LES OISEAUX PRÉVIENNENT


LES OISEAUX PRÉVIENNENT

Cherche dans le ciel l’annonce qui porte dans ses ailes ce qui s’approche

Les oiseaux sentent tout changement de temps des heures avant qu’il intervienne

Hier ils ont tournés pendant des heures autour du sémaphore à la pointe de l’embouchure

Joyeux et assez turbulents dans l’intention d’avertir

Si bien qu’en rentrant de leurs virées le chat et le chien avaient un inhabituel comportement qui n’a pas échappé au poisson rouge dans son bocal

Le cheval lui semblait chercher quelque chose qui le rendait nerveux

Quelque chose couve c’est sûr.

Niala-Loisobleu – 26 Janvier 2022

Georges Moustaki – Les Enfants d’Hier


Georges Moustaki – Les Enfants d’Hier

Nous sommes des enfants d’hier
Qui n’ont pas encore grandi
Nous tirons encore la langue


Et nous faisons beaucoup de bruit
Nous jouons avec des guitares
Et nous écrivons des chansons
Nous fumons des herbes bizarres
Qui poussent autour de la maison

Parfois la vie nous illumine
Quand le soleil est de retour
Sur le sommet de ces collines
Où nous allons faire l’amour
C’est nous que les voisins détestent
C’est à nous qu’on offre des fleurs
On surveille nos moindres gestes
On reprend nos chansons en choeur

Notre berceuse était amère
Quand nous étions petits soldats
Lorsque dehors il faisait guerre
Lorsque dedans il faisait froid

Nous sommes des enfants d’hier
Qui n’ont pas encore grandi
Nous tirons encore la langue
Et nous faisons beaucoup de bruit

Georges Moustaki

« AU COIN DE RUE » – NIALA 2022 – ACRYLIQUE SOUS/VERRE 50X70


« AU COIN DE RUE »

NIALA 2022

ACRYLIQUE SOUS/VERRE 50X70

Voilà le carrefour des verticalités

riverain des voies du silence

Au pied de la chambre de bonne, eau-courante au fond du couloir, par l’escalier de service siou-plait

sur le trottoir contre la descente pluviale poussera jusqu’au bout une dernière anémone

chanteuse à texte de rue, lavandière, ravaudeuse de naturel, walkyrie écuyère du rein, conteuse de cuisine, surréaliste file de joie d’un beau cabinet de curiosité, que l’ibère n’a pas gelé lors de la colonisation

A la vérité chacun son sursaut pour franchir la pantalonnade du quidam

vivre sans cacher la réalité de sa gourmandise

Tout comme Frida je préfère la trompette du mariachi à celle de Jéricho

Quatre-saisons à l’arrêt, la charrette mêle dans son étal la figue au rouge carnassier de la langue, des menthes, pour la promotion de l’abricot au sein du caniveau

L’enfant, cul au bord et pieds dans la rue pousse les moulins jusqu’à la Mancha avec son cheval amoureux de sa licorne

Où des maisons-blanches marquent de leurs bornes l’orée du bois

En plein soleil sous les marronniers (pour l’ombre) le fameux bac à sable des entrailles que la mer tangue au bas d’une falaise aux seins lourds

Si le peintre et son oiseau habitent là , c’est parce que les catéchèses d’une société nouvelle étant passés par là, rien de bon tient encore debout

Allez loup ya !

Niala-Loisobleu 25 Janvier 2022

LIVRAISON À DOMICILE


LIVRAISON À DOMICILE

Parti du fond du cœur le message chevauche en satellite l’inconnu du numéro de la rue

Au temps des existences humaines le facteur était le tiret attaché à toute correspondance

Avec internet il n’en est plus de m’aime

Ça bavarde a n’en rien apporter en dehors du vide

Quand mes mots-peints prennent la route, tout comme les rubans de leur canne, ils portent l’attachement compagnonique de l’enseignement des Cayennes et de leurs Mères

A quoi bon t’écrire si tu ne reçois rien du message

La sérénité sera mieux logée dans la solitude

Niala-Loisobleu – 25 Janvier 2022

QUELQUES TONNEAUX PLUS LOIN


QUELQUES TONNEAUX PLUS LOIN

Le zinc atterri les tonneaux peuvent avaler la mer pour donner au panama l’impression que ça va passer

Et l’arrosoir fait bouffer la jupe plissée d’un premier jet

La Chaume sème les premières pâquerettes pour dégourdir la remontée verte

Avec leur blancheur de circonstance les fleurs mettent le petit-bateau à l’aise, les argos sont restées dans l’éventualité, rien n’affecte la gîte, la quille se tient droite, pas d’appel la marine portugaise a continué sa route vers l’Amérique du Sud

Tout s’apprête en ordre pour l’exposition, aujourd’hui s’est offert l’anémone dernière

Les draps propres rient au soleil.

Niala-Loisobleu – 24 Janvier 2022

Jacques Bertin – La Maison au Bord de la Route


Jacques Bertin – La Maison Au Bord De La Route


C’est une chanson pour l’enfance
Pour chanter longtemps
Avec des mots comme espérance
Et soir couchant
La maison au bord de la route
Sous les cerisiers
Fume pour écarter le doute
Comme un chien couché {x2}

Les voisins qui sont vieux et sages
Gâtent les enfants
La dame parle des Rois mages
Et lui des uhlans
On ne le croit pas, mais on rêve
En mai les jardins
Sont pleins de rumeurs et de sève
Et d’amour en juin {x2}

J’ai vécu dans une autre vie
Où dans un passé
Dans cette maison cette vie
Et ce temps rêvé
L’hôtesse est blonde aux yeux pervenche
Couleur des rideaux
Quand il fait bon la maison penche
L’épaule dans l’eau {x2}

Tout près est une basilique
Entre deux moulins
On y monte dans les colchiques
Et les chants marins
Couverts de bouquets quand on rentre
Chacun fiancé
On chante pour suivre la pente
Et la destinée {x2}

La maison est comme une bête
Cachée dans un coin
Douce et chaude comme la tête
Au creux de la main
L’hôtesse a passé la barrière
Portée par l’amant
Et la scène emplit de joie fière
Les yeux des enfants {x2}

C’est une chanson pour l’enfance
Pour chanter longtemps
Avec des mots comme espérance
Et soir couchant

Jacques Bertin

Combien de temps il reste chante encore Reggiani depuis l’étoile qui l’héberge

On ne peut jamais savoir surtout quand on aime le vie à dépasser la mort ainsi et surtout que toutes les menteries qu’elle vous a réservées. Dans le ciel l’oiseau qui passe et reste peut continuer à croire. Il est dans son rêve sans que les vers ne le massacre pas

Voilà la petite maison qui s’approche

Le chemin qui y mène reste sans tourner le dos à l’amour.

Niala-Loisobleu – 24 Janvier 2022

LE BANC BLEU DU GARDE-BARRIERE


LE BANC BLEU DU GARDE-BARRIERE

Comme l’éclusier au moment crucial où l’aria demande le passage, le garde-barrière est dépêché sur la voix de traverse

Trop d’outre-noir vient à la provoque juste après, selon une méthode bien rôdée, avoir minaudé en troublant d’artifice la pureté de la source alimentant le lavoir

On peut choisir sa façon d’être, ça s’appelle la liberté du citoyen

seulement sans que ça décerne le droit de manipulation narcissique

L’abus de pouvoir fait qu’on change les draps à partir du moment où le lave-linge n’obtient rien de mieux que la planche à laver de l’amour lavandier

Les trois vaccins n’éliminant pas le risque qui se planque sous le faux-masque faire venir les bohémiens aux poignets porteurs de cicatrice. Ceux qui font peur et créent la méfiance sont les plus fidèles

Leur serment reste le vrai sauf-conduit pour passer le seuil des lendemains qui chantent juste

L’osier solidement tressé pour recevoir l’obole du drap propre fait échangeur au ban du chemin farci de traquenards

Vivre propre sans vanter la qualité de son homo c’est autre chose que l’image pour le mi-sel en récompense.

Niala-Loisobleu – 24 Janvier 2022

LE BLANC DE L’HERBE


LE BLANC DE L’HERBE

L’avoir ce chant d’eau des lavandières avec les chevaux buvant comme ils ont tiré droit les sillons

d’où sort leur rire mouillé jusqu’aux seins à grands coups de battoirs

Roulés-boulés à la brouette des galipettes

viennent fusionner les pâquerettes pour te faire sentir l’herbe folle et les chaleurs de la chienne

quand nous irons au lit tressés comme l’osier des vanneries cueillir les étoiles.

Niala-Loisobleu – 23 Janvier 2022

Qu’est-ce qui passe ici si tard ? – Jacques Bertin


Qu’est-ce qui passe ici si tard ? – Jacques Bertin

Qu’est-ce qui passe ici si tard? Se demande la femme à genoux dans son âge

Est-ce que je vais me laisser glisser au sol

Les mains dans mon ventre serrées vers la cinquantaine?

Est-ce que j’irai à nouveau seule Dimanche dans ce restaurant de la gare?

Qu’est-ce qui fait que les jours s’alignent comme des maisons

Bordées du petit jardin propre des pudeurs

Où l’on n’entre jamais?

Est-ce que personne ne voit

Tard le soir la fenêtre éclairée où je veille?

Qu’est-ce qui passe ici si tard?

Qu’est-ce qui passe ici si tard?

Dans le silence impitoyable de cette chambre

Qui est comme un sanglot jamais crevé

Elle se regarde dans la glace et ne sait plus si elle est belle

Car la beauté réside dans la confiance que tu portes

À tes seins, à tes cuisses, à ton ventre et à cette Lumière acide de ta bouche

À la vie qui, sur ta peau pourtant morte, pose

Des caresses car l’âge n’existe pas

Jacques Bertin

LES ARCHIVES DU PRIEURÉ PAR PAUL NEUHUYS


LES ARCHIVES DU PRIEURÉ PAR PAUL NEUHUYS

On n’aime pas ce que j’écris, tout ce que je fais est d’un anodin pignocheur de colifichets.

Mes amis me voudraient autre que je ne suis et voudraient faire d’un troène un cognassier.

Les plus aimables d’entre eux me quittent sur cette invite:
Tu es rasoir, grand-père, puisses-tu claquer au plus vite.

Le fait est que ça me paraît de moins en moins étrange d’être un mort au-dessus duquel les arbres mêleront leurs

branches

car j’aurai beau ne plus être, l’être sera toujours et comme un paysan qui rentre des labours

je préfère interroger le vol des étourneaux

ou bien regarder le feu fixement sans dire un mot.

Mourir, c’est s’attendre à tout, franchir les frontières de la

peur, voir le rideau qui subrepticement se lève à l’intérieur.

c’est descendre dans l’humide touffeur de l’humus, naître à la vaporeuse émanation de quelque chose de plus.

car la vie ne serait qu’une immense duperie

sans une existence supérieure à celle du corps et de

l’esprit.

Merveilleux est un mot très chrétien; ce qui compte c’est cette petite parcelle de réalité profonde.

C’est pourquoi pas de deuil dans la maison du poète mais un léger sourire:
Adieu, c’est chose faite…

Paul Neuhys