STATION DU CHEMIN DE CROIRE


STATION DU CHEMIN DE CROIRE

Virages enlacés

direction centre vil

des campagnes nouées à des rivières traversent des ponts

l’amer dit-on n’est jamais loin de villégiature

Pour la saveur du fruit d’abord trouver l’estuaire, puis le geste barrière dévissé du verger entrer jusqu’au bout de l’isthme lingual du clito râle

Panama en quelque sorte pour que ça traverse la solitude et fasse rire de la connerie humaine

Dans mon for intérieur de savoir ce que ton cul a d’humain + le bonus de tes seins ça change la donne au point que je me laisse animal revenir au point de départ pour te brouter le seul bio réel

Quelle cuisine aux recettes qui défient le pouvoir d’achat, tout est bon dans le cochon disait ma grand-mère, cette sainte femme qui à force de cracher dessus a éteint le bûcher pour se cuire son bonheur personnel

Embrasse-là sur la voie, le tramway nommé Désir ne vous écrasera pas, sa rougeur n’ayant rien de honte provenant de la joie de vivre à se goûter sans mots des rations.

Niala-Loisobleu – 22 Janvier 2022

VALERIE ROUZEAU Quand je me deux


VALERIE ROUZEAU
Quand je me deux

Trouvé dans une flaque d’eau de quoi infiniment
Passio passionnément longuement spéculer
Rien de spectaculaire une feuille rongée au fond
Rouge dessus la boue noire et ma tête telle une trogne
Réfléchie tel un arbre découpé sur le ciel
A la surface de l’eau de la flache spéculaire

Ma tête qui comprenait le vent les cumulus
L’ œil coulant au soleil suspendu sans rayons
Pareil qu’une lune toute rouge qu’une peine très ancienne
fonde
Et encore autre chose depuis cette morte feuille
Une vieille main sur mon front rayé une main d’aïeule
Cette vieille sempiternelle main-là par temps de chien

L’asile est lunatique comme la pluie et l’amour
Tout passe par la fenêtre un chat un philosophe
Un unidentified flying object un jour
Un jour une nuit un jour que le téléphone sonne
Par la fenêtre sonne par la fenêtre dégage
Assez légèrement pour cueillir ce nuage.

Valérie Rouzeau

DE CE QUI EST RESTE


DE CE QUI EST RESTE

Tout compte fait aucun regret d’avoir été le même au proche terme d’une randonnée qui n’a rien ménagé

C’est heureux d’aimer bien que le parcours soit assez bosselé

S’il avait fallu attendre j’aurais pas pu espérer qu’on a que ce qu’on désire atteindre dans un putain de salopard de traquenard

Mon jardin a moins de ronces et d’orties que de menthes

Et l’anémone que m’apprit mon père à connaître n’a jamais cessé d’y fleurir

Si j’ai la jambe raide, le genou étoilé et le dos voilé, c’est d’avoir toujours volé, mais surtout pas d’avoir prié les seins de m’en sortir

Plus ils tombent, mieux me tiennent au fourré

Bon jour, bon jour !

Niala-Loiobleu – 22 Janvier 2022