LE REFUGE
Un bleu de bruit clos m’encerclait depuis ces derniers jours. Gelant toute exclamation de créativité libre, sanguine, vive comme un passage de truite, laissant juste la propulsion de l’écaille au rosé de l’aube. Odeur âcre de métal tournant sa grille pour saisir la dernière parcelle du chenal qui fut la voie du large.
Tout finit au vivant auquel on a pu croire.
La grande aiguille quitte la scène en plein grouillement de secondes écervelées s’ébrouant dans l’écume des jours.
Le signe de partir ailleurs s’est prononcé
Quitter les guirlandes juste avant Noël est un véritable cadeau pour moi. Cette naissance dont je traîne le deuil depuis si longtemps va pouvoir se vider de mes poches.
C’est le dernier tableau…
j’y pars trouver REFUGE en ce 13 Décembre 2016
Bonne Route à toutes et tous.
Niala (Loisobleu)

Le Refuge – 2016 – Niala – Acrylique s/carton toilé 35×27 – 13/12/16
EXTRAITS
IL est devant la porte ou devant la fenêtre.
Mais l’a-t-on reconnu ? Il est venu peut-être
Pour entendre nos voix et regarder nos yeux.
Ces routes de la nuit mènent vers ses grands yeux.
Il voudrait nous parler aussi; mais nulle larme
Ne lui est de secours. La mer brûle ses armes
Et ses navires, ses aurores, ses couchants.
Nous sommes là plusieurs à écouter son chant
Et son souffle pareil aux orages de sable.
Et tout devient plus beau. Nul contour haïssable,
Nulle faim, nulle soif, pour tenir son amour.
D’où revient-il ? Du Nord ? De l’Ouest ? Tous les jours
Il rôdait là. Mais nul ne l’a su…
Nulle part un regret, dont il n’eût pas souffert:
L’injustice, les lois méchantes, dans ses vers
Passèrent comme la chenille par la feuille.
Et tu y es aussi, lecteur, que tu le veuilles
Ou non. Le sauras-tu? il te faudrait encore
Te détacher de toi, tel un vaisseau des bords
De l’océan. Ouvre ce livre. Mais peut-être
Une ombre te fera deviner aux fenêtres
Ou dans la chambre ainsi qu’un souffle (auras-tu peur ?)
Ce voyant, ce proscrit, ce triste voyageur.
Il me faudra ici te quitter ombre, frère,
Je laisserai ces mots, ces chants inachevés.
Le souffle est là tout près qui mélange les terres
Et nos regards, nos mains et nos sommeils.
Je vais sans savoir où. Et toi, aussi, ombre, pareille
Au souvenir, oiseau qui dans l’air se dissout
Le soir est là tel un vaisseau qui appareille
Nous séparant de tout ce qu’une fois fut « nous ».
Ilarie Voronca
(Permis de Séjour, 1935.)
[…] via LE REFUGE — Niala – Loisobleu […]
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Chut…
Merci kreakhaos.
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Ce qui dore n’est rien que d’argent ma parole !
Merci rechab.
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