CE PRESSOIR


PIERRE BONNARD – LES RAISINS

CE PRESSOIR

La futaille de vie pleine

des deux pieds presser la grappe

Seins lourds penchant du nez

saouls comme un marin voyant double

Au nom du paire et du fils

je le con fesses

à st’enclume

se forger l’aimée femme est la meilleure idée qui reste au faire vacant…

Niala-Loisobleu.

14 Juin 2022

RETINE AU PASSAGE


RETINE AU PASSAGE

Au passage le genou s’arrête pour écouter sonner la cloche de la bouée du chenal. Ramenant du fond de sa mémoire le nombre d’oiseaux qui faisaient halte là avant d’atteindre l’île. Les pêcheurs partis les premiers revenant à la criée déposer leur butin. En fin de semaine ils croisaient des petits-baigneurs sur un premier bain matinal de décrassage. Sur le lieu de vieilles batailles navales des épaves parfois lâchaient des bulles quand un poulpe ouvraient la malle au trésor. Je me rappelle un carré d’artichauts à côté de plants d’oignons où j’avais installé mon camp d’été à la pointe du Château. C’était l’amour fou qui fait partir loin avec rien pour ne pas être retenu. En plus elle était pucelle…..imagine…

Jamais mangé autant de berniques, et le camping sauvage était naturellement toléré. Oui j’ai été Robinson en Bretagne au temps où la sardine était encore mise en boîte par des ouvrières en coiffe. Le Dimanche elles ne manquaient pas un pardon pour tenir leur corps en bonne santé. Sitôt le curé rentré, la lande devenait le plus grand bobinard de confesse. La nature sans sermon donnait le meilleur rendement.

En passant par le vieux-pont qui mène au port j’ai rencontré mon Capitaine. Il est comme une fenêtre pour moi.

On s’est d’abord assis sur un tas de filets pour vérifier la trémaille. Le gosse avait pas changé. Au point que je me suis dit que la mort l’avait pas vieilli. J’ai pensé qu’elle use plus les vivants qui la vivent que les morts entrés dedans.

Je lui ai raconté les fuites de l’existence depuis qu’il est parti en lui disant Petit-Frère, je m’en tire parce que je continue de naviguer avec toi. La vie est une pêche plus miraculeuse qu’avant, mais faut entretenir ses lignes car le matériel d’aujoud’hui vaut plus rien.

Niala-Loisobleu – 14 Juin 2022

Traits de Craie


Traits de Craie

Tiré des murs

A voie haute

La forme court au-devant de son volume

La pierre se dresse d’elle-m’aime sans craindre de tomber du haut du soleil.

Niala-Loisobleu – 14 Juin 2022

EN CORPS FAIRE


A chercher son genre sans rien que la nature mettrait en doute on s’enfonce dans une abstinence de oui-non hermaphrodite

Qu’est-ce qu’on peut attendre de l’impuissance ?

Le corps appartient à la nature et la nature à la vie

La St-Jean approche

Arrêté depuis 2 ans par le confinement le feu à St-Trojan reprend cette année sur La Chaume, devant l’atelier

J’ai ressorti « La St-Jean venue… » de 2018, année d’espérance folle à rattraper

En symbole de correction de ce qui doit être poursuivi

Je veux pouvoir aimer selon l’ordre naturel.

Niala-Loisobleu – 13 Juin 2022

NIALA 2018 – ACRYLIQUE S/TOILE 100X100 – 5000,00 €

TILT


TILT

Un coup de trop met en moins un billard où on a oublié l’anatomie de base

Le roi va tout faire pour sauver sa tête

Ce qui ne le fera que se foutre un peu plus de la nôtre

Aujourd’hui tout est gris on mélange en toute chose le blanc et le noir à égales doses

Hélas c’est l’irresponsabilité du peuple qui en est avant tout la cause

L’homme est devenu incapable de choix censé, il veut l’envers et l’endroit pour son appetit de chair androgyne…

Niala-Loisobleu – 13 Juin 2022

POIL AUX YEUX PAR MATHIEU BERNARD ROGER


POIL AUX YEUX PAR MATHIEU BERNARD ROGER

Cheveux… poil aux yeux !
Récit d’ÉOLE.
Vents, qui troublez les plus beaux jours,
Rentrez dans vos grottes profondes,
Et laissez régner sur les ondes
Les Zéphyres et les Amours.

En scène un cheveux blond, fut-il
Le hasard le posa là, plait-il ?
Volatil, subtil et imbécile
Le blond que voila de quoi présage-t-il ?
Clitidas:
Ou diantre si charmante apparition m’envahit le décor ?
Du bras qu’avec tant de délicatesse elle me décore ….
(Note : grand étonnement d’Eriphile qui tout à coup relève la présence
inopportunante d’un long cheveux jaune qu’il cueille sans empressement
de deux doigts sensibles.)
D’où viens-tu voyageur ?
Ce qui suit est une litote façon Molière en l’honneur d’un incident minime
(note: qui aurait parfaitement pu rester dans un anonymat sans importance sauf que… )
Aristione :
Que fi ! Eriphile que d’un tel Hasard d’un rien vous habille
J’ai laissé par mégarde errer un de mes blonds cheveux
N’ayez en ce sens aucun regard pour cette broutille
Sur le champ je quémande qu’il quitte votre système pileux
Où il n’a que faire, voyez déjà comme sa feutrine
Dore vos horizons ombrageux qu’il chagrine.
Clitidas:
Que nenni Madame, n’y voyez-là rien de douteux
Votre déplumage m’entame en rien votre ramage
Le laisser repartir me paraîtrait titiller fâcheuse désunion
Elle apparaîtrait de votre part comme un désaveu
Et laisserait la trace d’une bien regrettable image
Courez céans plaider au royaume des brosses son pardon
Certes s’il put paraître particulièrement téméraire
Je ne vois en cela qu’une aventure qui a tout pour plaire
Aristione
Bien qu’incidemment affranchi de ma chevelure
Je puis vous affirmer que ce blond a perdu la tête
Qu‘en sentinelle inadéquate d’un inconscient obscur
Il confondit courage et forte minable escampette
Trouvez ici noble Eriphile l’expression ébouriffée
D’une chevelure d’excuses ardemment empressées
Clitidas:
O boucles et mèches de blé chargés de nonchaloir
Moissons d’extases paillant des alcôves d’espoirs
Ces souvenirs dans cette chevelure qui s’y dorent
J’aimerais la brasser comme les pièces d’un trésor
Blond témoin murmuré au son fretté des cithares
Derrière ton trait de lumière symbole frissonnant
Ta légèreté nous raconte de souriantes histoires :
Pourtant…
Un poil égaré n’a jamais fait déborder les océans ..

Mathieu Bernard Roger

DU VASE DE SEVRES


SEVRES – PAUL GAUGUIN

DU VASE DE SEVRES

Maisons fleuries d’arbres et fruits de collines escaladent la motte d’argile que le pied pousse sur la tournettel

Les idées que les mains enserrent montent et descendent comme un camion de pompiers d’un manège

qui va entrer cuire au four

Au bas de la rampe le tertre se remonte les manches

et la jupe du printemps retrousse ses plis par-dessus la barrière

à l’écart du résultat des urnes

qui va mobiliser les combines amoureuses des marieuses

Mon alliance se doigt d’être en hors pour rester la dernière fidèle au voeu de celle qui attendait de dire oui au nom

Symbole d’un autre soleil qui pousse sa parole à naître, pose là ta couleur sur tes feuilles que j’écrive !!!

Niala-Loisobleu – 12 Juin 2022

PAROLES DE CHAMP


PAROLES DE CHAMP

Un premier plan dans l’oeil et derrière un immense point d’interrogation retient de dire dans l’incertitude d’atteindre

Les fleurs mises devant sont-elles soties toutes seules ou ont-elles été piquées pour la photo ?

La réponse attendue s’est perdue dans le bocage.

Niala-Loisobleu – 12 Juin 2022

MELUSINE EN QUELQUE PART


MELUSINE EN QUELQUE PART

Et contre la grange le dessein d’aller jusqu’au soir sans quitter la couleur du matin

cette rousseur qui donne son goût à l’herbe au point de puiser dans l’aisselle le départ d’un sein plein

Ligne vertébrale bien axée dans l’oeil clair de l’embarcadère où le chien boit pour la joie de la mer en rideau de fond

Et l’oiseau nu dressé au bastingage de tes hanches qui roulent bien écumantes

Un bon Dimanche a disposer de soi.

Niala-Loisobleu – 12 Juin 2022

Très Loin, Offerte, Parfumée


par Jacques Bertin

sur Fête Étrange (1970)

Jacques Bertin

Très Loin, Offerte, Parfumée

par Jacques Bertin

sur Fête Étrange (1970)

Très loin, offerte, parfumée

Et dans la boucle des rosées

Une orangeade renversée

Venait, venait son pied posant

Délacée, parfumée, rêvant

À la main tenant un galet

Celle-ci, grain mouillé visage

Et parmi toujours se levant

Les bicyclettes de soleil

Elle, chaque pas se posant

Ouverte et tu es comme les

Avenues d’herbes de la mer

Jacques Bertin