COURTOISIE DE LA FATIGUE
Saluons l’arbre, ô l’homme vertical,
Ses feuilles ; ses cheveux au vent de la vie,
Mais l’homme couché est plus près de la terre
Qui ne confie ses secrets qu’à l’oreille.
C’est pendant l’orage que l’arbre se plie
Vers le sol, mais les nuages déchaînés
L’empêchent d’entendre la voix de terre, et quand la foudre
Fait de lui un être horizontal, il est trop tard.
Le songe ne visite pas le téméraire, l’homme debout,
Et la mort demande une grande douceur. L’allongé
Connaît la noble courtoisie de la fatigue,
Son corps est l’ornement à la mesure de la terre.
Mais les multitudes au repos, dominicales
Formes étendues au bord d’un fleuve,
La tête comme un coquillage, remplie de l’écho
Qui vient des couches profondes où sont les ossements,
Les voici prêtes aux visions, les voici calmes.
Le sommeil leur confie ses flûtes de cendre
Car elles savent que ni la mer énorme ni la flamme
Ne pourrait les soustraire aux ordres de la terre.
Vous rêveurs, vous hommes horizontaux qui attendez
La femme à la beauté immuable, la mort,
Saluts à vous, couchés dans le sable ou la boue,
Vous, gloire des navires au fond des océans.
Bientôt en vos bouches pleines de terre les paroles
Seront ces touffes d’herbes transplantées avec le sol
Quand les racines fines trouveront vos ancêtres
Et les clés d’os ouvrant la porte des nuages.
Ilarie VORONCA
(in Les Hommes sans Epaules n°16, 2004).

D’une source à la putréfaction s’échappe mon ô mine et râle, vie d’ange pour reins…
Merci anitabacha.
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S’être à la terre comme le cri du caillou frotté
silex m’était conté
je serais en corpus non identifié par la carte visa…
Ah Célestine garde cette pincée de celle qui ne sot mur !
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D’un rein racineux
la sève étire
le ciel
du fond de la terre…
Merci Michèle.
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L’homme a beau se tirer par les cheveux à peine main, pour monter péniblement au mieux à la hauteur d’un brave arbuste, c’est peine perdue : il oublie toujours qu’aux hautes branches répondent les racines profond profond profond. Et que l’arbre lui, fait tout ça sans y penser.
(enfin, Francis Hallé, lui, le sait et nous le dit)
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évidemment, je dis pas ça pour toi, l’oiseaubleu, qui caracole entre les branches et les graines comme un qui sait tout ça de longtemps.
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T’inquiètes, m’avais pas bilé un seul oeil. J’avais bien compris qu’en ce mois de ceinte Catherine tu t’adressais aux inséminateurs des os et faux rais, histoire d’aborder la nuance de l’arbre dans le texte…nos petits jardiniers à force de fumer de l’herbe ont paumé le sens de la veinule transporteuse, le pont qu’ils ont suspendu de l’Amazonie.
Bonne soirée à toi carnetsparesseux.
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Avant la rivière il y eu l’arbre qui planta sa sève pour faire sourdre le verbe à la source…
Merci Isoptech.
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Savoir-vivre c’est d’abord avoir égard pour pour ce qui mérite.
Merci poison et caramel.
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Homme d peuh…
Merci DI .
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Il reste de l’arbre assez de droit pour franchir la rive à gué, Marguerite
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