AU BOUT QU’ON SE TEND


LE BAISER – PABLO PICASSO

AU BOUT QU’ON SE TEND

Dans le cintré de l’apporte, une main, ton cambré, mes pensées tout autour

qu’importe le jour c’est férié dans l’image qui sort de nos yeux fermés

de plain-pied aux rais chaussés de nos langues.

Niala-Loisobleu – 3 Juin 2022

DU FOND DES PLANTES


DU FOND DES PLANTES

A la lyre des tiges où tes doigts pincent la substance, ta nature se refuse à être prise en instrument de loisir

Avant que le bouquet soit accroché à la charpente, toi mieux qu’une tuile tu provenais de cet argile où l’émotion fleurit

L’ocre brun qui me bague est allé au filon du souterrain tourner et retourner ce que ta plume travaille Apprendre ou à laisser. Le fait de ma présence face à la hauteur des vagues montre l’insubmersible navigabilité d’une flore plus pigmentée naturelle que chimiquement élaborée.

Niala-Loisobleu – 3 Juin 2022

ETENDOIR


ETENDOIR

De la bouche ouverte de la corbeille que tu serres dans la soie de tes cuisses au liseré de l’herbe, court un murmure de rivière proche du cri animal mis là à l’heure de la lune

Chemises courtes de nuits longues, caracos de course à l’échalote, élastiques culottes entre chien et chat d’un parcours de santé se prêtent au grand pavois qui augure le retour des grands pêcheurs

La bruyère se colore des sens

Les vents sont porteurs.

Niala-Loisobleu – 3 JUIN 2022

L’ANCRE ROUGE


PAUL GAUGUIN – MOMENT DE VERITE

L’ANCRE ROUGE

Des dernières cohortes tu jaillis des fumées, besoin de dégager les ouïes des hameçons en rôde

dans la marge ta nuance est verte à l’ancre rouge pour amarrer la conclusion orale de tes sens revenus d’exil

Mystique incantation du chant sauvage d’une nature vierge

les chiens fous ont dans la gueule cette première vague qui trousse le temps-mort de l’étale en ramenant le son dans la conque

La corbeille est tressée sous la palme pour le lâcher des seins lourds.

Niala-Loisobleu – 3 Juin 2022

JARDIN DE PAPIER


JARDIN DE PAPIER

Du bout de la langue mon crayon de papier court le sillon de tes menthes, à papier, à cheval et en vélo de lin bleu

Le soleil lève le rideau en silence à la fourche de l’île que le vent tangue

et dans le coin des pierres les noms gravés racontent les voyages autour du ventre des lacs

jusqu’au cou dans l’oreille ouverte de l’iris

où l’oiseau pique

Un gravier moussu d’odeur marque la ponctuation en paranthèses de l’osmose.

Niala-Loisobleu – 2 Juin 2022

ACCORD DE VOCAL


ACCORD DE VOCAL

Le cri du tronc dans l’étreinte du vent tire un chant d’élingues en mal de départs

A l’arrêt du car, le regard tourné vers l’humeur de l’enfant, l’odeur de frite tourne autour du passe-temps du coq

D’un sourire tout tranquillise

les yeux pas plus grands que le ventre trouvent l’amble qui boucle les cerises aux oreilles et collaborent à mener à l’enclos paroissial de son sacré.

Niala-Loisobleu – 2 Juin 2022

DE FLORE


DE FLORE

Il me suffit d’entrer dans sa pièce et de lire ses poèmes pour savoir ce qu’ils veulent me dire à voix tue

Le dire sincère vu par tout le monde laisse la part de mensonges aux commentaires

NialaLoisobleu – 2 Juin 2022

« FUSIONNELLE RENCONTRE » – NIALA 2022 – ACRYLIQUE S/TOILE 46X38


NIALA

« FUSIONNELLE RENCONTRE »

NIALA 2022

ACRYLIQUE S/TOILE 46X38

Dans cette ombre qui tourne sans pouvoir se justifier, l’oiseau est sorti de l’arbre en quête de lumière en ouvrant l’écrin d’une autre étape du chemin qui n’efface rien

Croisés par la semence végétale, de pierres blanches élèvent leur campanile pour dire alentour je suis tà

Alors en haut de crête et contre toute attente, le coquelicot du blé solaire dresse ses épis en avance sur la St-Jean

Dans son vers, la prière a la teinte du sacré qui croit à la force d’une nature qui n’existe que par amour

Le jour où j’ai commencé à construire mes maisons-blanches j’ai planté des éternelles pour les poutres des adjonctions comme une notion de village pour ma maison

L’olivier de derrière et le figuier de devant garde le sel de la mer proche

la sente tourne sa vérité autour du puits

l’ocre du labour tire à présent au vermeil entre tien émoi

au point d’avoir chaud sous les pieds de sentir le pouls battre.

Niala-Loisobleu – 2 Juin 2022

MORTES-EAUX BIS


MORTES-EAUX BIS

L’horizon mis en recul, la soif d’appareillage est repoussée au-delà des limites de l’abreuvoir

l’oiseau d’un signe de tête arrête les glaneurs de goémon

la plage devient la station réservée aux autocars

déversoir des bateaux de croisière trop gros pour Venise

En passant par la Capitainerie j’accroche mon mouchoir de solitude sur les bougies en signe de croix

aux branches mortes de l’échelle de corde.

Niala-Loisobleu – 2 Juin 2022