FUMET D’ENTRAIN (Reprise)


FUMET D’ENTRAIN (Reprise)

Une grande verrière enchevêtrée dans les escarbilles du métal

et voilà l’allaitement de la vapeur qui pssssitttt en gare

La parallèle des rails

entrant dans le tunnel pour dépasser son ombre

Prochain arrêt ma lumière

Assis par terre un grand bassin, un bout de ficelle, du liège en bouchon, un bout de carreau pour le tablier, du papier à pliage (un bateau peut demander l’entrée pour pouvoir en sortir) du trombone, de la craie et plein de petits cailloux. Le mouchoir peut rester au fond de la culotte courte, avec une ficelle on peut nouer sans crainte d’oublier. L’enfant n’oublie rien, il sépare.. Il sait par nature que les bobos c’est un truc à la con qui vient des grands. Lui il a deviné, avant d’être dévié par l’école qui oblige à faire un trait obligatoirement avec une règle, d’instinct que le dessin n’a de vérité qu’à main levée. Il s’en fout et contrefout de mettre un nez au milieu de la figure. Une tête pour lui c’est d’abord un gros ventre posé sur le fil des jambes. Lui il rit comme si pendant qu’il nageait dans sa mère, il avait tout compris en découvrant genre sous-marin comment ça peut tout compliquer un grand. Et pourquoi, se mordre la queue quand chat serre à rien ?

La merde c’est que pour jeter pas pour conserver.

Tiens j’entends siffler l’entrain. Viens mon Coeur on va aller dire bonjour à Jacques.Il a gardé un pas-de-porte au marché aux fleur, parce qu’il n’y a pas d’esclave. D’ailleurs il est pas tout seul à continuer à peindre les mots bien qu’officiellement pour l’état-civil y soit pu de ce monde. Tous les poètes sont immortels.Il peut s’appliquer à se démolir le monde. Les poète sont immortels. Et ils marchent en arrosant le temporel à visage ouvert. Voiles carguées sur la route, semelles de vents aux pieds.

Cours sans répit après ton ombre elle est le wagon de ton convoi.

Et demande-lui de montrer son billet.

Faut pas lui laisser loisir de te frauder le voyage…

Rien ne vaut l’amour qu’on se forge. Ce monde est fait que pour aimer sans s’arrêter au fait qu’il aime personne.

Niala-Loisobleu

27 Aout 2015

oeuvresdelvaux5

Les nouvelles du soir par Philippe Jaccottet


Les nouvelles du soir

par

Philippe Jaccottet

À l’heure où la lumière enfouit son visage

dans notre cou, on crie les nouvelles du soir,

on nous écorche. L’air est doux. Gens de passage

dans cette ville, on pourra juste un peu s’asseoir

au bord du fleuve où bouge un arbre à peine vert,

après avoir mangé en hâte ; aurai-je même

le temps de faire ce voyage avant l’hiver,

de t’embrasser avant de partir ? Si tu m’aimes,

retiens-moi, le temps de reprendre souffle, au moins,

juste pour ce printemps, qu’on nous laisse tranquilles

longer la tremblante paix du fleuve, très loin,

jusqu’où s’allument les fabriques immobiles…

Mais pas moyen. Il ne faut pas que l’étranger

qui marche se retourne, ou il serait changé

en statue : on ne peut qu’avancer. Et les villes

qui sont encor debout brûleront. Une chance

que j’aie au moins visité Rome, l’an passé,

que nous nous soyons vite aimés, avant l’absence,

regardés encore une fois, vite embrassés,

avant qu’on crie « Le Monde » à notre dernier monde

ou « Ce Soir » au dernier beau soir qui nous confonde… 

Tu partiras. Déjà ton corps est moins réel

que le courant qui l’use, et ces fumées au ciel

ont plus de racines que nous. C’est inutile

de nous forcer. Regarde l’eau, comme elle file

par la faille entre nos deux ombres. C’est la fin,

qui nous passe le goût de jouer au plus fin.

Philippe Jacottet

A L’ABRI


A L’ABRI

Du corps allongé apparaît l’envol dans le départ

Un train à vapeur, des voyageurs bigarrés, destination la sieste, la couleur dévoile l’autre côté trié sur le volet

La voix est chaude, les paroles s’accordent bien à la musique…

Niala-Loisobleu – 17 Août 2021

POUR LA TRESSE


POUR LA TRESSE

Un bout de ruban bleu

Le miroir aux deux-faces

A la vague

Et l’oiseau remplissant le moulin à sel..

Niala-Loisobleu – 17 Août 2021

LES YEUX TOURNES SUR


LES YEUX TOURNES SUR

Pendant que la cafetière chantonne la fenêtre écarte son rideau

un chat passe sur le toit sans remuer de tuile

sans doute dans les doigts du bleu pour sortir, je ne lis rien qui indique qu’il faudra se couvrir

l’arôme fait signe de remplir la tasse pour sourire.

Niala-Loisobleu – 17 Août 2021