Il n’y a là que Niala/Être personne en fait ça prouverait qu’on a réussi à être quelqu’un/1
Je jurai à plusieurs reprises, passant en revue les gens à proximité. Ceux qui n’ont pu partir à cause de l’immortalité acquise par nature, plus nombreux selon les jours avec ou sans, que ceux qui n’en finissent pas de rester en figeant le libre échange. Je me mis à marcher dans une direction, me retournai et repartis dans le sens opposé. Je vis un enfant avec une femme, ouvris la bouche pour parler et m’aperçus que l’enfant était un garçon en fait triple et que la femme n’en était pas une au sens que j’ai dans mon coeur.
Je m’adossai au béton froid qui sort de cette terre, sentant mes genoux se dérober sous moi, parcouru d’une onde bouillante et glaciale, les larmes me piquant les yeux. En manque de respiration, cherchant le retour du souffle en sachant parfaitement où il venait de se déplacer. On me retrouvera sans doute jamais là, me dis-je en aparté. Il n’y a que moi et mon Autre qui savent où c’est, ce qui fait que mourant tous deux à la même seconde, restera personne.
Être personne en fait ça prouverait qu’on a réussi à être quelqu’un
Je fondis en larmes, le visage entre les mains. Voilà ce que tout ce que tu n’as pas fait te rapporte, me disait une voix intérieure. Voilà ce que ça te rapporte d’avoir été un père à côté de ce qu’on attendait de toi, jamais dans le schéma et pis d’avoir avoué à la mère qui te faisait cocu que tu avais rencontré quelqu’un, que par fidélité tu devais lui avouer pour ne pas la tromper. C’est beau les devoirs. Et ceux de tes enfants les scolaires, en quoi les as-tu aidé à les aire en étant pas là, t’es qu’un raté, t’aurais au minimum du boire, te shooter, faire le tour de l’aide sociale, mais non t’as fais peintre, artiste la pire des hontes.
J’entendis alors des pas, on marchait dans la mémoire d’une salle obscure, sur l’écran l’Olympia avait DALIDA au néon de son fronton. Je m’immobilisai dans la voix d’ailleurs, sublime, chaude, une voix qui vous mord la poitrine de ses doigts en y plantant profondément ses ongles, une voix qui chantait « Je suis malade »…Analysant de mon radar médiumnique les images, les sons, les situations qui m’entouraient, je n’eus rien d’une quelconque angoisse. J’étais de plain-pied dans ma vie à moi. Marginale peut-être mais par les autres, pas de mon choix. De tout ce qui m’entourait alors je levai les yeux sur cet Amour absolu que j’ai. Je t’aime fou mon Coeur, allié sans regret à ce que je suis pas d’avoir été.
A suivre…
Niala-Loisobleu -24 Janvier 2017

Entre Mais et Si On… – 2014 – Niala – Acrylique s/toile 65×54 – Collection de l’artiste.
« Être personne en fait ça prouverait qu’on a réussi à être quelqu’un » … Me voilà plongée en pleine réflexion … un petit sourire dessiné en coin, ça aurait pu sortir de ma bouche … Mais la portée est d’autant plus forte, puisque c’est arrivé à mes yeux … puisque c’est arrivé à mon coeur. Merci 🙂
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Foutrement que ça interpelle, Fille de Brigand, m’étonne pas que t’aurais pu l’dire avant. On est réceptifs comme le boyau ne le sera jamais à la mode de quand. On se précède.On écrit ce qu’on se parle en brouillon sans biffer la spontanéité. Hier j’ai été voir Dalida, avec l’idée de retourner faire un tour dans mes tiroirs. Passé l’image opérette, mots-g’adore-midinette, j’ai été retourné par la voix qui est était la vraie, l’unique, pas celle de l’actrice qui est, je le souligne, remarquable.
Je n’ai pas la mémoire crhysanthème qui va mettre son pot à date fixe, j’sais pas où est enterré mon père, parce que j’parle vivant chaque jour avec lui. Mais j’aime la consistance, l’origine, l’authentique, simple, de tout ce qui est adjectif de couleur. Donc c’est pas trop de te dire merci..
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Le plus difficile c’est de vivre sa vie, pas celle que les autres attendent. Merci.
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Raison plus que suffisante pour s’y accrocher Stéphanie.
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Merci Michele.
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Ce qui reste est au dessus de la carte postale du souvenir, c’est présence de vie où y as pas photo.
Merci affranchie.
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Je n’entends que souffle dans un étranglement qui est servi à des fins Merci Madame lit.
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La toile déploie ce que la réalité ne veut pas voir…
Merci Laura.
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Quand on a rien de ce qui ne peut que s’acheter on a l’essence ciel.
Merci Audrey.
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La mouvance n’ayant que l’embarras du choix, restreindre le sien a cultiver son lot peint, développe non seulement sa culture mais lui donne a butiner.
Merci kreakhos
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