En ce tant là
Nous ne partions que pour nous rejoindre. A peine avais-tu la nuque à l’angle de la rue, que mes pieds descendaient les marches du métro à Pyramides. Du sable venu de la rue du Bac, en corps collé à la redingote, je levais le nez sur ce vol de ballons que le bec des colombes n’agressait pas, rien que du sans-soucis à la boutonnière. Peut-être, certainement, oui bien sûr, nous aimions-nous d’une incapacité à ne pas être ensemble ? L’aube durait jusqu’au soir et m’aime vice et versa. Les rubans du chapeau que tu ne portais jamais retenaient tes seins fous que pour sauter la rivière. Un ricochet, c’était nous. Quand l’été fut fini, l’automne te fit plus feuille qu’herbe montante. Je parlerai de l’hiver avec la plus extrême réserve.
A quoi r’aile…pourtant le manque d’ô n’a pas à être mis en cause.
Nous n’avons pas retiré nos allées des venues. Elles ont juste été mises en quarantaine par la maladie du quotidien, ces trucs à tousser, la gorge sèche, le poumon éteint. Sur la Charente à part un cygne de temps à autre, les canards se cachent. Crois-tu qu’on leur avait parlé de la mer promise ?
Sur le chantier un bateau à qui manque les jambes, est hissé de toute sa voilure. Je n’en parle plus à personne vu que j’en ai assez de dire que ça n’a rien d’étrange. Tu devrais voir la bouteille à proximité de ton rivage, le sel m’en monte aux yeux.
Les lumières d’un jour qui passe La vie en rose, me trottent dans le coeur.
Niala-Loisobleu – 21 Janvier 2018

Poitrine air
Hors fait on…
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les rubans ne sont pas faits pour faire des noeuds, ils sont aux cannes les attachés !
Merci Audrey.
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APRES L’AMOUR
Je me souviens de cette ville
Dont les paupières étaient bleues
Où jamais les automobiles
Ne s’arrêtent que quand il pleut
Une lessive jaune et rose
Y balançait au bord du ciel
Où passaient des canards moroses
Avec un ventre couleur miel
On y a des manières d’être
Qu’ailleurs on ne voit pas souvent
Juste s’entrouvre une fenêtre
Qu’un rideau blanc s’envole au vent
Toutes les filles le dimanche
S’en vont flâner au bord de l’eau
Elles se gardent les mains blanches
Pour attirer les matelots
Le plus souvent marins d’eau douce
Rencontrés sous les peupliers
On voit qu’ils ne sont plus des mousses
Comme ils dénouent les tabliers
Tout est vraiment sans importance
Un jour ou l’autre on se marie
Les charpentiers dans l’existence Épousent la
Vierge
Marie
Les hommes facilement chantent
Et jurent plus facilement
Quand leurs femmes se font méchantes
Ils leur procurent des amants
Le conjoint rentre sur le tard
Avec une haleine d’anis
L’épouse élève ses bâtards
Et leurs héritiers réunis
C’était peu après l’autre guerre
Les morts aiment qu’on parle d’eux
Or les vivants n’y pensaient guère
Ils dormaient déjà deux par deux
La vie avait fait ses vendanges
Il faut laisser poser le vin
Nous n’avions pas tous un cœur d’ange
Dans les vignes des années vingt
J’étais plus fou que raisonnable
Elle ou moi qui donc s’en alla
Mais sait-on bien pourquoi le sable
Retombe ici plutôt que là
J arrivai par un soir de fête
Les enfants portaient des flambeaux
Tous les vieux jouaient les prophètes
Tous les jeunes gens semblaient beaux
Sous les pieds partaient des amorces
On promenait un
Saint doré
Ce qui tournait au tour de force
Dans les ombres démesurées
On avait cueilli les lavandes
Gela se sentait à plein nez
Aux mains furtives qui se tendent
Comme aux paniers abandonnés
J’avais ma peine et ma valise
Et celle qui m’avait blessé
Riait-elle encore à
Venise
Moi j’étais déjà son passé
Le pays me plut comme plaisent
Les gares que l’on voit du train
Mon adresse y fut
Chez
Thérèse
Treize
Place des
Tambourins
Sous les platanes de la place
Il se contait mille folies
Rêver seul à la fin vous lasse
Ne rien faire ensemble vous lie
J’adore le bruit des fontaines
La pierre humide où l’on s’assoit
Adieu ma princesse lointaine
Ici bavarder va de soi
Il existe près des écluses
Un bas-quartier de bohémiens
Dont la belle jeunesse s’use À démêler le tien du mien
En bande on s’y rend en voiture
Ordinairement au mois d’août
Ils disent la bonne aventure
Pour des piments et du vin doux
On passe la nuit claire à boire
On danse en frappant dans ses mains
On n’a pas le temps de le croire
Qu’il fait grand jour et c’est demain
On revient d’une seule traite
Gais sans un sou vaguement gris
Avec des fleurs plein les charrettes
Son destin dans la paume écrit
J’ai dilapidé trois semaines
Parmi ces gens insouciants
Leur cachant ma plaie inhumaine
Et mes songes humiliants
Un jour sous les arbres du fleuve
Pourquoi s’était-elle arrêtée
Fallait-il fallait-il qu’il pleuve
Comme il peut pleuvoir en été
J’ai pris la main d’une éphémère
Qui m’a suivi dans ma maison
Elle avait les yeux d’outre-mer
Elle en montrait la déraison
Elle avait la marche légère
Et de longues jambes de faon
J’aimais déjà les étrangères
Quand j’étais un petit enfant
Les choses sont simples pour elles
Elles touchent ce qu’elles voient
Leur miracle m’est naturel
Comme descendre à contre-voie
Ces femmes d’ailleurs ont des gestes
Qui supposent d’autres plafonds
Et des terrasses où l’on reste
Sans fin devant des cieux profonds
Un air en court dans leur mémoire
Contredire au plaisir qu’on prend
Et dans la glace de l’armoire
Renaît un monde différent
Terrains brûlés lentes rivières
Où les vapeurs portent là-bas
Par une école buissonnière
La canne à sucre et le tabac
Ou bien ce sont d’autres escales
Dans le goudron des ports brumeux
Sous les aurores boréales
Un bateau à aube se meut
L’une dit les eaux transparentes
Les plongeurs pourpres les coraux
L’autre les barques de
Sorrente
L’autre le sang roux des taureaux
Celle-ci parla vite vite
De l’odeur des magnolias
Sa robe tomba tout de suite
Quand ma hâte la délia
En ce temps-là j’étais crédule
Un mot m’était promission
Et je prenais les campanules
Pour les
Fleurs de la
Passion
Tant pis l’autre encore que j’aime
Qui tient son peignoir au
Lido
Et quelle main comme un blasphème
Sur sa chambre tire un rideau
Ô vagues de l’Adriatique
Dont le flux dort dans le reflux
Vous vos îles et vos moustiques
Je ne vous verrai jamais plus
Pour une femme mille et une
La chanson finit qu’on chanta
Et s’égarent par les lagunes
Le
Doge et la
Malcontenta
Dans mes bras les belles soient reines
L’avenir les couronnera
Voici ma nouvelle sirène
Toute la mer est dans mes bras
A chaque fois tout recommence
Toute musique me saisit
Et la plus banale romance
M’est l’éternelle poésie
L’une s’en vient l’autre s’envole
Quatre murs un roman défunt
J’ai perdu son nom ma parole
Que m’en demeure le parfum
Nous avions joué de notre âme
Un long jour une courte nuit
Puis au matin bonsoir
Madame
L’amour s’achève avec la pluie
J’ai vu s’enfuir l’automobile À travers les paupières bleues
Car le bonheur dans cette ville
N’habite que le temps qu’il pleut
Louis Aragon
Gardons-nous des coulées debout…
Merci Sophie.
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Devant les tant autant en emporte les vents. L’appeau tatoué (pour faire plus vrai que nature) plisse debout. Puisque l’uni-sexe penche toujours pour la quête-quête. Horreur et damnation, de tous les cons qui prolifèrent, un seul, mérite son poêle autour. Il faut sauvegarder les mauvais élèves dont je suis. Peut-être, l’espoir avec, cracherons-nous alors de nos roustons l’Enfant Véritable dans l’ô de la Femme.
Gracias Célestina mi !
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