CELUI QUI ECRIT – ANTONIO RAMOS ROSA



CELUI QUI ÉCRIT- ANTONIO RAMOS ROSA

Celui qui écrit veut mourir, veut renaître

dans un bateau ivre au calme abandon.

Celui qui écrit veut dormir dans des bras matinaux

et dans la bouche des choses être une larme animale

ou le sourire de l’arbre. Celui qui écrit

veut être terre sur la terre, solitude

adorée, resplendissante, odeur de mort

et rumeur du soleil, la soif du serpent,

le souffle sur le mur, les pierres sans chemin,

le midi obscur tombant sur les yeux.

Le cycle du cheval suivi de Accords de António Ramos Rosa

OUAIS STERNE


OUAIS STERNE

Sur les crans du vieux western la diligence se fait attendre

entre des grands cactus et une éventualité indienne qui réparera la roue crevée par un coup de feu au passage du calvaire ?

La chanteuse du saloon tape dans ses mains pour faire peur au serpent à sonnette sans tirer la bobinette

Au loin un sterne ouvre la marée pour faire fondre le désert de sel

des chevaux sauvages sortent de la poussière au galop

Niala-Loisobleu – 21 Août 2021

ENFANTS SANS COMPTER


ENFANTS SANS COMPTER

Dans le jour qui se réduit le rituel d’ouverture poursuit sa cérémonie

au bout du jardin la perspective n’a jamais perdu ses points

Instant de recueillement que les oiseaux accompagnent en volant sans éteindre le silence

Tapissant les murs de leurs visages aux regards fidèles, ceux qui sont là parlent de leurs frères lointains restés liés par l’androgyne genre auxquels tous appartiennent

La longue file qu’ils détachent en silhouettes sur le haut de ma route des crêtes avance sans jamais s’arrêter d’accoucher

L’amour au corps gardé comme je leur ai appris.

Niala-Loisobleu – 21 Août 2021