CONSEIL DES LÈVRES


CONSEIL DES LÈVRES

Un soleil remonte

Allant vert

A l’étal de l’école, garçons et filles cherchent toi t’es qui en unisexe tenue

Ma communale séparée se reconnaissait au premier coup d’œil

Grand décolleté d’arbres

Devine être du savoir lire.

Niala-Loisobleu – 23 Novembre 2021

A LA VEILLE DE LA CLAIRIERE


A LA VEILLE DE LA CLAIRIERE

En tenant le chemin au plus serré de leurs cornes qu’elles enrobent de leur peau aux rousseurs d’automne, les meuhs mettent aux ballants des pis lourds de quoi plus que tiédir la baratte dans ce climat frileux

Le clocher se met au pas de l’heur complice

Les poules attendent leur tour sans cacher leur acquiescement au coq, d’ailleurs à l’ouverture du poulailler la fermière n’avait pas de jambe de bois dans l’éclat de l’oeil

Chienlit du moment scolaire incontournable

A la sortie du conseil d’élèves l’oiseau, la godille en main, faisait le bac pour rendre le passage plus gué

Soleil interlude

L’atelier a laissé la parole au chevalet

Mes doigts autour des fesses de la toile tiennent en selle le musc sauvage qui fait tonsure à la clairière.

Niala-Loisobleu – 23 Novembre 2021

On ne s’en va pas – Philippe Léotard


On ne s’en va pas – Philippe Léotard

Je pourrais mettre la radio
Mais faudrait qu’j’aille à la cuisine
Et je ferais pas la vaisselle
Je penserais à elle
Ou j’aurais de la rancoeur
Je voudrais lui parler
Elle sera pas là et je trouverais pas mes mots
J’lui écrirais qu’j’ai mal au dos
Alors que c’est au coeur

On ne s’en va pas
On a dit je t’aime on reste
On pense à oublier sa veste
On oublie de penser au reste
On retourne à l’enfant
Qui redescend le temps
Qui passe qui passe et pourtant
On ne s’en va pas

TESTAMENT MOT D’ABSINTHE


TESTAMENT MOT D’ABSINTHE

Les phrases obscures du tunnel au bout de leurs promesses d’ivrogne

l’auréole est proche

L’âge d’oraison funeste et sa voix ferrée d’écueils se rend en sa clairière pour se célébrer humblement dans l’éloge

Dès le début les moqueries ont couronnées ma vision des choses, vite assorties d’insultes en plat de résistance, sauces accusatrices et desserts à tourner le sucre en diabète, assez de coups haineux pour (à la veille de 88 années de mépris et foutage de gueule) demander à la Fée Verte de me donner l’usage de mots simples pour me mettre à l’honneur et me servir tel que je suis en connaissance de la Vie

Je n’ai pas voyagé à côté des traces de l’Homme avec une valise d’ignorance ventriloque faisant état de faux étalages

J’ai trempé ma mouillette dans la merde

Alors avec un foutu soleil en goule je n’entrerais pas au trou noir sans avoir ouvert la fenêtre

Comme avec la dernière volonté de laisser l’Atelier ouvert.

Niala-Loisobleu – 22 Novembre 2021

EFFACEMENT


EFFACEMENT

Fond d’herbe jaunissant

Des deux cordes

Que tirer d’une perspective balancée

Où sont les planches courbes que le vent chatouillait ?

Ma mémoire éponge les boues qu’un climat promène à l’aveugle

La belle image avoir sur une étagère de l’album…

Niala-Loisobleu – 22 Novembre 2021

EN ABSENCE DE CADRE


EN ABSENCE DE CADRE

En absence de cadre la toile parle sans maquillage du coeur de ses branches, raie bien tracée sur son horizon

Sortis des tréteaux de scène d’apparition saltimbanque, les jeux d’eau du Roi n’ébrouent rien de leur écran

Sa vigueur souterraine laisse à l’arbre la chance de passer l’hiver à l’abri du monde extérieur et ses façades jusqu’au retour des premières feuilles

« Automne tu fais pousser le printemps »

Les artifices marchands de cette période commerciale laissés à leur racole disent à l’oiseau de ne pas picorer les miettes jetées d’actions publicitaires

Tenir à la trame de lin.

Niala-Loisobleu – 22 Novembre 2021

ISOLEMENT


ISOLEMENT

Manque le bon bout pour faire sourire en tête l’entrée du village fleuri

L’aménagement des abords, un jeu de réverbères sans reflets de lumière pâlit le teint des parterres

Je caressais le chat quand surpris de ne pas l’entendre ronronner, je vis qu’à part moi-même avec cette envie de rire, la tête du jour était absente de toute conversation

A part les voitures dont l’essence baisse spirituellement question contact, que deviendrait-on sans la pandémie

Je vais finir mon jardin d’atelier pour parler tout seul à quelque chose.

Niala-Loisobleu – 21 Novembre 2021

TABLEAU DIRE


TABLEAU DIRE

En détail comme dans l’alinéa complet mes mots courent les toiles

Sans mouche sur l’ajout

Bruts de poésie au noeud du nombril

Entre tes épaules mon couteau fend jusqu’à l’entrejambe sans couper la rive

Ce matin où pour l’autan que je me souvienne, j’ai monté haut dessus l’ordinaire

Tu savais pas si tu écrivais comme une femme

J’ai senti ton écriture faite comme mon home

Les crues qui débordent les rivières salent les prés comme de loin le ras pour les hautes-herbes

Laisse les feuilles tournoyer jusqu’à la formation du noyau

La cerise qui s’accroche à mes parties tintinnabule l’écorce en corps au couteau

Vois l’oiseau dans sa couleur sans t’influencer par le temps qui médit.

Niala-Loisobleu

21 Novembre 2021