PAR LA PORTE DU SQUARE


ODILON REDON

PAR LA PORTE DU SQUARE

Au bout du banc, dans le bac à sable un rire d’enfant à pelle et ratisse de sauts successifs ses châteaux d’une main qui caresse sans briser

Quelques marronniers sur le papier, peints d’un marron d’Inde coiffé d’épines passent en fendant leur coquille pour lâcher la dent de laid

Pendant qu’un bruit de sabots accompagne la concertiste à sa loge pour plancher

Du bassin ouvert à la mer pour le week-end le gardien tire du sel du bras qui lui reste d’un temps de guerre quasi inévitable quand l’été approche

tous barbecues et planchas mis en batteries sur les rides du front de mère

Une opinion égarée parle bouche-close pour ne pas interrompre la consigne de vote et le mime des ramblas dans son statuaire numéro de Gaudi yole embarqué pour Cythère

Aux branches mortes du calvaire les oranges prient pour qu’on cesse de vanter les marchands de bonheur comme une nécessité et que toute croyance puisse redonner un sens.

NEUF MOI DE GROSSESSE POUR PERDRE LES ZOOS AH OUI

Des accordéons mis en bandoulières aux seins gonflés comme des ballons quittent le projet de gagner Mars en se disant que sur terre on a assez de guerre sans avoir besoin d’aller habiter chez son dieu

Niala-Loisobleu – 15 MAI 2022


GRAND AIR PAR PAUL ELUARD

Paul Eluard

GRAND AIR

PAR PAUL ELUARD

La rive les mains tremblantes

Descendait sous la pluie

Un escalier de brumes

Tu sortais toute nue

Faux marbre palpitant

Teint de bon matin

Trésor gardé par des bêtes immenses

Qui gardaient elles du soleil sous leurs ailes

Pour toi

Des bêtes que nous connaissions sans les voir

Par-delà les murs de nos nuits
Par-delà l’horizon de nos baisers
Le rire contagieux des hyènes
Pouvait bien ronger les vieux os
Des êtres qui vivent un par un

Nous jouions au soleil à la pluie à la mer

A n’avoir qu’un regard qu’un ciel et qu’une mer

Les nôtres.

Paul Eluard

Air Consumé


A se croire en dogme tant la température est d’enfer le moins possible

Les orages étant annoncés pour 16 h, faut patienter

Mais ça c’est valable pour tous temps

Faut que j’aille à boire autre chose…

Niala- Loisobleu -15 Mai 2022

Bureau de Change


Bureau de Change

Le tailleur sur la pelouse vient de très loin avec du Cap-Vert une sacrée saudade en bagage

Retour mémorable d’un tant pardi

L’éphémère va être secoué par le tonnerre de l’orage en cette moitié de Mai en reprenant de son mais le choix des paroles

L’attente tournée côte Messie allant nulle part, il y a de l’espoir dans lé mais non,

Niala-Loisobleu -15 Mai 2022