La vérité du drame est dans ce pur espace qui règne entre la stance heureuse et l'abîme qu'elle côtoie : cet inapaisement total, ou cette ambiguïté suprême. Saint-john Perse
Sortant du noir quelques images reconnaissables amènent du jour sur la voie. Cette maison dit quelque chose, là ce bois me raconte une cueillette de mûres ouverte sur des rires
La traverse chante lancinante au tempo des poseurs de rails. Chants de coton qui prennent en mal de do
Au tintement de la première vache gagnant l’herbage le troupeau occupe lentement la route secondaire. Le chien aboie pour ramener le cortège à l’abri d’éclaboussures des bouses
En passant devant le lavoir aligné au passage de la rivière, un bruit de lavandière qui se dégrafe bat des bras l’ouverture de la planche qui sert d’écluse
Le cheval tire l’aqueux au haras. Dans son lit la jeune nonne rêve une envie qu’elle taira en confesse
En lisière sur la meule l’agitation des moineaux donne au coq le droit de cuissage sur l’aube
Avant que le curé ne gagne la chaire faible du premier sermon, sur le trottoir un chien lève la patte et va renifler les chaleurs qui viennent alentour
C’est ainsi entre désunions et accordailles que les choses se font
A se demander parfois de la vie et de la mort qui arrive au poteau le premier et d’où vient cet esprit de compétition pour une médaille?
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