La vérité du drame est dans ce pur espace qui règne entre la stance heureuse et l'abîme qu'elle côtoie : cet inapaisement total, ou cette ambiguïté suprême. Saint-john Perse
une chanson me traverse à tout à l’heure dans l’enseigne du point d’ars, manège de chevaux de bois
l’absence d’images tourne les notes à l’aveugle de l’histoire passée là sans se retenir. Du faire à cheval l’inconnu laisse sa croix de bois ici où là loin de chez lui
La ballade du passant
Tes dents sont froides comme la neige
Enfoncées dans ma langue blessée
En allant de Marseille en Norvège
Qu’aurai-je fait d’autre que passer?
Je laisse la fenêtre entrouverte
Pour le chat et pour tous tes amis
Il y a du lait dans l’armoire verte
Et quelques tranches de pain de mie
Le bruit des trains est toujours le même
Quand il m’emmenait ici ou là
La bonne était toujours la prochaine
Désert de sel ou champ de lilas
Je te laisse un peu de ma salive
Mes lèvres sur ton ventre tremblant
Et plongé dans un seau de chaux vive
Mon coeur noué dans un mouchoir blanc
Tu sais le monde est partout le même
Certains bronzent quand les autres suent
Les uns mâchent des choux à la crème
Les autres du pain sans rien dessus
Faut-il serrer les poings et se battr
Pour tous ceux qui meurent en mai
Ou regarder les bûches dans l’âtre
Et chanter la tristesse d’aimer
Et tes dents froides comme la neige
Fondent très doucement pas pressées
Notre histoire fut belle mais n’ai-je jamais rien fait d’autre que passer?
Tu finiras la chanson toi-même
Tu sais bien que mon temps est pesé
Voici l’air: il faut dire que je t’aime
Mais que je n’aurai fait que passer
Claude Semal
L’éditeur raconte n’importe quoi, dans sa mémoire il y a pas la présence du sentiment très fort. Seul le brouillon est une absence de maux. Mon vieux Jacques garde ta guitare et la coulure des chandelles d nos soirées à la bougie. On étaient riches de cette pauvreté matérielle tellement on y mettait du coeur sans forcer. On y a cru. Ma foi c’était le moins dur moment à passer. La beauté n’a de grandeur qu’en présence de nudité.
Divinité de houles et de houles sur des gouffres et des gouffres,
Monstre glauque, semblable à quelque énorme gueule de baudroie suivie d’une incommensurable queue de congre,
Masse mouvante avec, pour âme, cette lame sourde jaillissant en lave d’un puits abyssal,
Époux de la tempête aux griffes de noroît et cheveux de suroît,
Génie double qui souques ta victime entre vent, arrière-vent et vent-debout,
Démon de verre cassant des vaisseaux comme on casse des noix,
Ogre aux dents de récif qui croque des tas d’hommes comme sur la terre nous croquons des pommes,
Nappe d’orgie sur quoi les flottilles sont les friandises, les escadres les gigots,
Insondable estomac où se digèrent les naufrages dont les épaves rares sur les flots figurent les os,
Diaphragme innombrable au muscle soulevé depuis les tréfonds inconnus jusqu’à l’éclair des nues,
Jungle liquide des sautes-de-vent accouplées aux brisants,
Harpagonie de trésors engloutis,
Joute des aventures d’or et des squales d’acier,
Cimetière dansant où les péris se heurtent, l’alliance au doigt,
Farouche pêle-mêle où tout se trouve – sauf un cœur, Océan…
Océan :
Ciel à l’envers,
Hublot de l’enfer,
Quelqu’un de formidable parmi tous les êtres,
Chose la plus grande parmi tant de choses,
Geste le plus vaste d’entre tous les gestes,
Majesté la première au rang des majestés,
Océan,
Catastrophe constante,
Agrégat de tourmentes,
Tragédie sans fin,
Oh fais taire tes orgues barbares du large !
Haut sur sa dune aux immortelles d’or
Un poète te parle !
Abaisse donc tes monts sabaothiques De l’Iroise et des loins atlantiques, Calme tes nerfs noués en pieuvres, Scelle tes chiens-de-mer aux creux du Toulinguet, Aspire ma présence de tes branchies toutes, Puis, posant les pieds blancs de ton flux sur la grève, Accueille en cette oreille qu’est ce coquillage Les mots qui te descendent sur la brise tendre Arrivée des vallons de l’Aulne et de l’Élorn ! Dis, mon grand
Si grand qu’il me semble sombrer dans ta barbe d’écume ;
Les marques montent en tête, avides de squatter la liste de commissions du gâchis
Ce petit chemin que me montra Mireille au départ de mon approche aux extérieurs et que Jean Sablon serina comme n’ayant pu réussir à en trouver un autre, je ne pourrai en dire du mal. Fidèle à sa parole il n’a jamais changé d’opinion en m’entraînant dans une embuscade. Seulement Mireille elle formait à chanter. Aujourd’hui on forme à gagner seulement de la renommée par tous les moyens, chanter faux importe peu.
Il y a un pur soleil sur le clavier, dans cinq minutes, le temps va se mettre à pisser comme un nouveau-né qui n’a pas appris le contrôle
Je chante sans m’écarter de la sente protégée par une broussaille naturelle qui est inscrite au fonds de l’écho-système
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