GERALD BLONCOURT


EXTRAITS

La colère
est en moi
je hume l’existence
je me heurte
aux fils de fer barbelés
de la désespérance
je franchis les ruisseaux
boueux de l’inquiétude
Martissant, Carreour-feuille,
Bizoton, Jérémie, Jacmel,
Pétionville, Port-au-prince,
l‘Ile de la Gonave,
bruissants de misère
L’azur est en folie
Tout se mêle
S’entrecroise
Et se noue
Je sonde l’espace séculaire
Ce brassage de peuples
Qui fil sonner le glas
Du sordide esclavage

Je dis à la jeunesse
Aux yeux-diamants
luisants d’espoir
Aux cohortes affamées
des bidonvilles
aux créateurs
peintres
poètes
écrivains
L‘heure est venue
De dire NON
aux imbroglios
des politiciens véreux
aux corrompus
aux assassins

Le jour se lève
en ma mémoire
Les « CINQ GLORIEUSES » de Janvier 1946
Ont offert au Monde
Un sursaut salutaire

Haiti d’infortune
des tremblements de terre
tes enfants sont là
Kampé ! Debout !
Je crois en tes vertus
En vous
Nouvelle générations
Je crois en ce renouveau cosmique
De Liberté, d’Égalité et de Fraternité

Je dis Merde à l’Espace
Je crie mon mot d’ordre
« Kembe fèm ! pa lagé ! »

Salut à vous
mes racines profondes
mon doux parlé créole
mes cassaves, boborits
rapadou, mes rorolis,
mes pisquettes grillées
mon choux palmiste

Salut à vous Furcy
Kenscoff, le Morne Bourrette
Le Massif de la Selle

Salut à vous
Dessalines, Toussaint Louverture,
Héros de l’Indépendance

Salut à vous Jacques Roumain, Jacques Stephen Alexis,
Gérard Chenet, René Depestre
Et tous les autres

Je m’incruste dans les rues démembrées
Je soude espoir et certitude
pour bannir l’obscurité.

 Gérald Bloncourt

29 novembre 2016

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Gérald Bloncourt

bloncourtblog.net

CHEVALERIE


CHEVALERIE

La nuit à cheval sur le jour

pose sur la lune

mes sabots en clair-obscur

 L’eau tisse un voile de rosée

pour faire front au paysage aride

A l’orée des claires dans la baillée des huîtres

je n’irais pas commémorer  la perle des coquilles vides

Cette côte me voulant plus sauvage encore

que la faune et la flore d’une diversion imposée

mon concept de l’amour reste lié à la quête du graal

Les arbres tremblent toujours en premier

en réception souterraine du plus intime de la racine

infiltrée par la le rugissement des lions

Je n’enfouis pas les chevaux et les bisons

d’une fresque laissée par l’Homme

à 36.000 années de là

dans l’espoir de retrouver la vie

au souffle d’Amour de tes seins

Terre aux ocres rouges

charbonne-moi de sanguine

et pose-moi en Amazone

sur le trait d’une sarbacane

chantant des couleurs de plumes avides d’aimer

Pour que Toi

Tu sortes de ton sommeil artificiel

Libre de corps comme d’esprit…

Niala-Loisobleu – 7 Décembre 2016

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