Je remonte de l’atelier les poches pleines de ma lune d’hier et du soleil d’aujourd’hui

« DECOCTION LUNAIRE »

73×60

né le 26:11:22

les doigts mettant le chaud du côté gauche

je ferai les mots-peints demain

Niala-Loisobleu – 26 Novembre 2022

De retour


De retour

Perçant les gercées dans le naturel du besoin solaire au mépris des saisons

Flore regreffe les feuilles au taillis

Cape ne demandant pas aux rois mages de venir en avance porter une aide pas nécessaire

La force intérieure pousse d’elle-même à pousser le fruit au cerisier vigoureux.

Niala—Loisobleu – 26 Novembre 2022

EDWARD MUNCH


EDWARD MUNCH

Flottaison confondue en une seule ligne

la mer adoube le ciel d’une seule couleur

Femmes-baigneuses

venues du sel

bec de corail

déhanché d’anémones

éponge vaginale

estrans poitrinaires

le cri sorti de l’eau nage en corps

jusqu’au bout du tapis-volant sur les villages-blancs

Trois nuages en ballons-captifs suivent sur leur écran l’évolution de la menstrue

et sous l’épave d’une histoire d’amour l’amphore intacte contient le génie de la retrouvaille

Un nord couleur de troll à la boussole

je vais et je viens réaliste

dans la palette des bleus outre-mer

sur mon cheval-drakkar au galop explorateur

en viking du sud à la porte du toril.

Niala-Loisobleu – 25 Novembre 2022


UNE ÉPOQUE CHARNIÈRE

PAR MARC ALYN

L’imaginaire était une tête brûlée de
Baphomet guettée par le bourreau,

L’exil, le noyau dur d’une comète sans espace, épouvantail favori

des corbeaux.
Je me souviens de natures mortes en attente du coup de grâce
Où gisait une poule faisane au milieu d’une conjuration de cristaux,

de raisin, de cuivres, d’étincelles.
Le temps, en ce temps-là, ne faisait pas d’usage.
J’en jetais par poignées aux musiciens errants,
L’aveugle avec son chien dépeçait mon présent.
Dieu débordait, vin fou, du pressoir des orages.
Je me faufilais à grandes aiguillées en direction du
Centre, point

d’ancrage
De l’âme en perpétuelle invention d’elle-même.
Le verbe sur le gouffre osait des passerelles
Si vertigineuses que le siècle pourtant porté sur la déprime
Refusait d’avancer en dépit des menaces, des promesses, des banderilles.

En marge, ayant vécu ici ou là par défaut

Dans le refus des filiations et des paternités,

Le dos au mur à l’extrémité de l’impasse,

Je contemplais l’inexistence sans limites,

Déporté volontaire au goulag du poème

Avec les droits communs de l’immortalité.

Au marché noir, la mort vendait des yeux en solde,

Des bagues où nageaient des poisons délurés,

Sur le sable, l’Histoire jouait aux osselets, buvant pour oublier.

D’autres neiges, d’autres indéchiffrables bruits de pas
M’accompagnaient au sein d’une cohorte de mages, de soufis, de sibylles, de lunatiques

(Car je n’eus jamais d’amis qu’hérétiques)

Vers les confins qu’illuminait le suicide des dieux immolés par le feu.

Le non-dit trouverait-il ailleurs son origine ?

L’œuvre consistait à traduire en poésie, langue étrangère au sein de

toute langue,
Qu’elle magnifie et corrompt.
Les dernières paroles du
Millénaire agonisant.
Les mots prenaient les mots en otage.
Les exorcistes rentraient tard.
Quelque part le sang coulait, inutilement rouge dans le noir.

MarcAlyn


COMMENT ENCORE RECONNAITRE

PAR RAINER MARIA RILKE

Comment encore reconnaître
ce que fut la douce vie ?
En contemplant peut-être
dans ma paume l’imagerie
de ces lignes et de ces rides
que l’on entretient
en fermant sur le vide
cette main de rien.

Rainer Maria Rilke

RECAPITULATIF DU FOND D’ATELIER


RECAPITULATIF

DU FOND D’ATELIER

Passe en ce jour idoine l’inconnu du nombre de toiles attelé au vieux cheval depuis les décennies où mon père lui mit le pied à l’étrier. Mousse blanche de l’aubier qui entre l’écorce et le bois croît aux branches comme le sperme que l’arbre éjacule pour parvenir au fruit

L’os ferme et la moelle plus sensuelle qu’un méplat de poitrine à l’approche du canyon ne casse pas dans des colères

De tous aucun des ateliers n’a mis la paume de taire à l’écrasé

Les tours de manivelle donnés aujourd’hui à ma mémoire ont tous conclus au besoin de remonter la toile au chevalet sans cesser de prolonger le cours du fleuve, le vol de l’oiseau, le labourage du cheval et l’élan du chien à la trace de ce qui vit

On perd ce qui n’est qu’attaché au vent

on garde ce qui part de la racine

Le broyé n’est qu’un concours d’incompréhension, l’inadvertance d’un composant de hasard, le vrai franchit jusqu’au trou dernier fermé d’une dalle, luciole plus lumineuse qu’un mot de billet de contrefaçon

Ce qui ramène au départ a le beau de la genèse non lancée à la mer mais navigable

Folie merveilleuse que le raisonnable ne peut dévoyer, comme elle récuse les impressions non séparées de l’abstrait qui tient de l’Art la générosité du beau

Mystère préservé par l’innocence qui ignore les questions subsidiaires et traduit en clair le langage ésotérique.

Niala-Loisobleu – 24 Novembre 2022

CHANTS ENLISES (REPRISE)


CHANTS ENLISES (REPRISE)

Ligneux déploiement des reins qu’une mouvance en sommeil retient

les pierres rondes refusent encore la taille excavatrice du couvert en argent

là où une simple trace de mouvement accouplé nage dans le bassin d’un reflet de lune

Verger demeuré qu’un mélange de couleurs fruitières fixe sans objectif de production intensive

il était un ciel azuréen avant que les sables à lapin soit vomis des terriers

l’héritage des garrigues m’a choisi

souviens-toi la barque chargeait les amphores d’huiles dont le nom s’est perdu en naufrage. Cet oiseau au regard manuel comme il te caressait des yeux pendant que tu écrivais avec l’une de ses plumes. En petits éclats de mosaïque l’étendue plane montait des spectacles d’eau pour rafraîchir les doigts des guitaristes quand le petit matin proche asseyait les danseurs. Demande-moi où se trouve le marais-salant des enfants à barbe blanche qui n’auraient pas eu idée de jouer au soldat, je ne désarmerai pas de t’y conduire…

Niala-Loisobleu – 30 Novembre 2018

LE JARDIN QUI MONTRE


LE JARDIN QUI MONTRE

Des nuages hâlés en dehors de la rive

l’écume approche le tremblement de son choix

s’ose un lancé solaire pour seule énergie

Les alevins sont sortis sans maillot de la dernière lune

un choix délibéré que le fond a naturellement choisi

afin de cesser de cacher le secret demeuré vivant dans le coeur

LE RENDEZ-VOUS EST TENU

et des pierres se taille le moulurage du chapiteau sous le symbole qu’il exprime

le silence dans sa chemise à fleurs parle haut et clair

Le tant fait son oeuvre au bout de l’addition des ans dans son réel sentiment

les tombes se souviennent de la promenade autour de l’église, avec grand-mère

que du vivant sortait de la petite-fille devenue femme

Feux-follets d’une parade autour du cou du cheval au-devant du matin marin…

Niala-Loisobleu – 24 Novembre 2022