INTER RIEUR


INTER RIEUR

L’haie des châtaigniers

marron chaud

coeur de péri gaure

Entre les falaises et la colonisation anglaise la Dordogne file s’adouber à la Garonne

Nouvel à qui t’aime

où l’occis tant ne peut se confondre avec l’ô tant qui lui bat dans les pampres

oeil fermé le Priape de vigne décalotte en vent d’ange

sans mettre la quantité en avant

mais les sens intrinsèques de l’érection

Niala-Loisobleu – 26 Août 2021

D’UN JOUR À VOULOIR BON


D’UN JOUR À VOULOIR BON

Bouscule les lignes et décroche l’hameçon

La main est instruite du sauvage

Suis les passages que la nature a choisi et fonce sans taire ton en vie !!!

Niala-Loisobleu – 26 Août 21

Mañana – Silva Pérez Cruz


Mañana – Silva Pérez Cruz

Cuando yo muera amado mío
No cantes para mí canciones tristes
Olvida falsedades del pasado
Recuerda que fueron solo sueños que tuviste
¡Que falsa invulnerabilidad la felicidad!
¡Que falsa invulnerabilidad la felicidad!
¿Dónde estará ahora, dónde estará mañana?
Cuando yo muera amado mío
No me mandes flores a casa
No pongas rosas sobre el mármol de mi fosa, no
No escribas cartas sentimentales que serían solo para ti
No escribas cartas sentimentales que serían solo para ti
Cuando yo muera mañana, mañana, mañana
Habrá cesado el miedo de pensar que ya siempre estaré sola
Que ya siempre estaré sola mañana, mañana
Cuando yo muera mañana, mañana, mañana
Ya habrá cesado el miedo de pensar que ya siempre estaré sola

Demain

Lorsque je mourrai mon bien aimé

ne chante pas pour moi de chansons tristes,

oublie les mensonges du passé

souviens toi qu’ils n’étaient que les songes que tu as eu 

Quelle fausse invulnérabilité le bonheur!

Quelle fausse invulnérabilité le bonheur!

Où est-il maintenant, où sera t’il demain?

 Lorsque je mourrai mon bien aimé

ne m’envoie pas de fleurs chez moine met pas de roses sur le marbre de ma fosse, non

n’écris pas de lettres sentimentales qui ne seraient que pour toi,

n’écris pas de lettres sentimentales qui ne seraient que pour toi.

Lorsque je mourrai demain, demain, demain

La peur de penser que je serais seule à jamais aura cessé

que à jamais je serais seule, demain, demain. 

Lorsque je mourrai demain, demain, demain

la peur de penser que je serais seule à jamais aura cessé

que à jamais je serais seule, demain, demain.

L’ANIMAL REGARD


L’ANIMAL REGARD

Rues qui filent

façades arrosées de la patte qui lève

l’animal regard

quais du livre grand ouvert

déhanchés d’accordéon d’un métro polisson

Les lumières tressaillent

brut de ferraille

parqué SDF long de trottoir

dans l’angle de la porte cochère du caniveau-miroir

où coule le visage allongé en rigole

statuaire sur son piédestal où les pigeons coïtent en plein vol…

Niala-Loisobleu – 25 Août 2021

PAUSE EN MAINS


La forêt dit l’intuition de confidentialité compatible recherchée

Dodelinant de la tête le cheval fixe le va-et-vient d’oiseaux au-dessus de l’arbre qui dépasse et va au-devant

Tranquille comme guidé par un courant ascendant qui l’amène au cœur libre fruit du tronc

Niala-Loisobleu – 25 Août 2021

JAMBES DE FORCE


JAMBES DE FORCE

L’estran en recul découvre le haut de la cuisse

l’anémone respire bien prise dans la fourche estuaire

Debout sur son ber la coque flotte dans son air

au fond du ventre cette goualante de survivance du bébé-nageur

Des seins tendus en surface fuse le choix de la manière de vivre écartée de tout ce qui en pute

un cor de femme trace la ligne de flottaison dans mon androgynie

Niala-Loisobleu – 25 Août 2021

FLORE DE SEL


FLORE DE SEL

De l’écume du matin le jour sort sa page blanche

Un pêcheur traverse la lisière du port sans regarder d’autre pensée que la sienne

Le carreau du marais levant sa fleur au-dessus du sel

Niala-Loisobleu – 25 Août 2021

Nu par Allain Leprest


Nu par Allain Leprest

Nu, j’ai vécu nu
Naufragé de naissance
Sur l’île de Malenfance
Dont nul n’est revenu
Nu, j’ai vécu nu
Dans des vignes sauvages
Nourri de vin d’orage
Et de corsages émus
Nu, vieil ingénu
J’ai nagé dans tes cieux
Depuis les terres de feu
Jusqu’aux herbes ténues
Nu, j’ai pleuré nu
Dans la buée d’un miroir
Le coeur en gyrophare
Qu’est-ce qu’on s’aimait… Samu

Nu, j’ai vécu nu
Sur le fil de mes songes
Les tissus de mensonges
Mon destin biscornu
Mais nu, je continue
Mon chemin de tempête
En gueulant à tue-tête
La chanson des canuts
Nu, j’avance nu
Dépouillé de mon ombre
J’voulais pas être un nombre
Je le suis devenu
Nu, j’ai vécu nu
Aux quatre coins des gares
Clandestin d’une histoire
Qui n’a plus d’avenue

Nu, je suis venu
Visiter en passant
Un globule de sang
Un neutrone des nues
Nu, le torse nu
Je voudrais qu’on m’inhume
Dans mon plus beau posthume

« Pacifiste inconnu »

ECHAPPEE


ECHAPPEE

Du disjoint de façade l’oeil de boeuf se risque à travers les fusains du jardin à la française

et traverse le labyrinthe

Tout au fond du bocage un pigeonnier

où s’arrondissent les torts

sortent des battements d’elle restés les meilleurs

-Allaite, perce un cri déclouté

le rouge-gorge sort du nid

tandis qu’au liseré du bon chemin les plus grandes herbes frémissent au-dehors…

Niala-Loisobleu – 24 Août 2021

A BAIE OUVERTE


A BAIE OUVERTE

Pied d’une falaise que le rêve dresse école impressionniste

lèche de vagues en passages de mouettes

battues au poignet de la veuve

jusqu’au fouet de l’embrun qui claque

Revenue seule au rivage la barque prête son dos pour la rédaction de l’ex-voto

De la lande qui étale aux moutons l’horizon sans limites

le phare allume sa gardienne à la trouée du noir encré d’étoiles

Niala-Loisobleu – 24 Août 2021