Cinq ans après (Migration)


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Cinq ans après (Migration)

Besoin de témoigner
une réelle présence
loin d’un film à raffoler l’écoeure
arrive toujours un signe discret
sans qu’un cinéma glisse
son illusion perfide

On le voit à palper
peu tapageux
point causeux
mais généreux
simple comme c’qu’on passe pas à côté de voir

Hier ce fut sous un plafond lourd d’épais nuages noirs
que des rayons soulevèrent mieux qu’une espérance

La cabane est fermée
l’automne lui a fait un lit de feuilles pour que l’hiver
ne la fracasse pas d’un échouage
sous les coups de ses vagues

Demain l’Atlantique charriera ses norias de coquillages
en destination de festivités lointaines
sans qu’aucun collatéral dégât ne trouble ma quiétude
Qu’ils festoient faces masquées dans leur mensonge d’être
les bals de toutes les décadences n’ont jamais écarté les naufrages
en débandade ils iront sans moi crécher leur main dans ma soeur

Le printemps porte en bagage l’ouverture de tous les vélos, celui avenir comme ceux passés ont pneus ou prou laissé l’ornière dans les glings-glings de leur timbre. Si l’écart radicalise la femme de l’homme, au moindre prétexte, comment peuvent-ils avoir l’audace de trouver que les fruits sont devenus fades. L’imbécile pérore sur tout avec ses mots à côté du sujet, le sage tait l’ô rayé. Il utopise plus pugnace que sa lucidité. L’espoir est un mythe que l’on s’efforce de rendre concret pour ses Autres. Quoi qu’ils et qu’elles fassent pour m’amollir je bande à part sans tirer le coup vert hure à moi. Je repeins malgré ton crime scélérat.

Le Pont des Arts se décadenasse.

Regardes bien cette image de Doisneau, le chien c’est moi à l’origine de la passerelle, sauf qu’avec mon père campé dans son rêve de naître tout qu’au chevalet, j’aurai jamais été tenu au bout d’une chaîne

Toi qui m’a trompé au pluriel
je te dis adieu au singulier

Niala- Loisobleu
12 Octobre 2013 et 12 Janvier 2018

 

3 réflexions sur “Cinq ans après (Migration)

  1. Anne Bernard
    Merci mon cher Alain…pour ce texte que j’ai lu en le ressentant jusqu’à celui qu’il l’a écrit.
    Que j’aime tes mots sans parade et sans foin…
    Merci. Une grande bisette bien forte.

    Alain Nial

    Tu me fais tellement plaisir, Anne B que je fais un copié/collé de ton com pour le mettre sur mon site wordpress. Tu as ta place dans cette cabane là.

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    • La force des mots est propulsée par la rage de vivre vif au centre d’un monde de morts, absents en tout. Le liège ne sert plus à faire des bouchons de bouteilles mais des hommes bouchés flottant au gré des courants.
      Merci Namarisha.

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