Claribel Alegría – Ultimo umbral


Claribel Alegría | Ultimo umbral

« Poésie d’un jour

ULTIMO UMBRAL



Un paso más
dos o tres quizá
un mirar hacia atrás
el vértigo
el abismo
y cruzar el umbral
que me lleve hacia ti.





DERNIER SEUIL



Encore un pas
deux ou trois peut-être
un regard en arrière
le vertige
l’abîme
puis franchir le seuil
qui me conduira jusqu’à toi.



Claribel Alegría, Saudade, Éditions L’atinoir, Collection L’atinoir, Poésie bilingue hispano-américaine, Marseille, 2017, page 73. Traduction de Michelle Dospital. Préface de Claire Pailler.

AGACERIES


AGACERIES

Du bruit de pluie qui coule dans l’oreille déranger l’aqueux

Du doigt qu’on montre au désir d’attouchement

Du bout des lèvres qu’on ferme aux noeuds de sa langue native d’un masque étranger

Du côté chien qu’on prive de gravir au fruit de l’arbre avaler

Du mot cru lié au lancement des reins qui tourne au pieu d’un train bloqué en gare

Du bruit de mer d’un bruitage en vidéo en dehors de la conque

Du bar à tain qui suggère des positions pour Narcisse en interdisant l’accès au contoir aux aficionados

Le cheval n’est pas que de bois.

Niala-Loisobleu – 10 Janvier 2022

CHOIX DU JOUR


CHOIX DU JOUR

La pluie fade balance le vide d’un bord à l’autre de la gondole

le service de nuit blanche en chargeant le sommeil ailleurs n’a pas manqué d’agir

Mais au matin ton visage dans la glace de ce lundi m’a décollé les yeux du remake des mauvaises nouvelles d’hier

j’ai choisi

de suivre la forme nue de tes pores entre leurs bosses

tendres glissades

enfoncés aux Je Nous

dans les dunes jusqu’au pied qui palisse la chute du goût de vivre

Dans tout ce qui change c’est te garder créative, mélodieuse, en dehors de promesses mensongères, rien d’autre que simple comme Bon Jour conforme à ton genre compatible au mien qui me va plus que tout

Pour ça l’abus de tests ne pourrait qu’engendrer des écarts comme celui qui consiste à laisser les écoles ouvertes à la propagation du mal.

Niala-Loisobleu – – 10 Janvier 2010

LES BAVARDAGES D’UN PEU CAUSEUX 24


Photo Niala

LES BAVARDAGES D’UN PEU CAUSEUX 24

La basse épaule le rivage de la côte d’un long châle morne de grisaille l’intérieur garde sa chaleur au sec

Un lin y brode son chant d’un bleu surprenant pour l’aqueux absorbant l’élan des paroles

Arrivé au bois flotté, seul baigneur su la plage, il faut se taire de respirer pour conter les joyeuses heures passées là. J’entre dans le reste de pierres en abri pour un peu d’odeur animale que les vaches tiennent au sec

Un retour au poil restituerait la vérité de présence par la Passe aux Boeufs au Marais d’Yves

Quant la mer habitait là le sel allait jusqu’au Nord des Amériques porter sa foi avant que les négriers ne s’emparent du marché en inventant le plus infâme des négoces

Cet endroit en temps normal protège les oiseaux en escale pendant les migrations que des réchauffements à l’écart de signes d’affect confondent de plus en plus. Enfant je trouvais des oeufs partout dans l’herbe du marais sans qu’il soit besoin de faire appel aux organisations clandestines d’une religion

Les couleurs aquarelles que mon père extrayait d’un ciel à la lumière unique en me traînant dans la tête rechaulent un béton de pensée d’une humanité papillon qui en étant mise en garde fait flotter les bateaux de papier là où se battre à maintenir l’abeille est un concept et non un rapport d’exploitation de la misère humaine

Le grand héron cendré a allumé de blanc des petits-échassiers d’un accord tacite d’une telle portée philosophique que j’hésite à ne pas le baptiser phénix. Comme je parle de plus en plus seul je dois même aller bien plus loin capable d’un bavardage de réunir le Delta du Mékong au Marais du Douhet

Moëze-Oléron d’un pas tu me remets d’aplomb telle la quille attachée au Nord qui fuit les dérives

Le sommeil en peaux collées garde contre tout les agresseurs et se fout de la pluie étant donné qu’il nage dans l’humide désiré.

Niala-Loisobleu – 10 Décembre 2022

Photo Niala